AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 70 notes
Enfin réédité en France grâce aux éditions Argyll, Un étranger en Olondre est le premier roman de fantasy écrit par l'Américaine Sofia Samatar, un récit déjà couronné par le World Fantasy Award en 2014 — tout de même…

À la mort de son père, riche cultivateur de poivriers dans une contrée reculée, Jevick prend en charge les affaires familiales. Des responsabilités nouvelles qui vont le conduire à Olondre, dans la cité de Bain, où il ne tarde pas à se retrouver impliqué dans une guerre de religions après avoir été visité par un Ange, sorte de fantôme vénéré par les adorateurs de la déesse Avalei…
On pourrait, à lire ces quelques lignes introductives, reléguer Un étranger en Olondre au rand d'ersatz du Prince du néant de R. Scott Bakker.
On aurait tort.
Porté par la plume mirifique de Sofia Samatar, le récit se pare d'une poésie remarquable, et ce dès les phrases initiales — force est d'ailleurs de saluer le travail de traduction de Patrick Dechesne, à la hauteur d'un style qui superpose les adjectifs et les métaphores avec une habileté proprement époustouflante au fil des pages. Une sensibilité stylistique qui infuse jusqu'au coeur même du texte ; il est ici question d'émerveiller, certes, mais en douceur, en toute subtilité. On visite à demi-mots des contrées insolites aux noms improbables que l'autrice effleure le plus souvent, avant de plonger dans des descriptions sidérantes de minutie au coeur même de certaines villes et contrées. Olondre ne se dévoile pas si facilement, elle conserve jusqu'au bout son mystère.

Cette façon si particulière de concevoir l'exploration d'un monde en rebutera plus d'un, sans doute, de même que la lenteur évidente de l'histoire…
Mais ce serait nier l'effet recherché par l'autrice, à savoir imprégner lentement le lecteur d'une ambiance feutrée, magique et, en définitive, infiniment romantique. Pas tant intéressée par l'aspect politique de la chose que par le pur point de vue personnel et intimiste, Sofia Samatar fait le choix radical de tout asseoir sur l'insignifiance du quotidien, l'émerveillement constant du banal. le résultat s'avère tout à fait étonnant, pour ne pas dire magistral.
D'un roman de fantasy seulement peuplé de quelques figures archétypales et d'un Ange, Sofia Samatar tire un flamboyant récit d'amour aux multiples facettes. L'amour de son pays, de ses origines, parfois difficilement conciliable avec les aléas de la vie. L'amour d'un homme et d'une femme traité avec une pudeur infinie dans une langue qui trouve alors tout son intérêt, déposant sur ce couple impossible un parfum de divin, de mythologique. Sans oublier l'amour des livres…
C'est là que réside le véritable coeur d'Un étranger en Olondre, dans cette déclaration d'amour encore plus malicieuse que le Morwenna de Jo Walton. le livre devient un objet magique, un vallon, qui permet au récit de prendre des envolées lyriques insoupçonnées. Sofia Samatar pousse la démonstration jusqu'à construire de véritables poupées russes narratives en enchâssant des récits de légendes dans une histoire narrée par un personnage lui-même inclus dans le récit central — jusqu'à donner vie à un livre au sein même de son propre livre. L'intelligence de l'ensemble, sa manière et ses répercussions forcent le respect.

Un étranger en Olondre se révèle un trésor d'intelligence, de beauté, de subtilité et, oui, osons le mot une fois encore, de romantisme. le genre de fantasy rare et précieuse qui confère au genre ses lettres de noblesse.
Lien : https://justaword.fr/un-%C3%..
Commenter  J’apprécie          412
Précédemment publié en France en 2016 par les éditions de l'Instant, « Un étranger en Olondre », roman de Sofia Samatar récompensé en 2014 par le World Fantasy Award, a fait ce printemps l'objet d'une nouvelle parution que l'on doit aux éditions Argyll. L'ouvrage met en scène un jeune homme, Jevick, vivant avec sa famille sur une petite île qu'il ne désire rien tant que de quitter afin d'explorer le monde, à commencer par la mystérieuse et envoûtante contrée d'Olondre dont son père, marchand de poivre, lui a abondamment vanté la beauté et l'exotisme. Son souhait ne tarde pas à être exaucé puisqu'il va être envoyé là-bas pour entretenir les réseaux commerciaux familiaux. La découverte de cette région du monde foisonnante et cosmopolite dans laquelle les livres occupent une place centrale ne va toutefois pas se dérouler tout à fait comme prévue. A l'enthousiasme de départ succèdent bien vite la sidération puis la panique lorsque Jevick se rend compte que, suite à sa participation à un étrange festival et à sa rencontre avec une jeune femme atteinte d'une maladie incurable, le voilà désormais hanté par un fantôme. Or, en Olondre, on ne plaisante pas avec ceux qui revendiqueraient une connexion avec des esprits ou des anges, les autorités y suspectant systématiquement une tentative de manipulation pour des raisons religieuses et idéologiques. Totalement démuni, à la fois par ce phénomène surnaturel qu'il ne comprend pas mais qui lui cause d'atroces souffrances, mais aussi par le rôle qu'on semble désormais vouloir lui faire jouer au sein d'une lutte de pouvoir opposant deux courants intellectuels et spirituels en Olondre, notre héros va devoir trouver au plus vite ce que lui veut son fantôme tout en prenant garde à ne pas se laisser manipuler par ceux qui, au prétexte de lui venir en aide, comptent bien se servir de lui pour imposer leur vision.

« Un étranger en Olondre » est de ces romans qui, bien que loin d'être exempts de tout défaut et rythmés par des hauts et des bas, restent longtemps en mémoire des lecteurs. Mais commençons d'abord par les choses qui fâchent. Divisé en six parties, le récit peut en fait être scindé en trois gros tiers qui ne sont pas d'intérêt égal. La première partie consiste en la mise en place de l'histoire et à la découverte des principales spécificités de l'univers imaginé par Sofia Samatar. Elle évolue selon un rythme tranquille dont la lenteur et l'absence de rebondissements sont toutefois largement compensés par la curiosité que l'on éprouve non seulement envers le monde dans lequel évolue notre héros mais aussi envers celui qu'il aspire de découvrir, l'Olondre. L'univers de l'autrice se distingue de bien d'autres par ses nombreuses inspirations difficilement identifiables mais dans lesquelles on croit reconnaître parfois des éléments propres aux cultures africaines, asiatiques ou orientales, ce qui donne au roman une ambiance exotique particulièrement agréable. La seconde partie voit l'intrigue principale se mettre véritablement en branle et lève le voile sur les enjeux liés à la possession de Jevick par ce fantôme. Il s'agit curieusement de la partie du roman que j'ai le moins apprécié, l'autrice semblant souvent se perdre en digressions et se montrant parfois trop allusives pour permettre au lecture de cerner pleinement ce qui se joue ici en Olondre. La troisième partie est, à mon sens, de loin la meilleure, et c'est elle qui transforme un récit jusque là seulement sympathique en véritable petit bijou. Il y est davantage question du fantôme de Jevick et de son histoire, ainsi que de la relation que tous deux en viennent à entretenir. L'autrice complexifie également les positions précédemment prises par les deux principales visions du monde qui s'affrontent en Olondre, ce qui permet au lecteur de porter sur les événements passés un regard différent.

Si l'intérêt du lecture fluctue en fonction de l'évolution du récit, il est néanmoins un aspect du roman présent de bout en bout qui lui donne une grande partie de son charme : la réflexion de l'autrice sur la place de la littérature dans une société et les plaisirs liés à la lecture. Sofia Samatar nous livre ici de très beaux passages, pleins de sensibilité et de justesse, sur le rôle déterminant que les livres peuvent avoir sur une existence ainsi que sur leurs pouvoirs bien connus des amateurs de littérature (celui de se lier d'amitié avec des personnages fictifs, celui d'étendre nos horizons, celui de nous déconnecter totalement du réel pour quelques minutes ou quelques heures, celui d'ébranler nos certitudes…). On pourrait d'ailleurs regretter que l'opposition entre les dirigeants actuels de l'Olondre, qui entendent faire du livre et de la raison le coeur même de leur civilisation, et leurs détracteurs (un culte religieux qui privilégie au contraire la culture orale et met l'accent sur le charnel) ne soit pas davantage développé sur le plan philosophique. Un mot, pour terminer, sur les personnages pour lesquels l'intérêt du lecteur varie là aussi en fonction de l'évolution du récit. La sympathie première qu'on éprouve pour Jevick se transforme peu à peu en indifférence à mesure que l'histoire le cantonne au rôle de spectateur passif et ignare. La troisième partie vient, là encore, réveiller l'affection première portée au protagoniste dont la détresse se révèle bouleversante. S'il est toutefois un personnage à retenir, ce serait avant tout celui du fameux fantôme, cette jeune femme condamnée à la mort et habitée d'une rage de vaincre et d'une colère incroyable. Bien que certainement moins sympathique que Jevick (son amertume et son arrogance la rendent parfois acerbes et cruelles avec les autres), cette dernière fait partie des rares personnages littéraires qui, en peu de pages, parviennent à acquérir une véritable densité, celle-là même qui la rendra inoubliable à beaucoup de lecteurs. Preuve en est que la cassure dans le récit initiale au cours de laquelle on quitte l'Olondre et Jevick pour découvrir son histoire, est sans doute la partie de l'histoire la plus captivante.

« Un étranger en Olondre » est un roman surprenant auquel on ne peut s'empêcher de trouver des défauts (de rythme, notamment) mais dont le succès s'explique grâce à la sensibilité de son autrice et sa capacité à mettre en scène un univers et des personnages d'une grande profondeur. La plume de Sofia Samar, pleine de poésie et de romantisme, participe également au charme du récit qui nous livre aussi de belles réflexions sur le rôle essentiel de la littérature.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          280
Voici un titre sur lequel je zieute depuis sa sortie, comme à peu près tous les titres d'Argyll dont j'aime beaucoup les choix artistiques. Il m'aura fallu un critique dithyrambique de Rémi (Encre de la magie) sur instagram et une Masse Critique sur Babelio pour me lancer. Mais si la plume m'a beaucoup plu, elle m'a aussi laissée sur le carreau. Décidément en ce moment, j'ai du mal ^^!

Sofia Samatar n'est pas une nouvelle autrice, mais habituée plutôt des recueils de nouvelles et de poésie, elle livre ici son premier roman, et d'une certaine façon, cela se sent, même s'il a été couronné de grands prix : le World Fantasy Award et le British Fantasy Award. En effet, autant m'a-t-elle totalement embarquée dans le voyage qu'elle proposait, autant elle m'a également perdue au fil de ses digressions, voulant trop montrer sa belle plume ou voulant trop se faire plaisir en décrivant l'univers qu'elle avait imaginé, et moi, je ne suis pas trop lecture contemplative ^^!

Dans Un étranger en Olondre, elle nous invite, en suivant son héros Jevick, riche fils de marchand, à aller à la découverte d'une contrée merveilleuse : Olondre, où les livres fleurissent partout, ce qui n'est pas le cas là d'où il vient. le lecteur se perdra ainsi dans ces ruelles et ces pages peuplées de livres, contes et merveilles. Ce fut totalement mon cas, j'ai eu l'impression de couler et me noyer au milieu de ces flots de mots apportés par l'autrice pour nous conter la puissance des mots et des histoires dans cette nouvelle contrée tellement singulière et fascinante pour le héros. L'autrice semblait vouloir à tout prix nous faire vivre cette immersion en passant par l'écrit, ce qui est une belle et riche idée pour nous en montrer la puissance et la richesse, mais pour cela, elle partait dans de longues digressions, dans des histoires sans rapport les unes avec les autres. Ce fut donc comme plonger dans les allées d'un bibliothèque où j'aurais ouvert et grappillé des histoires au gré de mes envies de lecture mais sans le moindre liant. Perturbant.

Les mots étaient beaux, l'intention louable, le dépaysement assuré. J'ai aimé la beauté de la plume de l'autrice. Chaque petite histoire racontée si elle avait pu être le point de départ de quelque chose m'aurait sûrement plu par son atmosphère orientale et merveilleuse, comme dans les contes des 1001 nuits, mais en l'état ça n'a pas fonctionné sur moi. le résumé que j'ai lu malheureusement, promettait une aventure que je n'ai pas trouvée. Je vous déconseille donc de le lire. A la place, j'ai eu un récit très descriptif, limite contemplatif et philosophique, qui n'était pas ce dont j'avais envie et besoin à ce moment-là. La fatigue aidant, j'ai parfois traversé les pages sans rien comprendre à ce que je lisais, juste portée par la beauté des mots, mais sans y trouver de sens plus large. Je ne voyais pas où elle voulait nous conduire et je n'ai pas eu l'impression que les concepts qu'elle invoquait servait son histoire, si tant est qu'il est qu'il y en ait une…

Jevick, lui, le héros de cette histoire, n'est pas le genre de personnage à m'embarquer. Pas méchant, il est un peu falot et peut agacer, voire taper sur le système, tant il se laisse porter par les événements, même si j'ai lu que certain(e)s le trouvaient courageux et débrouillard. Ce n'était pas mon cas… Je préfère les personnages plus pro-actif ou avec un caractère plus marqué. Olondre et ses livres sont un personnage bien plus marquants et présents que lui, c'est dire ! En revanche, une carte m'a manqué pour réellement vivre pleinement ce voyage…

Doté d'une très belle plume et d'une intention louable, qui plairait à tout amateur de mots et d'histoires, Un étranger en Olondre est pourtant une lecture à côté de laquelle je suis passée. J'aime les descriptions mais encore faut-il qu'elles servent l'histoire. Je peux aimer les moments contemplatifs mais encore faut-il qu'il n'y ait pas que ça. Je peux me passer d'un héros charismatique si l'histoire ou l'univers sont suffisamment porteur. Ici, j'ai eu de la poésie mais c'est à peu près tout. Trop de descriptions sans lendemain, trop de digressions vides de sens, trop de méta. Ce n'était pas pour moi.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          120
Me voilà fort marrie. Pourquoi ? Parce que j'ai beaucoup aimé Un étranger en Olondre, mais je me suis aussi beaucoup ennuyée dans ce roman.

Jevick rêve depuis son enfance d'Olondre. Lorsque son père, marchand de poivre, meurt, son rêve se réalise, et doit se rendre en Olondre pour reprendre les rênes de l'entreprise paternelle.
Tout est comme un rêve, jusqu'au festival des oiseaux. Là, Jevik est hanté par le fantôme d'une femme, dont il ne parvient pas à se dépêtrer.
Alors, il se retrouve pris dans une guerre civile entre deux factions religieuses, et sa liberté est compromise…


Ca a super bien commencé : un récit descriptif, contemplatif, raconté à la manière de mémoires. Tout ce que j'aime. Une certaine lenteur, en rupture avec le diktat des récits d'action où il doit se passer quelque chose toutes les dix pages. L'arrivée en Olondre est sensorielle, pleine de couleurs et de parfums. La langue est fluide, sonore, joliment enrobée dans une traduction très réussie.

J'ai vraiment apprécié le premier tiers, que j'ai vécu comme un voyage, une découverte des lieux comme Jevik.
Toutefois, une fois la moitié passée, j'ai commencé à trouver le temps très long. La situation de Jevik entre deux positions religieuses a fini par ne plus me passionner. Je me rends compte qu'au-delà de la beauté du texte, j'apprécie désormais être transportée et captivée par un récit. Or, j'ai perdu le lien avec ce roman en cours de route, malheureusement.

Cela vient aussi peut-être du fait que je n'ai pas saisi le message de ce roman. Que voulait donc nous dire l'autrice à travers ce récit ? Je n'ai pas réussi à capter les enjeux derrière cette histoire. J'y reviendrai sans doute un jour, plus tard.
Commenter  J’apprécie          110
Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour ce roman reçu dans le cadre d'une masse critique. La couverture est superbe, avec une très belle illustration. La 4ème de couverture donnait bien envie également, avec un résumé qui promet du dépaysement, de la poésie et de la magie.
Je ressors cependant de ma lecture avec un sentiment de déception, dû en grandes parties aux longueurs dans le texte, le roman ne tient pas toutes ses promesses. Il est vrai que l'écriture est belle et poétique, mais aussi très précise : ce monde est décrit en détail - sans excès, de façon très sensorielle, physique, presque charnelle même. On sent les odeurs, on voit les variations de lumières selon les paysages, on goûte les repas proposés... C'est une vraie réussite ; les descriptions nous font même bien voyager dans le monde lui-même, on se déplace, le climat, la végétation, les animaux... changent au fur et à mesure.
Malheureusement, j'ai eu l'impression que l'histoire n'était pas à la hauteur de son décor. Les personnages ne sont pas d'une folle originalité : le père tyrannique, la mère protectrice, le sage mentor du jeune héros, le tavernier cupide, le grand-prêtre ambitieux... Ce sont des types que l'on retrouve souvent dans les romans de fantasy. de même, le fait que le coeur du récit tourne autour des machinations de religieux qui utilisent leur influence sur les foules ne surprend pas.
Mais surtout, j'ai trouvé que le roman contenait des longueurs, car j'ai eu l'impression que l'autrice avait voulu trop en mettre ; le parcours du héros comme le récit de la jeune fille sont intéressants, mais ils ne sont reliés que de façon trop artificielle. Je me suis honnêtement ennuyée une grande partie du texte, quand le personnage principal attend, soit dans le temple, soit sous le long hiver. Il attend, il réfléchit, mais il ne se passe rien.
En revanche, j'ai bien aimé la réflexion autour du pouvoir de l'écriture et de la littérature, dans une belle mise en abyme. Même les plus humbles, les plus rejetés, peuvent devenir immortels grâce au poids des mots, lorsque leur histoire est racontée.
Commenter  J’apprécie          80
En Résumé : Un Etranger en Olondre m'a offert un excellent moment de lecture, proposant un récit qui va se révéler poétique, soigné et fascinant à découvrir. L'univers que construit l'auteur du début à la fin s'avère captivant à découvrir, permettant à l'auteur de jouer pleinement avec son imagination, nous happant rapidement dans son monde et nous dévoilant une Olondre envoutante et dépaysante, donnant envie clairement d'en apprendre plus. Mais l'auteur ne cherche pas non plus qu'à nous faire voyager, elle développe des problématiques et des réflexions intelligentes et bien menés que ce soit sur le langage, la religion ou encore cette ode à la littérature qu'elle propose. Au milieu de tout cela les personnages, qui certes se révèlent classiques dans leurs constructions, ne manquent pas de se révéler solides et entrainants dans leurs péripéties. Je regretterai peut-être juste quelques tergiversations un peu longues ou bien encore un sentiment que l'auteur veut un peu trop en faire, mais franchement rien de gênant tant j'ai été emporté par ce récit et cette plume maîtrisée, magique et envoutante. Maintenant à chacun de se faire son avis car autant je peux comprendre que comme moi, si on se laisse emporter par ce livre poétique, on peut se retrouver facilement happé, autant si l'alchimie ne marche pas je pense qu'on peut s'y ennuyer. En tout cas pour moi une excellente lecture et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Jevick est le fils d'un riche marchand de poivre de Tyom, une île isolée où les moeurs sont frustes et les connaissances du monde limitées. Un jour, son père ramène de ses voyages un précepteur, dans l'idée de préparer son fils à devenir un bon marchand, capable de parler d'autres langues et de compter. Mais ce que Jevick découvrira surtout auprès de ce maître étranger, c'est le monde des livres et de la lecture. Dès lors il n'aura plus qu'un souhait, voir les contrées lointaines et magnifiques décrites dans les pages des ouvrages qu'il dévore.
Malheureusement, lorsqu'il aura enfin l'opportunité d'aller en Olondre, les choses ne se passeront pas comme prévu : un "ange" inattendu décidera de le hanter.

Ce roman de fantasy combine de très bons éléments avec d'autres qui m'ont moins convaincue. le propos du livre, qui tourne autour du pouvoir de la littérature, est très beau. Entre récit initiatique et récit de voyage, avec juste une bonne dose de magie, on est dans le type de fantasy que j'aurais vraiment pu apprécier. J'ai adoré les premières pages où le narrateur plante le décor, nous parle de sa famille, de son frère en particulier, de manière très émouvante. Je suis entrée totalement dans cet univers et me réjouissais fortement de poursuivre le voyage.

Malheureusement ce dernier n'a pas été à la hauteur du beau programme annoncé dans les premiers chapitres et j'ai peu à peu perdu mon intérêt pour les aventures de Jevick...

La construction de cet univers fictionnel m'a semblée trop ambitieuse, comme si l'auteure avait voulu tellement bien faire qu'elle se sentait obligée d'en rajouter encore et encore, au prix de rendre le cadre des événements artificiel. Ainsi on entend parler d'un nombre incroyable de plantes, de nourritures, d'animaux, mêlant des origines d'Afrique, d'Asie, du Moyen Orient, de la Méditerranée... Les différentes régions de cet Olondre ont fini par ressembler dans mon esprit à un patchwork bigarré pleins de choses qui "sonnent" exotiques, mais je n'ai pas réussi à leur projeter une identité propre, qui les rendrait vraiment crédibles.

Le lyrisme omniprésent, les citations de textes olondriens ampoulés, les histoires dans l'histoire, sont aussi devenus lassantes pour moi à la longue. C'était trop! Trop de descriptions, comme un parfum trop capiteux qui finit par faire mal à la tête...
À mon avis, ce livre aurait pu beaucoup bénéficier d'un peu plus de sobriété et de simplicité... Dommage, car à nouveau, le programme était très enthousiasmant, l'auteure a beaucoup de talent et ce livre aurait pu être un chef d'oeuvre mais se révèle finalement un peu maladroit...
Commenter  J’apprécie          50
Je ne suis pas complètement conquise par Un étranger en Olondre. J'ai eu beaucoup de peine à achever cette lecture pour laquelle j'ai ressenti de la lassitude. Cependant, c'est un livre qui a des qualités folles! La première est sa poésie et la beauté de la traduction. C'est un roman superbement écrit qui invite au voyage, qui nous parle des livres, des récits et du pouvoir des mots avec subtilité et intelligence. Un roman de fantasy envoûtant qui mérite la découverte.

Critique complète sur yuyine.be!
Lien : https://yuyine.be/review/boo..
Commenter  J’apprécie          50
Fils d'un riche marchand de poivre, Jevick a grandi avec les légendes de la lointaine Olondre que lui contait son précepteur Olondrien. A la mort de son père, c'est à lui qu'incombe de reprendre le commerce paternel. Enchanté de pouvoir enfin découvrir la belle Olondre, il s'embarque avec joie dans cette aventure. Malheureusement passé l'émerveillement du début, il va vite être rattrapé par les événements qui vont l'amener de mésaventure en mésaventure. Mais ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ? Pour Jevick, une chose est certaine, celui-ci pourrait bien le changer à jamais ?

Un Etranger en Olondre est un roman d'apprentissage qui met en scène un jeune héros en quête d'identité. Nourri par ses lectures, Jevick ne rêve que de voyage et de découverte. En partant explorer l'inconnu, il espère trouver sa place et comprendre le rôle qu'il doit occuper dans ce vaste monde. Bien qu'il ait hérité de la charge de son père, il n'est pas lui et ne souhaite qu'une chose, tracer sa propre route. Forcément comme tout jeune homme, il va emprunter des chemins tortueux, faire des choix pas toujours judicieux. Mais n'est ce pas le meilleur apprentissage de la vie ?

Comme Jevick est le principal narrateur de cette histoire, c'est donc par l'entremise de son regard que l'on découvre l'univers bâti par l'autrice. En effet, Un Etranger en Olondre est un récit d'aventure qui nous emmène à la découverte d'une contrée merveilleuse et érudite où le livre est omniprésent, contrairement au reste du monde. Véritable source d'inspiration et d'enchantement pour le héros de ce roman qui considère cet atout presque comme un savoir sacré et magique. La vie à Olondre y est animée, les descriptions sont si immersives que l'on en ressent toute l'effervescence et dont on perçoit également les parfums et les couleurs que dégage la cité. Hissée au rang de personnage à part entière, Olondre dégage une telle aura que l'on s'y attache autant qu'à un véritable protagoniste. Néanmoins, c'est au fil de ses rencontres que l'on prend conscience en même temps que Jevick des différentes facettes qu'elle cache. Elle n'est pas que chatoiement éblouissant mais dissimule également un visage moins honorable. Frappée par des divisions internes entre les deux principaux cultes pratiqués ici, une guerre civile menace d'éclater et d'entacher à jamais le destin de la cité. Plongé, bien malgré lui, au coeur de ce conflit, Jevick finit par prendre conscience de sa délicate position de pion, censé servir les intérêts d'un camp qu'il n'a pas vraiment envie de soutenir. Sofia Samatar a ainsi insufflé à son texte une dimension politique où son héros vient prendre place sans réellement en percevoir tous les enjeux. Cela ajoute une tension narrative au texte en faisant planer une menace permanente sur le personnage principal.

Mais plus que de nous conter le destin d'un homme, Un Etranger en Olondre s'intéresse également à la destinée de certaines rencontres marquantes qu'a pu faire Jevick au cours de son voyage. Aussi, Sofia Samatar s'appesantit pas mal sur la vie du fantôme qui hante l'esprit de Jevick. Au travers des souvenirs qu'elle lui relate, on fait plus amplement connaissance et on comprend mieux qui elle est. Il en va de même pour Miros qui va l'accompagner un temps afin de l'aider à retrouver le corps de Jivasset. Mais plus que de faire connaissance avec ces personnages secondaires, leurs récits respectifs permettent aussi de mieux appréhender cette contrée qui fascine tant Jevick. Ces confessions partagées par les uns et les autres marquent de longs moments de pause dans la narration de l'intrigue principale et font de ce texte un récit foisonnant qui a malheureusement tendance à partir dans toutes les directions. Or, je dois avouer que cette manière de procéder a par moment rendu ma lecture chaotique en produisant trop de ruptures dans le rythme. Cela fut parfois très déconcertant et m'a même perdu à certains moments.

Néanmoins, la puissance de ce livre réside dans son style car le texte dégage une vraie poésie. Sofia Samatar joue beaucoup avec les mots, elle rend hommage à la littérature en conférant à Olondre une puissante culture littéraire et des légendes précises. de plus, le récit est agrémenté de passages de poésies et d'extraits de livres qui accompagnent notre lecture en l'enchantant... suite sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          50
Un étranger en Olondre est un roman de Fantasy de Sofia Samatar qui raconte le voyage de Jevick de Tyom, fils d'un marchand de poivre, en Olondre, un pays qu'il n'a d'abord connu que par l'apprentissage de sa langue et la découverte de sa littérature grâce à son précepteur, Lunre. Cependant, Jevick se retrouve emporté malgré lui dans un conflit religieux entre un pouvoir autoritaire et un culte qui recherche la liberté de s'exprimer, qui l'instrumentalise parce qu'il est hanté par le fantôme de Jissavet, une jeune femme qui l'exhorte d'écrire un livre qui la raconte.
Un étranger en Olondre traite de la puissance de la littérature, qu'elle soit lue, racontée ou écrite. Je vous le recommande très vivement !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (313) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2494 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}