De sel et de fumée

FULGURANT ! Coup de coeur immense 💖

Samuel et Lucas. Deux hommes très différents qui se sont aimés follement. Aujourd'hui, Lucas n'est plus de ce monde, alors Samuel raconte. La vie avec Lucas, l'amour si puissant, la passion déraisonnée. La vie sans Lucas, le manque atroce, la béance vertigineuse.

Roman de passion et de feu, de sel et de fumée m'a prise aux tripes. Impossible de me défaire de cette histoire incandescente qui ne cesse les allers-retours entre passé et présent, entre vie et mort. En tournant les pages, à l'image des personnages, mon coeur a brulé et les larmes ont menacé de couler.

La plume est absolument incroyable. D'une virtuosité immense et pour un premier roman c'est à souligner. Avec une écriture un peu sinueuse et une chronologie chaotique comme peuvent l'être les souvenirs, Agathe Saint-Maur m'a mis une vraie claque.

Un premier roman brillant, d'une puissance inouïe qui nous narre toutes les facettes de l'amour. Cette jeunesse désenchantée encombrée par ses désirs. Qui ne sait quel chemin emprunter. Qui passe de l'utopie à la violence dévastatrice de notre société. du bonheur ultime à l'effroi. de la grâce à la déchirure.

Plus qu'un coup au coeur, cette lecture est un coup de foudre. Je recommande absolument ! ❤️‍🔥

De sel et de fumée, la collision de la vie avec la mort. Ou comment survivre aux premières fois sans l'être aimé. C'est ce que tente d'apprivoiser Samuel après le décès de son conjoint Lucas.

On sait de Lucas qu'il est brun, musclé, un grain de beauté bien placé au bord des lèvres, activiste, toujours le poing levé dans les manif antifasciste et face aux manifs pour Tous, un fumigène dans l'autre main. L'odeur de la fumée. Sam est son premier mec, il l'aime dans son individualité sans se poser la question du sexe. Il bouillonne en lui une forme de spontanéité qui frôle parfois la violence. Samuel a quitté Victoire pour Lucas. Leur rapport aux femmes leurs permettent de savoir avec assurance la difficulté d'être une femme quand il fait nuit, qu'il faut arpenter les rues pour rentrer chez soi. Ils ont cette sensibilité émouvante.

Mais Lucas, on le sait d'emblée, va mourir sous des coups, le sang propulsé hors de son corps. L'esprit le quitte. Sam va quant à lui tenter de rattacher son propre corps à son propre esprit pour vivre. Il goutte ses larmes au goût de Sel et espère qu'au réveil le cauchemar s'arrêtera. Il doit bel et bien vivre dans ce monde qui a tué Lucas.

Ce livre est un volcan. Les chapitres sont une alternance de la vie aux côtés de Lucas et de Samuel sans Lucas. le cynisme prédomine, il est souvent évacué par l'érotisme de leurs ébats. L'écriture d'Agathe Saint-Maur m'a semblé aboutie et fougueuse. Les phrases riment, se répercutent entre elle, un effet boomerang d'un chapitre à l'autre. J'ai aussi goûté le sel de mes larmes à deux reprises.
Un livre engagé, la lutte perdure pour la liberté de s'aimer quel que soit le genre de l'autre.

« Lucas provoque de plus en plus souvent mes souvenirs, et je commence à croire, suppositions hasardeuses issues d'une addition de constats empiriques qui forment lentement la conviction que l'on ne peut tomber amoureux que de ceux qui sont capables de nous faire revivre le passé et d'imaginer l'avenir, qui nous font étendre les bras d'un bout à l'autre de notre existence. »

Le narrateur, Samuel, nous raconte son histoire d'amour avec Lucas. Une histoire d'amour compté à rebours, de la mort tragique de ce dernier à leurs premières étreintes, une histoire d'amour passionné. Lucas n'avait jamais connu d'homme avant, Samuel venait de rompre avec sa copine. Les femmes font de l'ombre à leur amour mais celui-ci demeure néanmoins triomphant. Lucas milite avec acharnement, recherche l'adrénaline des empoignades et des slogans. Samuel marche plus en retrait, cherche la tranquillité. L'un vient d'un milieu de gauche bourgeois et l'autre d'un petit village modeste de campagne. Ils sont différents mais profondément amoureux. Mais la mort fauche leur passion, laisse Samuel seul avec ses souvenirs.

Dès les premières pages, j'ai été éblouie par le style de l'autrice, par son écriture si évocatrice qu'elle me semblait me parler à l'oreille. Samuel raconte ses souvenirs, ses espoirs, ses épiphanies et ses désespoirs. Il évoque l'amour, la mort mais aussi l'amitié, l'engagement et la beauté. Par cette histoire d'amour fulgurante entre deux hommes si différents, c'est qui fait le sel de la vie qui est raconté. L'autrice dissèque les infimes mouvements de l'âme, les tremblements qui nous parcourent et nous font ressentir tout plus fort.

L'amour dans ce roman ne souffre pas de demi-mesure. Il est de cet amour qui donne des ailes mais qui peut aussi les brûler. Destructeur et puissant, profond et violent, il ne tolère que l'absolu. Avec virtuosité Agathe Saint-Maur le dissèque, le met à nu, en fait sortir toute la beauté. La trajectoire des deux hommes m'a bouleversée, j'ai été impressionnée par l'intelligence vive de l'autrice et par son talent de conteuse. J'ai refermé le livre le coeur en miette mais l'âme réchauffée par tant de beauté.

« De sel et de fumée » est une ode à la vie dans ce qu'elle a de plus fragile et de plus absolue, un invitation à relever la tête et à aimer plus intensément encore.

Attention spoilers !

"De sel et de fumée" est un des livres de la sélection du prix folio de 2023 auquel je participe et que je recommande d'ailleurs fortement à tous les lycéens passionnés de littérature !

Lorsque je me suis intéressée à l'intrigue de ce roman, j'ai tout de suite accroché.
Deux jeunes hommes, éperdument amoureux mais complètement différents.

J'ai tout de suite pris goût au style de l'auteure, à la manière dont elle se sert des mots de la langue française pour raconter le récit de Samuel, étudiant à Sciences Po à Paris, provenant d'une famille plutôt bourgeoise qui perd son amant Lucas lors d'une manifestation à Paris.

Ici, tous les sens comme la vue, le toucher, l'ouïe ou encore l'odorat mettent en exergue et décrivent l'environnement de Samuel et ce qu'il vit au quotidien.

Il faut savoir que certains chapitres se déroulent dans le présent, suite à la mort de Lucas dans lesquels on retrouve un Samuel endeuillé, malheureux, vivant seulement grâce à ses songes où il retrouve son défunt amoureux. Tandis que dans d'autres, celui-ci raconte des souvenirs au temps où Lucas était encore en vie : lorsqu'ils se sont rencontrés, lorsqu'ils se sont aimés, lorsqu'ils se sont désirés, lorsqu'ils se sont déchirés et quittés.

Un livre qui retranscrit avec perfection le sentiment amoureux, celui du deuil, du désir, du dégoût, de la haine, de la jalousie, de la colère, de la violence. C'est un livre qui retranscrit avec poésie certaines étapes difficiles de la vie.

Les mots avec lesquels Agathe décrit les sentiments de Samuel pour Lucas sont tellement beaux. Au grés des chapitres, on assiste tantôt à leurs premiers émois, à la disparition de Lucas, à leurs disputes, au vide qui empli Samuel à la mort de son amour, à leurs soirées, à leurs discussions enflammées… pèle-mêle, les scènes se suivent sans ordre défini et pourtant toute l'histoire de ces deux jeunes garçons se reconstruit peu à peu sous nos yeux. L'histoire d'une passion brûlante, l'histoire d'une perte tragique… et surtout une histoire d'amour sublime.
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Je pressentais une plume moderne et mordante, une douce folie, une incandescence à laquelle j'allais me brûler en même temps que les personnages ; je ne me suis pas trompée.

Deux garçons. Samuel, vivant, raconte Lucas, décédé, et leur relation.
Sidération, solitude, souffrance. Samuel explique comment son corps et son esprit apprivoisent l'absence, le manque, la mort de Lucas.

Dans “cette conscience aiguë d'être vivant qui nous étreint parfois” et un douloureux va et vient entre la vie (avec Lucas) et la survie (sans Lucas), Samuel déroule le fil de cette histoire d'amour fulgurante et sublime, livre ses réflexions ou plutôt ses pensées qui se bousculent, considérations philosophiques sur la vie et la mort, l'amour et de désamour, la présence et le vide, le désir et l'absence de désir, les exigences du corps et l'évanescence des sentiments, les stigmates de la vieillesse, les fugaces moments de grâce qui se transforment en précieux souvenirs, l'impermanence, finalement, de tout ce qui n'est pas la mort.

Servi par une écriture sinueuse, douloureuse, de sel et de fumée est un roman maîtrisé, magnifique, bouleversant. Un roman intense, brûlant, qui nous emporte et nous éprouve, qui nous laisse exsangue et hébété comme une nuit sans sommeil . Un coup de maître et un véritable coup de coeur.

Bonsoir,
J'ai eu le privilège de rencontrer @agathesaintmaur par le biais des booktrotteuses, étant la première de la liste et habitant la même ville qu'Agathe. J'ai donc fait la connaissance d'une jeune femme (très jeune), pétillante, brillante, magistrate de son état et auteure d'un premier roman « de Sel et de fumée » chez Gallimard. J'ai aussi rencontré Pierre son chien mais pas Colin son amoureux.
C'est donc un premier roman, un premier vrai roman. Elle avait comme tout écrivain qui se respecte des bouts d'histoires dans ses tiroirs mais encore jamais une histoire finie. Durant le confinement elle s'est laissée aller à l'écriture, a envoyé par la poste son manuscrit et tadam !!! elle est éditée. Ce que cette jeune femme écrit est inspiré par le réel, ses amis, des rencontres, dans lequel elle mêle un peu d'imagination mais surtout beaucoup d'amour. Elle dit qu'elle n'a pas de formation littéraire et que cela lui manque, en tous cas à la lecture de ce roman on ne s'en aperçoit absolument pas.
Ce roman donc, que j'ai lu en allant à Brive (j'ai d'ailleurs taché un peu la tranche et je m'en excuse mais pour ceux qui vont le lire après moi, vous comprendrez que je ne pouvais pas en acheter un autre). Un roman d'amour et de mort. Un roman sur la fin d'un amour et la disparition dans tous les sens du terme de cet amour. Un roman sur le désir et les différences. Un roman beau, émouvant, que je ne regrette absolument pas d'avoir lu. Je vais suivre avec attention le chemin d'Agathe Saint-Maur.
Quatrième de couv. Samuel raconte Lucas — l'amour, le désamour, le sexe après l'amour, l'amour après la mort de Lucas.
Samuel, d'une bourgeoisie de gauche, et Lucas, d'un milieu populaire, étudient à Sciences Po. La Manif pour Tous défile. Lucas, très engagé aux côtés des ' antifas ', descend dans la rue avec son bandana rouge au milieu des fumigènes. Il est blessé lors d'une bagarre, il ne survit pas.
Samuel se souvient de Lucas — de leur rencontre, de leurs hésitations, du désir fou, des jalousies, des ruptures. Car Samuel n'a jamais tout à fait coupé les ponts avec Victoire, qu'il a aimée ; car Lucas s'est laissé séduire par Mélanie aux jambes fines et fuselées.
Ils n'ont rien pour s'entendre, tout pour se plaire. Ils tombent amoureux et c'est un amour hérissé de violence et de tendresse, qui laisse sur les lèvres un goût de sel et de fumée.

"Je connais par coeur le poids de ses hanches, la rougeur de ses joues après l'amour. Je sais que, comme moi, il donne des coups de poing dans les murs lorsqu'il est énervé, et qu'il est du genre à aller acheter des croissants pour le petit déjeuner quand vous vous êtes endormis fâchés. Je peux m'apercevoir qu'il a pleuré rien qu'en écoutant sa respiration, et je sais deviner quand il va rire. Je l'ai vu emmitouflé dans un anorak, la nuit en Suède, et nu, enroulé dans un drap, au réveil à Bangkok. Je l'ai vu se concentrer, se révolter, mentir, se taire, vomir, réciter des poèmes, mâcher, cracher, me séduire, me dire qu'il m'aime, se moquer de moi, me dire qu'il m'aime, me sucer, me dire qu'il m'aime.
Et puis, je l'ai vu mourir."
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Lucas aime Samuel. Samuel aime Lucas. Pour sa témérité, pour sa masculinité, pour tous ce qu'ils sont ensemble et ce qu'ils s'apportent, séparément. Leur histoire est hargneuse, fougueuse, chemin de croix d'une jeunesse parisienne bien-pensante mais pas trop. S'assumer et s'aimer c'est plus difficile que se sucer sans s'aimer. Alors dans la colère et la sueur, ils tiennent bon, car ils en ont trop longtemps rêvé, car ils se sont trop longtemps cherchés sur les bancs de l'université, pour ne pas se garder une fois leurs corps enlacés. C'était pourtant plus simple d'être avec Victoire et Mélanie, de la jouer un peu comme tout le monde. Mais Lucas et Samuel sont fait pour s'aimer. Bataille, rejet, aimer, bataille, aimer, encore.
Et puis Lucas meurt. Tout ça raconté dans le désordre. La vie avec Lucas. La vie sans Lucas. Lucas beau, fort, courageux, amoureux. Puis Lucas mort, gris, cendre, noir, vide.
Le récit à la chronologie décousue et au sens pourtant si clair. Celui d'un amour qui s'affranchit de tous les codes, corps battants, coeurs pulsants. C'est beau, courageux, douloureux. Lecture singulière au talent redoutable qui imprègne le lecteur de toutes ces émotions au gout de sel et à l'odeur de fumée. le roman assomme, récit fou d'un amour masculin, auteur féminin, écho universel.
C'est écrit pour être lu. Lu pour être vécu.
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Pour tous ceux qui veulent lire un bouleversement.
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Ce livre est une bombe qui explose en pleine gueule. C'est un livre percutant dès les premières pages voire même dès les premières lignes. Ça commence tout sucré, tout doux, pour te percuter quand tu t'y attends le moins.

Au départ, je me suis dit comment une femme peut écrire une histoire d'amour entre hommes et être crédible, comme si cet art était réservé à la gent masculine. Aujourd'hui, après avoir fini ce livre, je me dis qu'il ne pouvait y avoir qu'une femme qui pouvait écrire ce livre, pour y mettre de la sensibilité, de la beauté, mais aussi le piquant et le côté « brutal » de la chose.

Dans les souvenirs de Samuel, tout y est « beau », même le côté négatif et « malsain » de la relation qu'il avait avec Lucas. On pourrait se dire que pour ce dernier hommage, il n'aurait pu raconter que le côté merveilleux de leur relation, mais non, il a préféré rester sincère.

L'histoire, les personnages, les faits tout semble vrai. La cohérence des faits, les caractères des personnages, leur histoire tout est bien travaillé et détaillé.

Vous l'aurez compris, je vous conseille de lire ce livre qui je trouve est passé quelque peu inaperçu lors de sa sortie.

Samuel raconte Lucas - Leurs souvenirs, leurs disputes - Lucas est décédé, et son récit est comme une thérapie en forme de deuil -

Au début j'ai eu du mal avec la chronologie des évènements, car certains chapitres parlent de Lucas au présent, d'autre de la douleur de sa perte, de Victoria (sa petite amie avant Lucas). C'est assez décousu, malgré une écriture très direct mais poétique.

Aprés m'être habituée à ce type de récit, j'ai adhéré à l'histoire, d'abord à ce couple, ou Samuel qui est homo mais qui était avec une femme, Victoria, et l'as quitte pour Lucas. Quant à lui il est hétéro mais décide de vivre une idylle avec Samuel.

J'ai beaucoup aimé comprendre le ressenti de Lucas, qui part dans l'inconnu pour être pleinement heureux dans son couple.

Et évidemment, il y a leurs disputes, leurs jalousies qui mets du piment dans le déroulé des chapitres.

Un thème aussi central est la lutte des droits des homosexuels avec la manif pour tous, Lucas s'engage dans ce combat, c'est important pour lui, pour Samuel ce l'est moins, mais il l'accompagne, le suis, le soutiens.

Et aussi le deuil est aussi prédominant, je me suis beaucoup retrouvé, avec ses rêves nocturnes et la peur de perdre tous ses souvenirs.

La fin est déchirante comme un couperet, et vous ressortez de ce livre complétement rempli d'émotion.

Même si la conclusion est difficile, elle est très bien tournée.

Je trouve pour un premier roman, c'est une belle entrée dans ce monde de la littérature.

J'essayerais de suivre ce que feras d'autre l'autrice.

Merci à Lecteurs.com et Galimard de m'avoir permis de lire ce livre.
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