AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Histoire de la philosophie occidentale (24)

(Livre Troisième – La philosophie moderne - Chapitre XXV NIETZSCHE)
« Je n'aime pas Nietzsche parce qu'il se plaît dans la contemplation de la souffrance, parce qu'il érige la vanité en devoir, parce que les hommes qu’il admire le plus sont des conquérants, dont la gloire est faite de l’habileté avec laquelle ils font mourir les hommes ».

Commenter  J’apprécie          120
La différence de méthode, ici, peut être considérée ainsi : chez Locke ou Hume, une conclusion, comparativement modeste, est tirée d’une large étude sur de nombreux faits, tandis que chez Leibniz, c’est un vaste édifice de déductions qui est échafaudé sur un principe logique aussi mince qu’une tête d’épingle.
Commenter  J’apprécie          60
Livre Troisième – La philosophie moderne - Chapitre XXV NIETZSCHE
(...) La critique de Nietzsche sur les religions et les philosophies est entièrement dominée par des motifs moraux.
(…) Lorsqu’il fait allusion aux êtres humains ordinaires il en parle habituellement comme de « maladroits et de gâcheurs » et ne voit aucune objection à ce qu’ils souffrent si cela est nécessaire pour donner naissance à un grand homme. Par conséquent, la seule importance de la période qui va de 1789 à 1815 se résume dans la personne de Napoléon. « La Révolution rendit Napoléon possible ; c’est là sa justification. Nous devrions désirer l’écroulement anarchique de tout l’ensemble de notre civilisation si une récompense semblable devait en être le résultat. Napoléon rendit le nationalisme possible ; c’est là son excuse. ». Presque tous les grands espoirs de ce siècle, dit-il, sont dus à Napoléon.
(…)
Il est nécessaire pour les hommes supérieurs de faire la guerre aux masses et de résister aux tendances démocratiques de l’époque car, dans toutes les directions, les gens médiocres se joignent les mains pour devenir les maîtres. « Tout ce qui flatte, qui adoucit et qui porte les « individus » ou les « femmes » en avant, travaille en faveur du suffrage universel – c’est-à-dire de la domination de l’homme « inférieur ».
(…)
Il admire la puissance d’une volonté par-dessus toutes choses. « Je mesure la puissance d’une volonté », dit-il, « d’après la capacité de résistance qu’elle peut offrir et la capacité de souffrance et de torture qu’elle peut endurer et qu’elle sait tourner à son propre avantage. Je ne regarde pas le mal et la souffrance de l’existence dans un sentiment de reproche mais j’entretiens plutôt l’espoir que la vie pourrait un jour devenir plus mauvaise et plus remplie de souffrances qu’elle n’a jamais été. ». La compassion est pour lui une faiblesse qu’il faut combattre. « Le but est d’atteindre cette énorme énergie de grandeur qui peut modeler l’homme de l’avenir au moyen de la discipline et aussi au moyen de la destruction de milliers de ces « maladroits et de ces gâcheurs » et qui peut, cependant, éviter d’aller à la ruine à la vue de la souffrance ainsi créée, qui n’a jamais eu d’égale. ». Il prophétise avec joie une ère de grande guerre et l’on se demande s’il aurait été heureux, s’il avait vécu, de voir l’accomplissement de sa prophétie.
(…)
Nietzsche n’est pas un nationaliste et ne montre pas d’admiration excessive pour l’Allemagne. Il veut une race dominante, internationale, qui devra être seigneur de la terre, « une nouvelle et vaste aristocratie basée sur la discipline personnelle la plus sévère et qui par la volonté des hommes philosophiques puissants et des tyrans-artistes sera écrasée pour des centaines d’années ».
(…)
Deux applications de son éthique sont intéressantes à noter : 1/son mépris pour les femmes 2/sa critique amère du christianisme.
Il ne lasse jamais d’invectiver les femmes. Dans son livre pseudo-prophétique, « Ainsi parla Zarathoustra », il dit que les femmes ne sont pas jusqu’à présent, capable d’amitié : elles sont encore des chats ou des oiseaux, ou tout au plus des vaches. « L’homme sera entraîné pour la guerre et la femme pour la procréation des guerriers. Tout le reste est folie. ». La procréation du guerrier doit être une sorte particulière si l’on en croit son aphorisme le plus énergique à ce sujet : « Tu vas vers la femme ? N’oublie pas ton fouet ».
Il n'est toutefois pas toujours aussi cruel bien qu'il soit toujours aussi méprisant. Dans sa « Volonté pour le Pouvoir », il dit : « Nous prenons plaisir peut-être comme une créature plus fine, plus délicate, plus éthérée. Quel plaisir re rencontrer des créatures qui n'ont que danses et bêtises et colilichets dans l'esprit ! Elles ont toujours été la joie de toutes les âmes masculines profondes ». Toutefois, ces grâces ne peuvent se trouver chez les femmes qu'aussi longtemps qu'elles sont maintenues à leur placepar des hommes énergiques ; dès qu'elles possèdent un peu d'indépendance, elles deviennent intolérables. « La femme a tant de sujets pour être honteuse ; il y a en elle tant de pédanterie, de superficialité, d'habileté, de présomption mesquine, de dérèglements et d'indiscrétion cachée... qu'il est préférable de les voir contenues et dominées par la crainte de l'homme ». C'est ce qu'il dit dans son ouvrage « Audelà du Bien et du Mal » et il ajoute que nous devrions penser aux femmes comme à une propriété, comme font les orientaux. Tout ce qu'il reproche aux femmes est présenté comme une vérité évidente par elle-même...
....
Commenter  J’apprécie          40
[…] Je ne crois pas, pour ma part, que la philosophie puisse prouver la vérité des dogmes religieux ou montrer qu’ils sont erronés, mais depuis Platon, la plupart des philosophes ont considéré le fait de donner des " preuves " de l’immortalité et de l’existence de Dieu comme faisant partie de leur domaine. Ils ont critiqué les preuves de leurs prédécesseurs – saint Thomas a rejeté les preuves de saint Anselme, et Kant, celles de Descartes –, mais ils les ont remplacées par de nouvelles, de leur composition. Pour rendre leurs preuves valables, ils ont dû falsifier la logique, unir le mysticisme aux mathématiques et prétendre que les préjugés, profondément enracinés, étaient des intuitions venues du ciel.
Commenter  J’apprécie          30
Ils [les philosophes] admettent volontiers que l’intellect humain est incapable de trouver des réponses définitives à de nombreuses questions fort importantes pour l’humanité, mais ils refusent de croire qu’il existe une "plus haute" façon de connaître, grâce à laquelle nous pouvons découvrir des vérités cachées à la science et à l’intellect.
Commenter  J’apprécie          20
Ce que la philosophie, durant toute son existence jusqu'aux temps modernes, a accepté de Parménide, n'est pas l'impossibilité du changement, qui était un paradoxe trop violent, mais l'indestructibilité de la substance. Le mot "substance" n'apparaît pas chez ses successeurs immédiats, mais le concept est déjà présent dans leurs spéculations. Une substance était supposée être le sujet persistant de différents prédicats
Commenter  J’apprécie          11
Les mystiques enclins à la philosophie, incapables de nier que ce qui est dans le temps soit transitoire, ont inventé le concept d'éternité qui n'est pas une persistance sans fin, mais une existence en dehors du processus temporel. La vie éternelle, selon certains théologiens, par exemple Dean Inge [théologien et auteur britannique, 1860–1954], ne signifie pas l'existence à chaque moment du futur, mais un mode d'être totalement indépendant du temps, dans lequel il n'y a ni avant ni après, et par conséquent pas de possibilité de changement.
Commenter  J’apprécie          10
La recherche de choses permanentes est l'un des instincts les plus profonds qui conduisent les hommes à la philosophie. Il découle certainement de l'amour de son chez soi, et du désir de trouver un refuge contre le danger.
Commenter  J’apprécie          10
Il en vient ensuite au sens originel du mot "orgie", qui était utilisé par les Orphiques pour signifier "sacrement", et avait pour but de purifier l'âme du croyant et lui permettre de s'échapper de la "roue de la naissance". Les Orphiques, contrairement aux prêtres des cultes olympiens, fondèrent ce qu'on peut appeler des "églises", c'est-à-dire des communautés religieuses [autres que les tribus ou villages naturels] au sein desquelles n'importe qui, sans distinction de race ou de sexe, pouvait être admis par une initiation. Et c'est sous leur influence que s'est développée la conception de la philosophie comme mode de vie.
Commenter  J’apprécie          10
L'idée de justice, tant cosmique qu'humaine, jouait un rôle dans la religion et la philosophie grecques qu'il n'est pas aisé d'appréhender pour un esprit moderne ; de fait, le sens de notre mot "justice" est assez éloigné du sens qu'il avait pour elles, mais il est difficile d'en trouver un autre qui serait mieux. La pensée qu'Anaximandre exprime semble être la suivante : il doit y avoir une certaine proportion de feu, d'air, d'eau et de terre dans le monde, mais chaque élément (conçu comme un dieu) s'efforce perpétuellement d'agrandir son empire. Cependant il y a une sorte de nécessité ou loi naturelle qui vient perpétuellement redresser la balance ; là où il y avait du feu par exemple, il y a des cendres, qui sont de la terre. Cette conception de la justice -- qui consiste à ne pas dépasser des bornes fixées éternellement -- était l'une des croyances grecques les plus profondes. Les dieux étaient soumis à la justice tout autant que les simples humains, mais ce mécanisme suprême n'était pas lui-même entre les mains d'un dieu, et n'était pas un dieu suprême.
Commenter  J’apprécie          01






    Lecteurs (128) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    440 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}