AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Les_Lectures_du_Maki


XXIIème siècle, le réchauffement climatique est une réalité. de nombreuses villes côtières se retrouvent sous les flots, la notion d'état a disparu, le chaos règne un peu partout sur la planète. de nombreuses villes flottantes ont vu le jour. Elles ont été créées par de riches actionnaires de l'ancien monde et sont dirigées par des Intelligences Artificielles. Qaanaaq est l'une de ces cités flottantes, située non loin du Groenland. Elle est composée de huit Bras se développant autour d'un noyau central puisant son énergie d'une source géothermale. Qaanaaq, immense rosace où les nantis logent dans des appartements de luxe au Sud dans le Bras 1 et où les plus démunis s'entassent dans de minuscules boîtes-dortoirs au Nord dans le Bras 8. le marché de l'immobilier est le marché le plus lucratif. L'espace étant restreint, les convoitises sont légion.

La cité de l'orque est l'histoire de cette ville. Qaanaaq est à la fois le décor et le personnage principal du récit. A travers les yeux de différents protagonistes, Sam Miller nous plonge en profondeur dans cette cité flottante. Parmi eux, Fill, petit-fils d'un riche actionnaire, porteur des Failles, maladie incurable qui à l'instar du SIDA se transmet lors de rapports sexuels non protégés. Ankit, elle, travaille pour une politicienne dans le Bras 8. Kaev est un combattant sur poutre qui gagne sa vie en perdant ses duels. Et enfin Soq, un livreur au genre non défini qui veut travailler pour Go, cheffe de la mafia locale aux ambitions démesurées.

Tout ce petit monde vit "tranquillement" jusqu'à l'arrivée d'une femme accompagnée d'un ours blanc et d'un orque qui va bouleverser l'équilibre précaire de la cité...

L'intrigue, relativement simple est l'histoire d'une banale vengeance. L'auteur mène tranquillement son récit avec de nombreux rebondissements qui font de la cité des orques un bon page-turner. Mais quelques facilités narratives et des coïncidences heureuses gâchent un peu le plaisir.

Le point fort du récit est sans conteste Qaanaaq. le worldbuilding est époustouflant, les idées nombreuses et variées donnent du corps au récit mais la visualisation n'est pas forcément immédiate. Les éléments se dévoilent au fur et à mesure, tout le long du récit. C'est une plongée lente et immersive. Un vrai plaisir de lecture, on ressent le froid, la surpopulation, la frénésie ambiante et surtout la fragilité du lieu.

La cité de l'orque est avant tout une ode à la différence. C'est aussi un cri d'alarme pour la sauvegarde de notre monde, un refus du monde capitaliste tel qu'il existe et qui nous mène droit à la catastrophe mais aussi un désaveu de ces révolutionnaires qui veulent devenir calife à la place du calife. Il a une portée toute symbolique en ces temps mouvementés. Critique sans concession de notre mode de vie où les haines, les peurs et les jalousies sont les éléments moteurs de notre pensée.

La construction du roman me rappelle, toutes proportions gardées, La maison des derviches de Ian McDonald. Qaanaaq est en quelque sorte l'Istanbul de la cité de l'orque.

Reflet du monde actuel, roman intelligent qui interpelle et fait réfléchir, La cité de l'orque est à découvrir de toute urgence. Si vous avez des doutes, le vêlage, une nouvelle se déroulant sur Qaanaaq, est disponible gratuitement en numérique.

Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (10)voir plus




{* *}