La vie, c'est
la vie, c'est ça
la vie ; un proverbe amérindien dit que « c'est l'éclat d'une luciole dans la nuit. C'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au coucher du soleil ». L'auteur, dans ce court recueil, a pris le temps de contempler l'éclat de la luciole, de sentir le souffle du bison, de regarder s'enfuir une petite ombre vers le crépuscule.
Je suis sorti de chez moi à 8 heures, j'ai marché au lieu de prendre le métro, je me suis marré en croisant un homme qui portait une télé…
[…]
Il y avait quelqu'un avec moi, ce quelqu'un venait de me faire rire et ce quelqu'un, c'était moi !
L'essentiel de ce texte réside dans « […] », puisque les deux extraits que je viens de citer n'en sont que le prologue et l'épilogue.
[…] au fur et à mesure du récit, composé de courtes réflexions intérieures,
Régis de Sá Moreira donne la parole au protagoniste de l'évènement précédent. Pas facile à expliquer, mais un procédé particulièrement amusant. Amusant, certes, mais plus encore.
Démonstration : « je me suis marré en croisant un homme qui portait une télé… »…
… « Je ne sais pas ce que j'avais de marrant, je portais une télé c'est tout, mais bon allez savoir ce qui se passe dans la tête des gens »…
Et comme la télé était lourde, il fait une pause pour fumer une cigarette. Pas de feu. Il demande service à un homme assis sur un banc…. Qui lui-même…. Etc. Etc.
Une ficelle stylistique astucieuse que l'auteur déroule avec habileté pour faire parcourir « LA » vie à son lecteur. Un petit morceau de vie de chacun des acteurs. Parce qu'au-delà de l'artifice littéraire, c'est une succession de réflexions souvent anodines qui construit un texte assez bien élaboré. Une idée entraînant l'autre,
Régis de Sá Moreira aborde ce qui constitue le quotidien de chacun dans sa banalité. Son art, c'est de mettre en relief les petits lieux communs et de les rendre « vivants ». Une façon originale d'aborder par petites touches, presque insignifiantes, les grands thèmes de l'existence humaine : l'amour, la solitude, l'amitié, le deuil…
Un enchaînement subtil. Mais un peu superficiel quand même. Une impression de touche à tout, d'une revue sommaire. Des enchaînements à l'emporte-pièce qui passent du coq à l'âne. Un peu comme nos pensées qui, au fil des heures, vont et viennent indéfiniment, parfois sans suite.
Un livre déconcertant d'un auteur polygraphe, fin observateur du fugace et de l'éphémère, somme toute.
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