AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 193 notes
5
13 avis
4
22 avis
3
11 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Emballée par le monstre de la mémoire,  je suis allée faire un petit tour du côté des premiers livres d'Yishai Sarid..des polars, essentiellement. Ce n'était pas pour me déplaire. ..

Pas mal, et même pas mal du tout, ce Poète de Gaza, un polar, un roman noir et à suspense, qui retrace quelques semaines (éprouvantes) de la vie d'un agent israélien des services de renseignements, chargé,  en pleine vague d'attentats, de repérer et de neutraliser les poseurs de bombe ou les kamikazes.

Un en particulier, disparu des écrans radar ( alerte jaune!) , après un séjour en Syrie (alerte rouge!) , fils radicalisé ( alerte noire) d'un vieux poète gazaoui lequel est en train de mourir gentiment de son cancer du pancréas dans un hôpital palestinien. Il va falloir faire miroiter au poète  un protocole compassionnel dans un service hospitalier israélien et l'y chouchouter un peu, le temps d'obtenir des renseignements sur le fiston disparu.  Et de lui mettre la main dessus avant qu'il ne fasse exploser sa ceinture dans un supermarché..

Sauf que , résumé comme ça, on passe à côté de ce qui fait le sel de l'histoire.

Le poète s'appelle Hani, il est vieux, malicieux, cultivé,  adorable et il a pour amie et probablement plus que ça ,  autrefois, Dafna,  une romancière israélienne de gauche, pacifiste et encore bien jolie qui donne des cours d'écriture romanesque.. .par elle, peut-être pourra-t-on approcher le poète,  le faire venir en Israël et mettre son terroriste de fils hors d'état de nuire..

Suffit de se prétendre apprenti écrivain, ce que notre agent qui aime lui aussi taquiner la muse fait sans effort.

 Ce qui corse l'affaire, c'est que notre agent secret -également narrateur de l'histoire- est en pleine crise existentielle , professionnelle et conjugale, à deux doigts du burning out.

Phagocyté par les séances d'interrogatoire musclées, sous la  pression du résultat qui est censé sauver des vies, il en vient à  renier à  peu près complètement ses principes de respect du droit et même de simple humanité. Les bavures se multiplient. Sa femme et son fils le quittent, il se fait horreur et, comble de misère, ses supérieurs préconisent un congé ou des séances chez le psy!

Celui qu'il est en train de devenir lui fait horreur, mais près de la douce Dafna et de  son vieil ami palestinien il redevient le bon israélien de gauche, lettré et amical, protecteur et salvateur qu'il aurait tant aimé être. Sauf que ce n'est qu'une manipulation. Une fiction. Une sorte de jeu de rôle. Un roman comme celui de l'homme aux cédrats qu'il prétend écrire.. .

Le récit tient en haleine, croquant au passage quelques jolis portraits , des atmosphères de villes, de plages, où on prend une bouffée d'air avant de repiquer dans le cynisme et la violence des interrogatoires, des traquenards et des attentats. On s'attache à  Dafna, à Hani...et on est plein de compassion pour l'agent de renseignement partagé entre son devoir de patriote  et son honneur d'homme.

Je ne vous dirai pas, bien entendu, lequel des deux l'emporte...
Commenter  J’apprécie          535
Agent israélien spécialiste des interrogatoires, je suis conditionné à servir, protéger et prévenir les attentats. Je suis constamment à la recherche de ceux qui nous veulent du mal. Je ne me pose pas de questions, je fonce, je suis là...
Pourra-t-il continuer vivre ainsi ? Sereinement? Nous sommes au plus fort des vagues d'attentats en Israël et c'est cet agent qui nous le raconte. Un homme totalement dédié à sa cause qui en oubliera tout le reste -femme, enfant, famille, amis- lorsqu'on lui confiera la mission d'une vie c'est-à-dire celle de piéger un terroriste palestinien. Terroriste chef de réseau et impossible à prendre sans certains vils subterfuges. S'en sortira-t-il? Indemne ? Après des actes misérables, le mépris prendra-t-il le dessus? Y aurait-il finalement des gens bien ? Peut on être en mesure de détecter le bon dans l'âme des gens quand on a côtoyé que leur côté sombre? Yishaï Sarid avec le poète de Gaza, a su faire le portrait de la rigidité, de la dureté et de la fermeture d'une certaine Israël.
Un portrait implacable.
Commenter  J’apprécie          452
Le narrateur, agent des Renseignements militaires israéliens, spécialisé dans les interrogatoires, cherche à nouer contact avec Dafna, une une écrivaine israélienne d'une quarantaine d'années, et dont le fils Yotam est un jeune homme en perte de repères qui se drogue. Au travers de cette femme forte, engagée politiquement et des attentions qu'il deploit envers eux, c'est un autre homme qu'il veut rencontrer et avec lequel il cherche à nouer des relations de confiance, Hani un Palestinien, écrivain et poète, atteint d'un cancer en phase terminale. Une infiltration dans les relations affectives de cet homme pour en connaître un peu plus sur l'entourage de l'homme et déjouer peut-être un attentat.

Une bonne surprise après la lecture du poète de Gaza, un roman d'espionnage sans temps mort, mais avec lequel j'ai eu quelques difficultés au début...Le. contexte familial et professionnel etaient présentés de facon parcellaire et confuse, j'avais un peu de mal à comprendre où tout cela allait mener. Mais vers le tiers du roman, je me suis laissée happer par cette histoire d'infiltration et surtout le style et la narration très efficace de yishai Sarid. On suit facilement les états d'âme du narrateur, englué dans une situation familiale difficile, une mise à l'écart professionnelle, des convictions politiques qui vacillent et un engagement qui se tarit au fur et à mesure de son infiltration auprès de personnes qui lui montre une confiance sincère.
Avec le poète de Gaza, Yishai Sarid aborde le sujet ô combien difficile des relations entre Israéliens et Palestiniens dans un roman où le narrateur, mû par des motivations que l'on découvre au fur et à mesure, doit naviguer dans un milieu intellectuel pro-palestinien et observe cet écrivain en phase terminale, qu'il apprend à connaître et à admirer et qui pourrait être son père.
Le poète de Gaza est un roman intéressant qui aborde les questions délicates liées à Israël, à hauteur d'homme.
Un roman humain réussi.
Commenter  J’apprécie          410
Un polar court (262 pages) qui se passe en Israel.
Court mais intense.
Le personnage principal est un agent de la sécurité intérieure. Sa mission : interroger les suspects soupçonnés de complicités avec des terroristes ! Il doit faire parler les proches de personnes radicalisées, qui ont pour but de se faire exploser, une ceinture autour de la taille, en faisant le maximum de victimes.
Inutile de dire que certaines pages sont éprouvantes : La fin justifie-t-elle les moyens ? Telle est l'une des nombreuses questions soulevées par ce roman.
Le narrateur est chargé en plus de ses missions d'interrogatoire (musclées pour ne pas dire séances de torture) d'approcher une femme Dafna, qui a des liens étroits avec un palestinien, en phase terminale de cancer, Hani. le but pour Israel est, via Dafna, via Hani ,de mettre la main sur le fils d'Hani, un des organisateurs les plus influents d'attentats meurtriers.
En parallèle de cette histoire principale, le narrateur nous livre ses difficultés de couple (sa femme part, définitivement, aux USA avec leur fils…), il est soumis à une enquête interne suite au décès d'un homme lors d'un interrogatoire.
Un roman percutant !
Commenter  J’apprécie          140
Il est agent des services secrets israéliens, spécialiste des interrogatoires musclés au cours desquels il utilise la violence, les coups pour faire parler les plus récalcitrants, pour obtenir un nom, une dénonciation... Toujours sur la brèche, il lutte en permanence contre les kamikazes cherchant à se faire exploser devant une synagogue, dans un bar. Alors tout lui est permis. Quelques fois les prisonniers meurent. Ses chefs lui le reprochent : le mort n'a pas parlé, n'a pas livré ses secrets, des noms...Ils lui demandent d'avoir un entretien, qu'il fuit, avec un psychologue. Pour lui, dans Israël qui possède "des satellites-espions capables de détecter l'odeur du rot que laissera échapper n'importe quel gars de Jénine après avoir mangé un hoummous aux fèves et aux oignons, on en revient toujours aux mêmes méthodes : la douleur, la peau, les nerfs, le sac en toile puant sur la tête, les mains attachées par des liens qui entaillent la chair. le seul moyen d'éviter ça, c'est de les faire crever de trouille à l'idée de ce que tu risques de leur infliger."
Un jour ceux-ci lui proposent une mission imposant un peu plus de finesse d'esprit et de psychologie : faire venir en terrain neutre afin de le capturer un chef terroriste. Pour cela il devra approcher le père du terroriste, un poète et intellectuel palestinien et l'utiliser comme appât. Ce dernier atteint d'un cancer en phase terminale doit être exfiltré depuis Gaza, sous prétexte de le soigner en unité de soins palliatifs.
Il ne connaît pas le poète. Aussi, afin de l'approcher il se fera passer auprès d'une auteure Dafna, amie du poète, pour un écrivain souhaitant être conseillé dans l'écriture d'un roman.
Parallèlement à cette mission, exigeant finesse et psychologie, il poursuit, jusqu'au drame, ses interrogatoires musclés, et doit, à la demande de ses supérieurs se remettre en cause.
Au contact de ces différents personnages, instruits et lettrés, de la détresse du fils de Dafna, jeune drogué toujours en manque, recherché par un dealer, le personnage principal commence à douter, à s'interroger et à comprendre l'injustice, surtout quand le vieux poète pacifique lui dit ''Vous avez tout, nous n'avons rien''...
Il ne faut pas lire ce livre uniquement pour son intrigue, pour son scénario, certes passionnant, mais surtout pour les relations humaines entre les personnages, pour l'humanité se dégageant ou non des personnages, pour leurs propos face à l'injustice, face à la violence qui ne résout rien, mais exacerbe les tensions. A aucun moment l'auteur ne prendra parti pour un camp ou pour l'autre. Il montre qu'un dialogue est possible, que des pas pour une entente commune peuvent être fait d'un côté comme de l'autre, que l'amour et la recherche de la paix n'ont pas de camp.
Écrit par un auteur israélien, il remet en cause la violence utilisée actuellement pas le pourvoir israélien, et prône une autre forme de relation : le dialogue...
Le très beau visage de la couverture, la profondeur du regard de cet homme, l'humanité qui s'en dégage m'avaient attiré. Je n'ai pas été déçu.
A lire.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          140
Ce roman est un thriller israélien, qui parle d'espionnage et de terrorisme. C'était un thriller très intéressant car on suit à la fois l'agent des renseignements israéliens, traquant sans relâche un homme, supposé kamikaze, mais également la décadence de cet agent, qui se laisse bouffer par son travail et perd toute notion d'humanité.
Je pense avoir préféré les parties où l'on se plongeait dans la psychologie de l'agent.
Dans tous les cas, je recommande ce thriller !
Commenter  J’apprécie          101
J'ai bien aimé ce roman israélien, qui nous plonge dans le monde hyper tendu du contre espionnage où notre personnage central doit découvrir des poseurs de bombes avant qu'il ne commettent leur méfaits. S'il n'a pas le temps d'avoir des états d'âme, même après quelques bavures, on se rend compte quand même au fil de l'histoire que les conséquences sur sa vie personnelle sont désastreuses. Il lui en coûte sa vie de famille, les relations qu'il noue au gré de ses missions, notamment avec un vieux poète à Gaza, à l'article de la mort l'amènent à reconsidéré son engagement. Une histoire courte, dense, très prenante, un très bon roman.
Commenter  J’apprécie          80
Paru en 2010, c'est le deuxieme roman et le premier traduit en francais de l'écrivain israélien Yishai Sarid. Il a pour cadre Israel et un peu aussi Chypre, de nos jours. La psychologie des personnages est subtilement rendue par une écriture sans ostentation, a la fois sobre et poétique. Ce grand roman que je serais tenté de qualifier de camusien a recu le grand prix de littérature policiere en 2011 mais, croyez-moi, c'est beaucoup plus qu'un "roman policier".

C'est une histoire d'amour et de trahison dans laquelle le poete de Gaza fait le lien entre les deux. Ne vous attendez pas a du la guimauve et la trahison ne l'est qu'en apparence car elle sert a rester fidele a l'essentiel. C'est n'est pas non-plus un roman d'action ou politique meme s'il nous entraine dans l'atmosphere glauque et impitoyable de la guerre entre Israel et les Palestiniens, dans un pays ou chacun est tenu de savoir de quel coté il se trouve.., ce qui en réalité n'est simple que pour les esprits simples.

C'est aussi un roman nostalgique d'un Israel ou certes la guerre était déja présente, mais ou il y avait moins d'inégalités, les gens étaient plus confiants en l'avenir, les rues et les plages plus propres, sans dealers et mafieux assez influents pour ne pas craindre la loi et ou les jeunes n'avaient donc pas ce vide en eux qui appelle les paradis artificiels. La guerre mise a part, cette nostalgie pourrait s'appliquer a tout le monde occidental... le personnage du fils de Dafna, l'héroine du roman, semble cristalliser la perte de sens a l'origine de cette nostalgie.

La morale de l'histoire ? C'est qu'a-moins de renoncer a ce qui est vraiment important dans la vie. l'intéret du groupe n'est pas toujours l'intéret supérieur. C'est aussi cette grande vérité que transmet le récit lorsque Dafna, cette femme extraordinaire semblant etre la quintessence de toutes les femmes, dit au héros masculin "Vous etes tous des assassins." Tous, c'est-a-dire tous les hommes qui, au nom d'un camp ou d'un autre, tuent par vengeance, par idéal nationaliste ou religieux, voire tout ca a la fois. Combien terrible est cette vérité au vu de la tragédie de la guerre sans fin entre Israéliens et Palestiniens...
Commenter  J’apprécie          60
Surprise que ce livre, loin de l'idée approximative que je m'en étais fait.
A voir le quatrième de couverture j'imaginais un thriller épique et intelligent, une pénétration profonde dans l'Israël et la Palestine modernes, beaucoup d'action.
Et je lis en fait un roman intimiste, louvoyant dans les pensées et les sentiments d'un homme au bout du rouleau dont on ne connaît même pas le prénom (logique: au sein de ses pensées, on se connaît et on n'a pas besoin de se nommer). Au bout du rouleau donc essentiellement pessimiste et négatif: dégoût des moyens à employer pour mener à bien son travail bien que la fin en vaille la peine (sauver les gens des attentats), dégoût de la direction divergente que prend son couple sans qu'il puisse ni veuille tourner le volant pour obliquer, dégoût des terroristes assassins, des enquêteurs violents, des civils désapprobateurs à l'abri derrière la ligne de front dont il fait partie...
Une éclaircie: sa nouvelle mission recèle deux rayons de soleil: Dafna la belle romancière et Hani le vieux poète condamné. Il les apprécie, les aime, mais il va devoir les trahir pour finaliser sa mission. le dégoût encore...
Surprise que ce livre disais-je, mais surprise magnifique, prenante, on en redemande. Seul regret: le quatrième de couverture dévoile d'emblée un élément laissé en suspens presque jusqu'à la fin du récit (qui est la vraie cible du héros?) et balaie ainsi un bon élément de suspense
Commenter  J’apprécie          63
Dans l'angoisse de chaque instant précédant l'inévitable prochain attentat suicide, tous les moyens visant à prévenir l'horreur sont bons pour le narrateur, agent des services de sécurité israéliens. On le suit pas à pas dans ses doutes, ses convictions, ses certitudes, ses désillusions. Peu à peu, le récit nous imprègne d'un portrait tout en demi-teintes d'Israêl et du conflit qui s'y déroule au quotidien, dans le monde réel et dans le fort intérieur des différents personnages.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (432) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3194 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}