Citations sur Alcatraz, tome 2 : Alcatraz contre les Ossements du S.. (20)
Imaginez maintenant une bonne femme coincée qui s'évertue à vous commander tout en vous appelant « monseigneur » ; inévitablement, vous allez essayer de la faire tourner en bourrique.
- C'est juste que... repris-je. Ben, je pensais qu'avec toute leur magie et compagnie, les Royaumes Libres auraient éradiqué le nanisme.
- Ils n'ont pas éradiqué la stupidité non plus, rétorqua-t-il. Je crois qu'on ne peut rien pour toi.
Fichu Talent. Bénédiction et malédiction deux en un. Je ne le laissais plus me contrôler, mais je ne le maîtrisais pas encore complètement non plus. C'était un peu comme si on avait la garde alternée de ma vie, lui et moi. Je n'avais qu'un week-end sur deux et quelques vacances.
C'est un stratagème très courant. Certains conduisent des voitures de sport pour que personne ne pense à regarder du côté de leur minuscule maison. D'autres ont des tenues aux couleurs pétantes pour dissimuler leur personnalité (hélas) terne. D'autres encore parlent très haut alors qu'ils n'ont rien à dire.
L'information. J'en manquais. Je commençai enfin à saisir ce que mon grand-père se tuait à me répéter. Le vainqueur de la bataille n'était pas nécessairement celui qui détenait la meilleure arme ou commandait la plus grande armée ; c'était celui qui comprenait le mieux la situation.
Les écrivains (en particulier les conteurs comme moi) écrivent sur les gens. Ce qui est très ironique étant donné que nous n'y connaissons en fait rien.
(…)
Les écrivains haïssent l'humanité. Si vous en avez déjà rencontré un, vous savez que ce sont des individus gauches et débraillés qui vivent sous les escaliers, crachent sur les passants et, six jours sur sept, oublient de se laver. Et encore, ceux-là ne sont pas les pires.
Rien qu'aux États-Unis, des milliers de titres sont publiés tous les ans. La plupart relèvent de la « littérature » (des histoires où il ne se passe rien) ou bien de la fiction débile sur des régimes affreusement ennuyeux (comme les régimes).
(Ces bouquins ont beau être nuls, ils n'en ont pas moins une utilité. Leur but est, évidemment, de faire en sorte que leurs lecteurs se sentent mal dans leur peau. Ainsi, les Bibliothécaires les contrôlent plus facilement. Le plus sûr moyen de se sentir déprimé, c'est de lire un ouvrage de « développement personnel ». En deuxième position viennent les œuvres littéraires sordides qui vous filent le bourdon et vous font désespérer de l'humanité en général.)
Je pointai les Verres en direction du sol et, non sans hésitation, enroulai mon autre bras autour de la taille de Bastille. Je respirai un grand coup.
- Smedry.
Son visage était à deux doigts du mien.
Je clignai des yeux. La voir là, si proche, me semblait soudain très, très gênant. Qui plus est, elle me serrait assez fort et je soupçonnai que la Pierre de Chair ne décuplait pas seulement sa vitesse de course, mais aussi la vigueur de sa poigne.
Le cerveau en ébullition, je bredouillai une réponse intelligible. (Ainsi que vous l'avez peut-être observé, les filles ont souvent cet effet sur les garçons. C'est à cause de leurs puissantes phéromones. Elles ont évolué comme ça, développant le don de nous rendre, nous autres hommes, mous de la cervelle, de façon à pouvoir plus aisément nous fracasser le crâne avec des pavés de Fantasy et nous piquer nos Babybel).
Quand vous lisez, l'espace se déforme, le temps importe moins.
- J'ai l'impression qu'il ne m'aime pas beaucoup, soupirai-je.
- Tu as tendance à faire cet effet aux gens quand ils te rencontrent pour la première fois. Moi, par exemple, je ne t'aimais pas beaucoup au début. [...] Pas sûr que ça ait changé, d'ailleurs.