Céline ne sait que parler de lui et, à force, il lasse. A trop se centrer sur son nombril, on finit par tourner en rond. Et puis ce n'est pas le métier d'un artiste de prendre des positions politiques. Tu aurais mieux fait de rester tranquille comme Proust dans sa chambre aux murs capitonnés de liège.
On a oublié l'auteur du Voyage. on ne retient que le monstre qui s'est acharné sur les juifs. Dans cinquante ans, de nous on dira encore : ils ont choisi le mauvais camp, sans vouloir reconnaître tout ce que nous avons apporté à la langue française.
Je continue à penser que la vie est un mal incurable dont on ne guérit qu'une fois mort et penser à cette mort comme une délivrance m'apporte un apaisement dont tu n'as pas un milliardième d'idée...
Céline n'oubliait qu'une chose: il s'était mis tout seul dans ce sacré merdier.
Il pouvait rouler des mécaniques, il n'en était pas moins abattu, déprimé, ne s'attendait nullement à cette volée de bois vert.
Tout être humain même le plus abject mérite le respect.
Marcel s'était laissé aveugler par son amitié pour Céline. Comme Le Vigan, comme Gen Paul, comme moi, nous étions tous tombés sous son charme vénéneux. Amitié à sens unique, d'ailleurs.