Bien que ce ne soit pas mon genre littéraire habituel, je me suis laissé tenter par cette lecture bien plus enrichissante que celle d'un numéro "spécial sexe" de la presse estivale.
En une centaine de pages,
Lydie Salvayre décrit toutes les étapes des transports amoureux, de la rencontre à l'ennui. C'est souvent drôle, léger et gai, et on sent que l'auteur s'est beaucoup amusée dans la rédaction de ce traité qui ne se prend pas au sérieux, mais qui porte néanmoins quelques sages propos sur l'urgence de vivre et de jouir tant qu'il est encore temps.
Je n'y ai rien trouvé de "lubrique" (ou alors, c'est que je le suis sans m'en rendre compte) ; au contraire,
Lydie Salvayre déculpabilise et déconstruit le désir pour le mettre à nu, et c'est plutôt sain et jouissif à lire. En outre, j'ai découvert tout un vocabulaire littéraire honteusement inusité, tel que "futution", quand même bien plus joli que le froid et médical "pénétration vaginale".
Toutefois, je préfère la
Lydie Salvayre en colère et enragée, qui malaxe et triture
L Histoire pour mieux régler ses comptes avec le passé ("
La compagnie des spectres", "
Pas pleurer").
Mais ce traité reste un bon petit moment de lecture -qui peut même faire gagner des points au scrabble avec son flot de mots refoulés.
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