AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lunartic


Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Gallimard Jeunesse de m'avoir de nouveau fait confiance en m'accordant ce service presse. J'en suis honorée et cela me touche beaucoup. Je donne à chaque SP que je reçois de leur part le meilleur de moi-même pour ne pas les décevoir. Merci encore à eux de me faire ce grand bonheur et de m'offrir la chance d'avoir un partenariat régulier avec eux, je leur en suis extrêmement reconnaissante.

Il me tenait très à coeur de lire L'Héritière. En effet, dès sa sortie, il m'avait fait de l'oeil, la couverture et sa quatrième m'avaient envoûtée. Je suis totalement addict à ce type d'histoires se passant dans un univers lointain et remplies de magie, de mystère, d'autres contrées si riches en émerveillement, en légendes abracadabrantes, et avec des personnages plus captivants et fascinants les uns que les autres. Autrement dit, la Fantasy est mon genre de prédilection. En lorgnant sur ce roman dans une librairie, j'ai ressenti une excellente intuition, j'étais attirée comme un aimant et je devais me procurer cet ouvrage à tout prix. Seulement voilà, le temps a passé et je n'ai pas eu l'occasion de me l'offrir. Encore merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour leur gentillesse donc.

Maintenant que je me suis plongée dans ce roman avec délice, et je crois que je n'ai pas réussi à véritablement en sortir, même après avoir refermé le livre, je peux assurément dire que l'habit fait le moine dans le cas présent. Je m'explique : certaines couvertures de roman sont un leurre (du moins, c'est mon opinion), elles sont si belles et plaisantes à observer que l'on ne s'en détache pas et, dans la foulée, on pense que le contenu du roman doit certainement être excellent avec une couverture pareille. Déception assurée dans certains cas, malheureusement... mais pas ici. Si vous êtes éblouis, comme moi je le suis, par cette couverture, n'hésitez plus, sautez sur ce livre-objet dès que vous le voyez, je suis sérieuse ! Désormais, quand je regarde cette couverture, et je l'ai sous les yeux au moment même où j'écris ces mots, elle me ramène directement au royaume de Lormere, au côté de notre héroïne, qui est prisonnière non seulement physiquement mais surtout mentalement, concernant ses sentiments, ses choix, sa destinée.

La jeune fille représentée dans la bouteille de poison incarne bien l'image que j'ai de Twylla dans mon esprit, une jeune fille aux cheveux de feu piégée par son propre rôle, noyée sous les choix qu'elle a faits alors qu'on l'a bernée vers un avenir meilleur. J'ai l'impression qu'en reprenant la couverture originelle (Dieu merci d'ailleurs !), la version française accentue les couleurs, les renforce, ce qui met le roman plus en valeur. de surcroît, les couleurs prédominantes me ramènent à l'essence même du roman : le vert me replonge dans les yeux émeraude de Lief et dans l'atmosphère médiévale et aventureuse, enchanteresse de l'histoire ; le rouge fait forcément référence aux cheveux embrasés de notre héroïne pour le moins enflammée mais aussi au sang versé par la cruauté et les caprices de la reine Helewys ; enfin le noir symbolise l'avenir sombre de Twylla et le confinement qu'elle subit depuis qu'elle est née en somme. Et les lettres argentées font penser à la royauté, à un conte de fées, à un univers qui va au-delà du nôtre, merveilleux tout simplement. Je regrette juste que le titre originel n'est pas été traduit littéralement, car il caractérise beaucoup mieux le personnage de Twylla. Certes, elle est l'Héritière aussi mais en lisant le roman, on découvre que c'est un peu faussé, je ne vous révèle rien, lisez le livre et vous comprendrez.

Je pourrais passer des heures à décrypter la couverture du livre, veuillez me pardonner, mais elle reflète actuellement ce que je ressens pour ce roman et pourquoi je l'adore tant, les éléments qu'il concentre et qui sont irrésistibles. Ce livre est véritablement un page-turner. J'ai eu beau m'efforcer de le savourer tranquillement, à un moment, je ne tenais plus, mon envie insatiable de tourner les pages de plus en plus vite a eu raison de moi. Il faut dire que ce roman m'a submergée, il réunit tout ce que j'adore dans une intrigue : des contrées inspirées du Moyen-Age, au passé légendaire, avec des mystères et des histoires, des mythes ayant traversés les siècles. Je ne pouvais qu'être exaltée face à un tel univers ! Au fur et à mesure des pages, je me représentais les personnages, les lieux dans mon esprit, la grandeur, la majestueuse aura du château de Lormere, les divers habits, costumes des personnages, des robes des dames aux capes et épées des messieurs, la verdure et l'envoûtement produit par la forêt. Lors du passage du jardin des simples, j'avais l'impression de sentir l'odeur des plantes, l'herbe fraîche, comme si j'étais moi aussi allongée dedans !

Je me sentais en symbiose avec les éléments. Cet univers provenant de la plume de l'écrivain est si bien construit et bien fourni, si crédible que je le ressentais. Mes battements de coeur s'alignaient sur le rythme du roman. Cela peut paraître exagéré tout ce que je vous dis là mais c'est ma manière de vous introduire à cet univers magique et qui m'a mis des étoiles plein les yeux. On ressent le travail de l'écrivaine à chaque page, sa minutie, sa maîtrise, alors qu'il s'agit de son premier roman ! Je lui tire ma révérence, et je l'admire car, passionnée, dévorée de lecture (on l'appelait Matilda enfant. Cf. Roald Dahl, rien que pour ça je l'aime Melinda !), et notamment de Fantasy (et elle est Potterhead en plus, ce qui prouve résolument qu'elle est une bonne personne !), elle a su utiliser sa passion, y puiser à bon escient pour produire sa propre richesse, son propre chef-d'oeuvre à elle. Merci Melinda Salisbury, vous m'avez fait vibrer à chaque page, vous avez ouvert mon imagination à un monde médiéval somptueux dans lequel j'ai adoré pénétrer et auquel je continue de penser bien après avoir tourné la page finale. Mon coeur a été tourmenté par tous les rebondissements ingénieux et épatants que vous nous offrez dans ce roman, j'en suis restée coi.

Votre oeuvre m'a indubitablement marquée, c'est de la belle, de la puissante fantasy, qui séduira je pense les prés-ados comme les jeunes adultes, c'est mon humble opinion. Je vais parler de suite des personnages qui me permettront de développer mon avis sur l'univers des trois royaumes : Lormere, Tregellan et Tallith. Pour commencer, je me suis très rapidement attachée à Twylla, l'héroïne de l'histoire, qui subit un fléau très lourd, celui d'être un danger vivant pour tous ceux autour d'elle, exceptés les royaux. Dès le départ, j'ai été intriguée par son histoire, celle de sa vie, qui semble être régulée par les dieux. La place des divinités dans l'intrigue est très intéressante, elle rappelle justement le Moyen Age et le poids que pesait l'Inquisition sur la société.

Twylla est une héroïne qui m'a beaucoup plu, elle est flamboyante à l'image de ses cheveux, certes, elle est enfermée dans un rôle et subit toute la soif de pouvoir et de domination de la reine, mais quand on regarde Twylla évoluer dans l'histoire, on décèle comme une petite flamme qui tente de se rebeller, une flamme qui ne s'éteint jamais. Twylla est belle et ardente, elle est aussi perdue dans la question de son identité mais elle se démarque par sa force et son audace, par la vivacité de son esprit, en particulier à la fin où elle m'a impressionnée, ce n'est pas rien de le dire.

Ne vous laissez pas tromper par la quatrième de couverture, certes très alléchante, mais qui annonce un triangle amoureux : je vous rassure, ce dernier n'a rien d'un sentimentalisme niais et dégoulinant de bons sentiments comme on le voit dans maintes séries télévisées, ou même livres et films. le triangle amoureux insupportable tente de nous terrasser mais nous ne céderons pas ! La preuve avec celui formé par Twylla, Lief et Merek. Selon moi, les sentiments de Twylla sont faciles à cerner, si on se concentre bien, et il n'y a pas de "Lequel choisir ?" comme quand une fille hésiterait entre deux paires de chaussures. Excusez-moi de cette métaphore, mais les jeunes femmes qui sont en train de s'apitoyer sur elles-mêmes car elles aiment deux hommes à la fois, c'est tellement pathétique que c'en est pas croyable.

Je hais les triangle amoureux "classiques", "basiques", ça, c'est dit. Dans L'héritière, Melinda Salisbury a fait un travail parfait, impeccable, car elle nous montre superbement l'ambiguïté que nos sentiments peuvent avoir, sans tomber dans du ridicule mélodrame digne d'un soap opera. de mon point de vue, les sentiments que les personnages ont les uns pour les autres sont tout à fait crédibles et intéressants à analyser. Et à mes yeux, Twylla n'a jamais aimé qu'un seul des deux, et ce qu'elle ressentais pour l'autre était un autre type d'amour, et elle s'est laissé berner par l'illusion car elle n'avait pas d'autre alternative. Je vous donne envie de découvrir tout ça par vous-même, non ?

Sinon, Melinda nous explique à la fin dans les remerciements que des teams Merek ou Lief se sont déjà crées, rien d'étonnant ! La mienne est largement celle de Lief ! Il est irremplaçable, charmant, jovial, singulier et captivant de bout en bout. Il me fascine et m'a fait succomber à son charme en un rien de temps ! Je me damnerais pour ses yeux verts et pour l'avoir comme garde, aaaah !

Après, je dois reconnaître que j'aime beaucoup Merek et qu'il ferait un roi formidable, il a beaucoup plus de bon sens et de bonté en lui que sa mère, et comment ! Il m'a beaucoup touchée et a attiré ma sympathie, et au départ, je le préférais lui. Et Twylla, lequel a-t-elle choisi ? Je vous laisse languir pour la réponse !

Dans ce roman, on nous présente une palette de personnages très complète : on passe du paysan à la royauté, en passant par la noblesse et les serviteurs. Dans chaque catégorie, des personnages interviennent et, si leur apparition est assez brève, elle joue un rôle important dans le dénouement, et cela annonce le contenu du tome deux, que je suis impatiente de dévorer au passage.

J'allais oublier de parler de la reine, qui est omniprésente, et particulièrement effarante ! Je n'aurais pas du tout aimé me retrouver en face d'elle, elle est consumée par sa folie et son avarice. Et quand on croit qu'elle est plus douce et humaine que ce qu'il n'y parait, on réalise que tout n'est que ruse et mensonges et qu'elle nous mène par le bout du nez. C'est à se demander comment le roi, son cousin (bienvenue dans la consanguinité !), a fait pour l'épouser, lui qui est si clément et gentil.

En clair, je me suis attachée à beaucoup de personnages, comme Dorin, Damia, les servants dans le château, ceux proches de Twylla, et au fond tous les personnages sont très intéressants du point de vue psychologiques, aucun n'est inutile, ils sont tous un pilier de cette histoire, comme s'ils créaient la légende de Lormere eux aussi. Et petite remarque, j'adore leurs prénoms : Lief, Merek, Dorin, et autres, on se croirait vraiment dans les temps anciens dans un royaume légendaire, ça nous immerge encore plus dans l'univers de L'Héritière. On a beau être coincés dans le château, comme Twylla, je crois que j'ai vécu bien plus d'événements, d'aventures et de frissons, de sensations, que si j'avais traversé mille contrées ! Ce huit-clos est juste génial, je ne me suis pas ennuyée une seconde, certainement pas non !

La fin de l'histoire est particulièrement réussie, je l'ai trouvée magistrale, et même plus fort que ça. Je pense que l'écrivain avait l'intention de nous faire agoniser car, en deux pages d'épilogue, elle a failli faire arrêter mon coeur de battre, sérieusement ! J'ai cru qu'elle m'avait coupée le souffle, comment peut-elle nous laisser sur une ouverture pareille ? Je ne vais pas pouvoir attendre le tome deux, ce n'est pas envisageable c'est de la torture ! Je veux découvrir plus en profondeur Tallith et Tregellan, rencontrer les alchimistes tregelliens, savoir la vérité finale sur le Prince Endormi, ce qu'il est véritablement advenu de lui, continuer à poursuivre le périple de Twylla à ses côtés, à la recherche de qui elle est, de ses propres choix et décisions, de la construction de son être libre et de ses croyances. Je ne ferai qu'une bouchée du tome suivant à sa sortie, vous pouvez me faire confiance !

En attendant, lisez L'Héritière, ayez foi en moi, ou alors je me fais Daunen incarnée et je m'enferme dans un cloître... Vous ne souhaiteriez pas ça, n'est-ce pas ? COUP DE FOUDRE ϟ
Lien : https://lunartic.skyrock.com..
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}