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un roman étonnant, avec trois parties bien différentes. Nous suivons l'historie du Japon dans ses grandes lignes à travers le parcours de vie de trois femmes très différentes.
- la grand-mère, Man-yô, est une enfant trouvée déposée par le peuple des montagnes qu'on ne verra jamais vraiment. Petite fille, elle réalise qu'elle a des visions, elle peut prévoir comment mourront les personnes qu'elle rencontre. Man'yô épouse le riche fils de la famille possédant la sidérurgie du village. La 1ère partie est la plus intéressante à mon goût. Cette manière de mêler naturellement la réel et le surnaturel m'ont rappelé l'écriture de Gabriel Garcia Marquez malgré la distance dans le temps et l'espace!
- la fille, Kemari, est une rebelle; chef d'un gang de motarde, elle s'assagit pour devenir une célèbre mangaka et finit par se marier
sa fille Tokô enquête sur les morts de sa famille et revient sur des circonstances; certains mystères sont éclaircis
des personnages hauts en couleurs et intéressants, même parmi les personnages secondaires; une image du Japon réel ou rêvé...
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L'auteure nous invite dans la région du San'in (« le côté ombragé des montagnes »), région située sur la côte ouest de l'île de Honshu, l'île principale du Japon ; une région bordée d'un côté par la mer du Japon et de l'autre côté par la chaîne de montagne du Chugoku. Plus qu'une invitation à la lecture, l'auteure nous emmène en voyage, et quel voyage ! Un voyage au coeur de paysages grandioses où le vent souffle et s'invite à chaque page et où chaque élément apporte une part de mysticisme et de magie. Un voyage aussi dans l'Histoire de ce pays au lendemain de la seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours. Car oui, La légende des Akakuchiba n'est pas un simple portrait de femmes auxquelles on s'attache tour à tour, il n'est pas non plus une simple fresque familiale. Il est aussi une plongée sociale dans le Japon d'après guerre et un authentique regard voilé de poésie sur ce Pays. En tant que grande amoureuse des fresques sociales et des jolis mots, je ne pouvais qu'y être sensible.

La légende des Akakuchiba n'est pas un livre que l'on dévore, c'est un livre que l'on savoure et j'ai pris tellement de plaisir à le savourer soir après soir par petites bouchées ! L'écriture est à la fois simple, douce, pudique et tout en finesse ; et bien que pudique, j'ai eu le sentiment de regarder le Japon à travers les yeux de l'auteure mais aussi à travers son coeur, ce à quoi j'ai été tout particulièrement sensible.

Je souhaitais depuis longtemps découvrir ce pays à travers ses auteurs sans savoir vraiment par quel livre ou auteur commencer. J'ai comme le sentiment avec ce roman d'avoir mis la main sur le texte parfait pour débuter mon immersion au pays du soleil levant.
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Premier titre lu du mois de juin, premier coup de coeur. La légendes des filles rouges est un magnifique roman composé par l'auteure japonaise Kazuki Sakuraba. C'est une auteure qui a commencé par écrire ce que l'on nomme « light novel », il s'agit d'une catégorie de romans japonais destiné à un public de jeunes adultes, composés d'un style différent de ceux destinés aux adultes et garnis d'illustrations, sans pour autant être des Mangas. Ce roman é été lauréat des prix japonais Mystery Writers of Japan ainsi que le Eiji Yoshikawa Literary Newcomer Award. Il est sorti en poche en mars dernier, publié avant cela par la maison d'édition Piranha. J'ai commencé ce roman avec toujours cette même appréhension lorsque j'aborde la littérature asiatique, pour le peu de titres que j'ai pu en lire car il est parfois dur de décrypter les codes de la culture japonaise, en ce qui nous concerne dans ce cas. Mais le style de l'auteure est ici étonnement clair et compréhensible que savoureux. J'en aurais volontiers dévorer quelques centaines de pages en plus.


Man'yô personnage central du roman est racontée par la voix de sa (future) petite fille, Akakuchiba Tôko. Enfant trouvée par une famille modeste du village de Benimidori de la région de San'in située à l'ouest de l'île d'Honshū, elle a le teint mat du peuple qui vient des montagnes « les gens du confin ». Ce serait l'histoire de n'importe quelle petite fille japonaise si l'auteure n'annonçait pas, de façon allusive, au moyen de prolepses le destin singulier qui sera le sien au sein de la famille très ancienne Akakuchiba, et donc très importante, qui domine le village aussi bien sur le plan concret que symboliquement. L'écriture de Kazuki Sakuraba est extrêmement riche en images, en détails descriptifs, qui sont par ailleurs au moins aussi importants que le récit de Tôko. On ne peut pas passer à coté de ces nombreuses évocations soigneusement et délicatement détaillées sur la topographie du village, du bas, du haut du coté de ces filles rouges justement ! Sur les jardins de la maison rouge, de l'usine environnante.

Man'yô ne connaît pas une vie ordinaire dès le départ, jeune orpheline qui n'apprendra jamais à lire et tellement différente de ses parents orphelins, qui deviendra l'une des figures remarquées de la très respectueuse famille grâce au pouvoir de prédilection qui lui vaudra le surnom de « la voyante des Akakuchiba ». On retrouve ce fameux trait de réalisme magique qui épice bien souvent cette littérature japonaise, où les chats se mettent à s'exprimer comme Kafka dans le rivage de Haruki Murakami où les forets qui prennent vie comme dans Conte dans la première lune de Keiichirô Hirano. Que l'on aime ou pas, cela apporte une touche de mysticisme certes religieux et de poésie, décidément bien nippone – je repense à ces descriptions du village sous la neige et des pétales qui s'envolent – que l'on savoure avec délectation. le talent de conteuse est presque envoutant, on s'attache à chaque personnage dont elle trace les caractères avec perfection, et là où une narration banale ou languissante aurait pu être plombée par les nombreux noms et prénoms japonisants, pour celles et ceux qui ont très peu l'occasion de côtoyer la langue, je n'ai ici pas eu de problème du tout à les mémoriser facilement. le récit de la vie de Man'yô et de la famille Akakushiba dans laquelle elle rentre par son mariage, est réellement captivant d'autant qu'on y découvre, outre les drames qui sont les siens, le fonctionnement d'une société clanique japonaise totalement millimétré et qui ne tolère aucun écart.

On n'y découvre pas seulement le fonctionnement de cette famille, mais l'évolution de ce Japon très traditionnel, le Japon d'après-guerre de l'enfance de Man'yô, jusqu'à devenir ce Japon très modernisée, celui des années deux-mille de la petite-fille. Les traditions du japon si elles sont totalement inhérentes à leur culture ne sont pas tellement différentes dans le fond : celle du mariage arrangé est l'une de ces traditions universelles, ce Japon ou l'art ancestrale des artisans s'est peu à peu oublié au profit de l'industrialisation en masse et étourdissante.

Et ce que j'ai le plus aimé, c'est la dextérité avec laquelle chacun des personnages prend vie sous la plume de l'auteure japonaise, évidemment. Man'yô le personnage le plus complet, mais aussi ses enfants et petits-enfants, chacun dans leur personnalité et les problèmes existentiels insolubles qui les enferme dans une existence sans sortie. Plus que l'idée de perpétuer la famille, il y a avant tout cette importance de faire vivre l'entreprise familiale, qui elle sait s'adapter aux changements de méthodes de travail, au marché économique à travers ses présidents successifs. C'en est très troublant, si l'entreprise arrive à survivre, au prix de nombreux sacrifices et drames humains, la transmission familiale est sur la voie du déclin. Accidents, suicides qu'ils nomment mort hors de propos, se transmettent comme une malédiction à travers un individu sacrifié au nom du clan et de l'économie. L'amour, en tout cas ce que l'auteure nomme « amour occidental » y a peu de place.

La légende des filles rouges est une lecture totalement addictive, une fois que le charme de son langage, de son histoire et de ses personnages vous a envoûté, vous parvenez bien difficilement à interrompre votre lecture. Kazuki Sakuraba a une façon tellement naturelle de transmettre l'histoire de son pays, une telle puissance créatrice combinée à une langue si évocatrice, que je l'ai lu avec avidité jusqu'à sa toute fin. Quel roman formidable !
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Man'yo, fille des montagnes à la peau rouge, est adoptée et élevée par un jeune couple d'ouvriers dans la partie basse de la ville de Benimidori. Malgré sa pauvreté et son illettrisme, elle connaitra un destin extraordinaire en épousant l'héritier de la branche aînée de la famille Akakuchiba la plus aisée de la ville, et vivra tout en haut, dans un grand palais. Dotée de dons de voyance, elle permettra le sauvetage de l'entreprise familiale du déclin de l'industrie sidérurgique. Puis ce sera sa fille aînée, Kemari, chef d'un gang de motardes devenue une célèbre mangaka, qui grâce à son succès phénoménal, apportera l'argent nécessaire à la survie de la famille.

La première partie parle de Man'yo, depuis sa jeunesse, en passant par son mariage et la naissance de ses 4 enfants, tous différents, qu'elle regarde grandir.

La deuxième partie relate l'histoire de Kemari, sa fille aînée, qui après une jeunesse turbulente, à la mort de son frère, devra prendre un mari pour succéder à son père à la direction de l'entreprise familiale. Elle deviendra une mangaka célèbre.

La troisième et dernière partie, raconte celle de Tôko, la dernière du clan, fille banale sans histoire, contemporaine du Japon actuel. Elle est pimentée par l'enquête qu'elle mène avec son ami et amoureux Yutaka pour découvrir le secret que lui a confessé Man'yo sur son lit de mort.

Tôko est la fille unique de Kemari, c'est elle qui à travers le destin de trois générations successives de femmes, nous raconte l'histoire de la saga familiale, une histoire qui ne laisse pas indifférent, mêlée de l'histoire de la société japonaise des années 50 jusqu'à nos jours.

Dans « la légende des filles rouges », Kazuki Sakuraba dresse un portrait captivant de l'évolution du Japon au travers d'une petite ville et de ses habitants. Les personnages sont bien croqués, et on ne se perd pas dans les multiples noms ni les différentes périodes. La plume de l'auteure est douce, agréable, le roman se lit facilement, l'histoire s'écoule comme l'eau d'une fontaine. Il y a parfois quelques longueurs et des répétitions, aucun rebondissement, juste une succession de souvenirs pour relater l'histoire ponctuée de magie avec les visions de Man'yo qui nous tiennent en haleine tout au long du récit.

Une belle découverte de l'histoire du Japon avec ses traditions et sa magie.
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Avis : FOISONNANT
Man'yô, Toko, Yôgi, Tatsu, Yasuyuki, Kemari, Namida, Yutaka, Kodoku et les autres... Pourquoi ces prénoms japonais ? Car ils donnent le ton d'un magnifique roman aux couleurs de feu et à la trame historique bien tissée.
Tout y est pour mon plaisir : le dépaysement absolu puisqu'au pied des Monts du Chûgoku, les mots d'ailleurs qui environnent ma lecture, les actualités des périodes traversées ( de 1953 à nos jours), l'activité industrielle du Japon surtout sidérurgique et surtout tous les petits secrets d'une société et d'une famille sur trois générations. J'aime apprendre en me distrayant ; ici, rien ne m'a été enlevé.
La petite Man'yô, fille des montagnes, est recueillie par une famille d'ouvriers vivant avec les gens des « Noirs d'en bas », et regarde souvent la grande résidence rouge des Akakuchiba, propriétaires prospères des aciéries de la région, tout en haut de la zone habitable. La crise industrielle frappe le Japon alors que Man'yô qui ne sait ni lire ni écrire, est devenue la maîtresse de maison des « Rouges d'en haut ». Elle a le don de voyance et il lui réservera le pire puisqu'il ne pourra pas modifier le destin des gens qu'elle aime. Tout au long de la vie des femmes fortes de la famille, nous suivrons pas à pas les détails foisonnants qui nous sont donnés pour suivre les aventures littéraires de l'une, motardes de l'autre ou tout simplement familiales et sociétales. Toko, l'arrière-petite-fille nous fait entrer dans ses souvenirs.
J'ai beaucoup aimé la traduction qui a parfaitement suivi l'écriture de l'auteure ou qui a amené un environnement particulier, parfois avec des mots ou des expressions enfantines et décalées ; je ne saurais le déceler. En tout cas, cela rajoute un plus intéressant et qui allège le récit.
Ce livre est comme une gourmandise élégante que l'on déguste lentement, au gré des effeuillements discrets et d'une pudeur japonaise légendaire n'autorisant pas à dire les choses brutalement. C'est grandiose et époustouflant d'intelligence. La place de la femme au sein de la Société nippone et l'évolution d'une société rurale pétrie de croyances confrontée au fossé des générations et de la modernité technologique, forment la trame d'un roman sociétal de belle facture.
Ce n'est pas toujours facile à lire, un peu long parfois tellement c'est fouillé mais le fond romanesque fait que le charme et le suspense jamais ne se rompent. Si vous aimez la culture et l'évasion, la légende des filles rouges est un livre écrit pour vous.
Je remercie la Fondation Orange et les Éditions Folio pour l'envoi de ce roman en Service Presse.

Lien : https://www.facebook.com/Lya..
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Nous sommes à l'été 1953 dans le village japonaise de Benimidori où la petite Man'yô, trois ans, vient d'être recueillie par un jeune couple d'ouvriers. Abandonnée pour des raisons inconnues par sa famille appartenant à une tribu nomade des montagnes, elle va grandir entourée de sa nouvelle famille de coeur. Un jour, bien des années plus tard, alors qu'elle tente de cacher son illettrisme et son don de voyance, elle va faire la rencontre d'une femme qui s'avère être la matriarche du clan Akakuchiba. Cette famille est l'une des plus connue du village et de ses environs, avec son aciérie qui culmine sur les hauteurs et qui emploie la plupart des habitants du coin (en particulier les hommes), mais un problème de taille les inquiète : l'héritier ne trouve pas d'épouse. C'est ainsi que Man'yô va remplir le rôle à merveille en l'épousant et en lui donnant quatre enfants aux noms plus originaux les uns que les autres (lorsqu'on les traduit en français). L'une d'entre eux, Kemari, est la rebelle de la fratrie. Cheffe d'un célèbre gang de motardes elle est très bagarreuse et cause beaucoup de soucis à sa mère qui en a déjà bien assez avec l'entreprise familiale qu'elle doit sauver de la faillite à plusieurs reprises. C'est sa fille, Tôko, qui va raconter son histoire et celle de sa grand-mère 🙂



Cette saga familiale qui se déroule sur cinquante ans est passionnante ! On découvre le destin de deux femmes (si on ne compte pas Tôko qui est encore jeune) qui ont marqué leur famille et leur époque. Je me suis beaucoup attachée à la grand-mère mais sa fille est très émouvante aussi (si on enlève le côté motarde casse-cou qui m'a moins plu). D'un point de vue historique on découvre tout un pan de l'histoire de ce pays dont je ne connaissais au final pas grand chose. Comment il s'est remis de la Seconde Guerre mondiale, comment la sidérurgie s'est imposée comme l'industrie sauveuse, comment la mondialisation s'est fait sa place petit à petit et comment les habitants s'en sont sortis. le tout vu par ce village qui a péniblement lutté pour suivre l'évolution des grandes métropoles en mouvement constant ! On parle évidemment de la place de la femme puisque ce sont des femmes qui ont mises à l'honneur, mais également de celle des jeunes en perte de repères dans une société changeante. Non seulement je me suis sentie ultra cultivée en lisant mais j'avais vraiment l'impression de m'être immergée durant quasi 500 pages dans cette culture tellement différente de la nôtre ! Il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit un coup de coeur mais je suis ravie de ma lecture 😃
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La littérature japonaise est pour moi la plupart du temps source d'émerveillement. "La légende des filles rouges " ne fait pas exception : je suis émerveillée. Ce récit familial sur trois générations à travers le destin de trois femmes exceptionnelles est tout simplement fascinant, aussi bien pour la profondeur et la beauté de l'écriture de Kazuki Sakuraba que pour ce qu'elle décrit de la vie en province au Japon de l'après-guerre à nos jours.

Une très belle fresque, à découvrir absolument.

#LaLégendeDesFillesRouges #KazukiSakuraba #livres #chroniques #lecture #Folio #Japon

Le quatrième de couverture :

« Man'yô avait beau avoir été ramassée et élevée par cette femme des villages, bonne et douce, la femme des montagnes qu'elle était ne lui ressemblerait jamais. »

À l'été 1953, la petite Man'yô est recueillie par un couple d'ouvriers du village de Benimidori. Rien ne la prédestine à intégrer, quelques années plus tard, l'illustre clan Akakuchiba qui a fait fortune dans la sidérurgie. Lorsque la crise industrielle frappe le Japon, la famille est menacée. Sa survie dépend désormais de la fille rebelle de Man'yô. Mais celle-ci, à la tête d'un gang de motardes, a d'autres soucis que de perpétuer l'héritage familial...
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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Saga familiale sur trois générations, La légende des filles rouges de Kazuki Sakuraba est un roman dense, historique et envoûtant, couvrant l'évolution de la société japonaise et ses moeurs des années 50 à aujourd'hui.

Man'yô, jeune orpheline, était loin de se douter qu'elle deviendrait la Jeune Dame du clan Akakuchiba, leader incontesté de la sidérurgie japonaise. Elle se prête corps et âme à son rôle d'épouse et met au monde l'héritier parfait : Namida Akakuchiba. Un premier fils, qui selon une vision de Man'yô, connaîtra une fin prématurée et tragique. La survie de la famille et son héritage va ainsi reposer sur sa petite soeur, Kemari Akakuchiba. Un destin bien ennuyeux pour cette jeune motarde rebelle à la tête du gang des Iron Angels. Perpétuer l'héritage et la prospérité de sa famille est le dernier de ses soucis. Dans sa vision de la vie, tout ce qui compte est de s'amuser et vivre pleinement, sans regrets. Mais les visions de Man'yô, aussi étranges soient-elles, se sont toujours réalisées…

A l'heure où la crise industrielle frappe le Japon de plein fouet, comment Kemari va-t-elle sauver l'honneur de sa famille et maintenir sa prospérité ? La jeune rebelle indocile et au tempérament de feu va-t-elle leur tourner le dos et vivre sa vie, ou se pliera-t-elle à la volonté de ses aînés ? Dans un Japon en pleine mutation, Kemari représente l'unique espoir pour le futur de toute une lignée.

C'est un roman très intéressant tant du point de vue historique que narratif. A travers l'histoire de ces trois femmes, Man'yô, la grand-mère, Kemari, la fille, et Tôko, la petite-fille, on voyage à travers les époques qui ont façonné le Japon d'aujourd'hui et on suit en simultané le destin d'une famille atypique et éclectique.
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Mordante sans être cynique, cette jolie fresque nous décrit la vie d'une famille un peu hors norme, qui s'adapte comme elle peut à un Japon qui évolue rapidement. Intégrant une dimension poétique à une réalité douce-amer, l'histoire nous fait vivre intensément la vie de 3 femmes, loin d'être parfaites mais très attachantes.
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Chez les Akakuchiba, ce sont les femmes qui développent, maintiennent et transmettent l'héritage familial. Quand la Grande Dame Tatsu choisit la petite Man'yô, orpheline élevée par des ouvriers, pour épouser son fils unique, personne n'ose s'interposer. Dotée de dons de voyance, Man'yô sauvera plus d'une fois l'entreprise familiale de la faillite, tout en élevant quatre enfants aux noms farfelus et aux caractères bien tranchés, et une petite fille, Tôko, qui retranscrira leur histoire à tous. Saga familiale de grande envergure, La légende des filles rouges retrace plus de cinquante ans de l'histoire de Japon, de la relance économique post-Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux désillusions de l'époque contemporaine.

A travers l'histoire des Akakuchiba, c'est toute la société japonaise du XXème siècle qui est décortiquée sous la plume de Kazuki Sakuraba. En adoptant les points de vue successifs de Man'yô, Kemari puis Tôko, elle raconte le Japon de l'intérieur, celui des villages de province, attachés aux traditions, écrasés par la modernisation effrénée des grandes métropoles, peinant à suivre la cadence de l'industrialisation puis de la tertiarisation galopante mais subissant de plein fouet les conséquences désastreuses des bulles spéculatives qui en découlent. Chaque génération adopte son point de vue propre sur la vie, le travail et l'héritage, Man'yô se conformant avec sérieux à son rôle d'épouse de la branche aînée, Kemari embrassant la contre-culture violente et vindicative des loubards avant de devenir mangaka renommée et d'assumer son rôle d'héritière Akakuchiba, et Tôko profitant de l'affluence familiale pour assumer son refus de la société de production et de consommation.

Si j'ai préféré les deux premières parties du récit, j'ai quand même apprécié de pouvoir en apprendre plus sur l'histoire économique et sociale récente du Japon, un pays que je connais finalement assez peu. On s'attache facilement aux personnages de la famille Akakuchiba, et à tous ceux qui gravitent autour d'eux, et le style d'écriture assez familier nous donne l'impression d'être en train de siroter un thé bukupuku avec Tôko alors qu'elle nous raconte, avec force d'interjections, l'histoire si particulière de sa famille des Rouges d'en haut.
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