Dans l'acte sexuel, l'homme manifeste sa puissance et, au moment de l'éjaculation, entre dans sa vulnérabilité. La femme, qui était d'abord dans sa vulnérabilité, entre alors dans sa puissance et reçoit la vulnérabilité de l'homme. Cette inversion des pôles est sans cesse en action entre l'homme et la femme et se trouve à la base de leur harmonie. Chacun se développe en allant chercher chez l’autre les racines d'un comportement. C'est l'alternance solaire-lunaire.
L'orgasme est un des endroits charnières où l'énergie bascule chez l'un et chez l'autre. De la puissance extérieure à la vulnérabilité intérieure chez l'homme. De la vulnérabilité extérieure chez la femme à la puissance intérieure.
Le désir est le suc de la vie, une sève de printemps, l'essence d'une spiritualité tantrique.
Y a-t-il une femme qui acceptera de me donner la main sur cette terre et à m'aider à faire mon parcours de complémentarité ? Sans elle, je suis un arbre sec ; avec elle, je reverdis. Tant que l'homme tourne autour de la femme, fasciné par elle, il n'a pas encore fait son choix, il est prisonnier de la nécessité du fusionnel, il n'est que le fils de cette femme. Lorsqu’il se ceint de l'épée, qu'il vient à nouveau s' agenouiller devant elle, son acte prend un autre sens. C'est non plus un besoin primaire mais une reconnaissance, et donc aussi une naissance à lui-même.
L'orsqu'un homme s'agenouille devant une femme, il la consacre archaïquement comme une déesse. Il la vénère, elle lui transmet le sens de la vie, il voit en elle une essence spirituelle. Il se comprend en tant qu'homme comme celui qui a besoin d'elle et lui reconnaît cette vertu.
Le tantrisme propose à l'homme de contrôler son éjaculation, de chercher à développer une rétention. Pour certains, il s'agit là de trouver une technique de respiration ou de squeeze, mais en profondeur, la rétention vient de la détente donc de l'acceptation profonde de l'autre. Il n'y a plus de combat, plus de peur que l'autre jouisse avant moi, que l'énergie se retire, que le plaisir soit volé. L'homme ne cherche p]us seulement ce plaisir en spasme. L'éjaculation n'est plus son maître. Il propose même à sa partenaire de prendre le contrôle sur son éjaculation. Dans une conception patriarcale, la femme accepte et l'homme impose, la femme se donne et l'homme prend. Dans une conception libératrice, l'homme se donne et la femme reçoit et inversement, la femme se donne et l'homme reçoit. Inspir et expir. Au bout de l'inspir et au bout de l'expir, il y a deux temps précieux qui n’appartiennent ni à l'inspir ni à l'expir. Ces deux temps de suspension sont reliés au non-agir, à l'unité, à la fusion. De la même manière il y a un temps où donner et recevoir fusionnent.
La Dame debout est reliée au Ciel et à sa masculinité intérieure. L'homme agenouillé est relié à la Terre. C'est déjà un échange de polarités. La femme sans armes est vulnérable extérieurement et forte intérieurement, l'homme en armes est fort extérieurement mais, en mettant un genou en terre, il se connecte à sa vulnérabilité intérieure, à sa féminité universelle.