Court roman de
George Sand,
Marianne est bien moins connu que
La mare au diable ou
La petite Fadette, romans toujours au programme de l'éducation nationale. J'ai pourtant retrouvé dans celui-ci la simplicité apparente de
la mare au diable. Un homme, Pierre. Il a voyagé, il est revenu de tout, et n'était la nature qui l'entoure et qu'il aime, je dirai qu'il souffre de spleen. Il m'a un temps fait penser à
Dominique d'
Eugène Fromentin, si ce n'est qu'il n'a aucun amour défendu, aucun secret inavouable dans ses bagages. Il connaît les plantes, note ses impressions dans un petit carnet noir, et si son retour est un semi-échec, Pierre est heureux des voyages qu'il a pu effectuer.
Face à lui, une jeune fille,
Marianne. Elle possède une métairie et y vit simplement. Suzon, sa jument, n'est pas sans évoquer La Grise (je devrais dire "les", car elles sont deux). Elle est un mystère pour Pierre. Il la juge très hâtivement, fustigeant "sa prudence calculée" et "son dessèchement volontaire". Lui-même a des jugements à l'emporte-pièce sur les femmes : "d'où vient que
Marianne se tourmente de devenir une exception ? Connaîtrait-elle comme moi le chagrin de n'avoir pas su utiliser sa propre valeur ? Ceci n'est point un mal féminin. La femme a un autre but dans la vie . Etre épouse et mère, c'est bien assez pour sa gloire". Comme la narration se focalise sur Pierre et que celui-ci est aveuglé par son amour pour
Marianne, qui fausse tous ses jugements, l'interprétation des faits est forcément faussée. S'en est presque drôle, tout comme la "jalousie" de PIerre quand son pseudo-rival arrive comme un cheveu sur la soupe, jeune peintre qui ne voit pas, (dixit
Marianne) infatué de lui-même. J'avais presque l'impression d'être au théâtre, dans une pièce
De Musset, en lisant certaines répliques. Après tout, la règle des trois unités est quasiment respectées, et le problème du mariage a de tout temps occupé le centre de la scène.
Un bien joli roman, qui mériterait d'être plus connu.
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