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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La guerre, le feu, la fuite

Antonin Sabot confirme tout son talent avec ce roman choral qui va rassembler trois réfugiés climatiques, à la suite de mégafeux qui embrasent la planète. Une fiction dont la probabilité se précise. Est-il déjà trop tard?

Virginia est une rescapée du grand incendie qui a détruit Paradise. Si elle revient dans le Nord de la Californie au moment où de nouveaux feux ravagent la région, c'est qu'elle se sent investie d'une mission. Au milieu d'un paysage ravagé par les flammes, elle veut retrouver son père qui avait fui avec sa mère et ses deux filles pour l'Iowa où il avait tenté de reconstruire une vie qui, il le sentait bien, ne serait plus jamais pareille. du reste, après avoir touché l'argent de l'assurance et pu acheter une maison modeste dans un quartier modeste, il avait fini par s'enfuir.
Ianov est lui aussi un rescapé, mais du côté de la Sibérie orientale. Lui aussi a vu le feu venir ravager la nature jusqu'alors préservée. On disait que même les environs de Moscou n'avaient pas échappé au fléau. C'est avec un sentiment de honte, de n'avoir pu sauver ses animaux, qu'il revient dans les ruines fumantes de sa ferme, un chemin que sa jument a aussi retrouvé et avec laquelle il entreprend de prendre la route pour une contrée moins hostile. Une biche, puis d'autres animaux vont l'accompagner dans son périple. «Ianov se fondait peu à peu dans ce groupe animal. Seuls ses yeux lui donnaient encore visage humain, et il sentait à chaque pas son identité l'abandonner un peu plus. Sombrant dans un désert de lassitude, il décida de ne pas aller plus loin ce jour-là. Il voulait dormir, sentir sa conscience l'abandonner, peut-être pour toujours, et finalement, que lui importait ?»
Asna vit en Syrie, dans la région autonome du Kurdistan. Elle aussi se bat contre le feu. Faire brûler les récoltes est un moyen de pousser les habitants à fuir la région. Une arme de guerre dans un conflit interminable qui lui a déjà pris son amour de jeunesse et conte laquelle elle se bat de toutes ses forces, ne voulant pas abandonner son pays. Olan, son amant, est plus pragmatique. Il entend quitter ces terres brûlées, se chercher un avenir loin de la guerre.
Aux États-Unis, en Russie et en Syrie, ces nouveaux migrants vont gonfler un flot de plus en plus puissant que des autorités dépassées ne peuvent plus endiguer. Virginia, Ianov et Asna ainsi que leurs proches vont finir par se retrouver. La mémoire du drame qu'ils ont partagé va les souder. Mais pour quel avenir?
Solidement documenté, le roman d'Antonin Sabot fait frémir. le lauréat du Prix Jean Anglade 2020 pour Nous sommes les chardons confirme son talent pour ancrer ses personnages au coeur de la nature, même lorsqu'elle est la proie aux flammes. Mais c'est sans doute ce paroxysme qui révèle les hommes dans ce qui les constitue au plus profond d'eux-mêmes.

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Le grand incendie est une dystopie écologique.
Etats-Unis, la Californie est totalement dévastée par les flammes, projetant sur les routes et dans des stades des milliers de personnes qui tentent d'échapper à la catastrophe. Virginia, qui a vécu une tragédie de ce type quand elle était enfant et vit en Oregon, part à contre courant du flux pour tenter de retrouver son père qui était retourné vivre en Californie.
Sibérie, Ianov, fuit au même un incendie qui ravage la Taïga. Lui est à la tête d'un cortège d'animaux qui quittent la forêt pour fuir l'incendie. Cette drôle de troupe marche sans but, essaie juste de fuir les cendres...Le premier contact avec une ville ne sera pas simple...
Asna, au Kurdistan, tente de sauver ce qu'elle peut des récoltes qui sont sous les flammes. Ces terres dont les ancêtres étaient si fiers, qui ont nourri des générations, ne sont plus que cendres....
Partout donc sur la planète, le grand incendie fait rage. A New-York, douze enfants s'immolent devant Wall Street pour protester contre toute l'inaction qui a causé tout cela. Et c'est au pied de ce mausolée que les trois personnages principaux vont se retrouver. Devant toutes leurs pertes, ils ont besoin d'un but, de partager ce qui n'est plus mais qui sera....
C'est une dystopie à la fois violente de réalisme et en même temps très poétique...Les personnages principaux révèlent à la fois beaucoup de force et beaucoup de fragilité, la résilience les habitent.
J'ai beaucoup aimé cette lecture qui amène à la réflexion sur notre planète.
Merci à Netgalley et Presses de la cité pour cette lecture.
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Ce texte peut être qualifié de dystopie écologique, mais peut être que ce n'est pas si éloigné de nous. Nous avons en Gironde, connu l'été dernier des grands incendies et cela devient malheureusement courant dans certaines régions du Monde.
Trois personnages, trois pays et un point commun, le feu. Des incendies "naturelles", mais aussi l'incendie utilisée comme arme de guerre et de conquête de territoire.
Aux États-Unis, Virginia est éleveuse de chevaux. Elle est une rescapée du premier « méga-feu » à avoir rasé la ville entière de Paradise quinze ans plus tôt. Après l'évacuation des habitants et la dislocation de sa famille, elle est à la recherche de son père qui les a abandonnés à l'époque dans une Californie aujourd'hui ravagée. Elle décide prendre la route et d'aller essayer de retrouver son père.
Au coeur de la Sibérie, Ianov, ancien soldat revenu d'Ingouchie parti s'isoler dans une ferme que les flammes viennent de détruire, emmène sa jument réchappée et blessée pour son dernier voyage. Au fil de ce chemin, les rejoignent des animaux jusque-là sauvages. Avec eux Ianov réinvente son humanité, mais la folie des hommes le rattrape .
Au Kurdistan, Asna et Olan combattent la politique de la terre brûlée des terroristes et quand leur dernier champ de blé disparaît, face à la méfiance cruelle des villageois, ils finissent par fuir.
En même temps, des prises de conscience voient le jour et des jeunes essaient d'alerter leurs parents et des mouvements se créent.
Ce texte nous entraîne dans les flammes, dans les cendres, avec des portraits de personnages, touchants et qui essaient de continuer, d'aller de l'avant. Des scènes restent en mémoire après la fin de la lecture, des scènes terribles de saccage par le feu, de violence mais aussi beaucoup de poésie face à la nature, aux animaux.
Ce roman nous questionne, nous interpelle, nous touche, nous bouleverse et nous fait réfléchir sur le futur de notre planète et ce que nous laissons faire et ce que nous pourrions encore essayer de faire.
Un auteur dont je vais continuer à lire les textes.
#LeGrandIncendie #NetGalleyFrance
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