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Critique de terryjil


Lorsque l'on a été élevé comme un homme, de manière à se croire un homme, que se passe-t-il quand on apprend qu'on est en réalité... une femme, ce genre faible et méprisé, qui ne connaît que deux sorts possibles, mariage ou couvent?
Révélation, découverte d'un cousin désargenté et débauché, amour, jalousie et trahison, Gabriel connaîtra révolte, bonheur et désespoir.

Ce "roman dialogué" est une belle dénonciation du statut toujours perdant des femmes dans la société, même si comme on est dans un drame romantique, on a le droit au cliché de Gabriel.le top canon, en mec comme en fille, faisant frissonner chaque gars (pas les filles, évidemment, on reste dans quand même dans une sage hétérosexualité) devant sa peau douce... Seuls les vieux domestiques fidèles, Marc et l'abbé percepteur (figures paternelles plus aimantes que le vieux prince de Bramante lui-même), échapperont à ce charme qui finit par rendre Astolphe fou d'une jalousie possessive, laquelle précipitera la perte de Gabriel.le... Peu de sororité dans cette oeuvre, Gabrielle ne pourra pas compter sur des femmes pour l'aider! le personnage de Settimia, la mère d'Astolphe, est d'ailleurs une vivante démonstration de misogynie intégrée: outre son inimitié envers Gabrielle qu'elle prend pour une aventurière désirant lui ôter l'amour de son fils, elle préfère reprocher à son défunt mari de l'avoir préservée des avances de son beau-père, et ce faisant s'être fait déshériter, plutôt que de blâmer le vieux prince de Bramante, vrai responsable de cette situation pourrie!


Entre Viola de Shakespeare et Princesse Saphir de Tezuka, Gabriel tient plus de la personne non-binaire que trans, même si cette non-binarité a été provoquée par un grand-père despotique. J'ai un peu pensé à Lorenzaccio, pour l'ambiance italienne, ainsi que ce romantisme échevelé et bavard (même si ça se lit bien, quelles longues tirades!), ce qui peut s'expliquer par la proximité De Musset et Sand.
Mais au final, malgré la présence des clichés de beauté physique éblouissante et de pureté morale sans tache du personnage principal, et qu'on est loin d'un happy end à la Molière ou à la Marivaux, cette réflexion sur la condition féminine n'oublie pas d'être divertissante en tant que mélange de théâtre et de roman !
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