Il est agent des services secrets israéliens, spécialiste des interrogatoires musclés au cours desquels il utilise la violence, les coups pour faire parler les plus récalcitrants, pour obtenir un nom, une dénonciation... Toujours sur la brèche, il lutte en permanence contre les kamikazes cherchant à se faire exploser devant une synagogue, dans un bar. Alors tout lui est permis. Quelques fois les prisonniers meurent. Ses chefs lui le reprochent : le mort n'a pas parlé, n'a pas livré ses secrets, des noms...Ils lui demandent d'avoir un entretien, qu'il fuit, avec un psychologue. Pour lui, dans Israël qui possède "des satellites-espions capables de détecter l'odeur du rot que laissera échapper n'importe quel gars de Jénine après avoir mangé un hoummous aux fèves et aux oignons, on en revient toujours aux mêmes méthodes : la douleur, la peau, les nerfs, le sac en toile puant sur la tête, les mains attachées par des liens qui entaillent la chair. le seul moyen d'éviter ça, c'est de les faire crever de trouille à l'idée de ce que tu risques de leur infliger."
Un jour ceux-ci lui proposent une mission imposant un peu plus de finesse d'esprit et de psychologie : faire venir en terrain neutre afin de le capturer un chef terroriste. Pour cela il devra approcher le père du terroriste, un poète et intellectuel palestinien et l'utiliser comme appât. Ce dernier atteint d'un cancer en phase terminale doit être exfiltré depuis Gaza, sous prétexte de le soigner en unité de soins palliatifs.
Il ne connaît pas le poète. Aussi, afin de l'approcher il se fera passer auprès d'une auteure Dafna, amie du poète, pour un écrivain souhaitant être conseillé dans l'écriture d'un roman.
Parallèlement à cette mission, exigeant finesse et psychologie, il poursuit, jusqu'au drame, ses interrogatoires musclés, et doit, à la demande de ses supérieurs se remettre en cause.
Au contact de ces différents personnages, instruits et lettrés, de la détresse du fils de Dafna, jeune drogué toujours en manque, recherché par un dealer, le personnage principal commence à douter, à s'interroger et à comprendre l'injustice, surtout quand le vieux poète pacifique lui dit ''Vous avez tout, nous n'avons rien''...
Il ne faut pas lire ce livre uniquement pour son intrigue, pour son scénario, certes passionnant, mais surtout pour les relations humaines entre les personnages, pour l'humanité se dégageant ou non des personnages, pour leurs propos face à l'injustice, face à la violence qui ne résout rien, mais exacerbe les tensions. A aucun moment l'auteur ne prendra parti pour un camp ou pour l'autre. Il montre qu'un dialogue est possible, que des pas pour une entente commune peuvent être fait d'un côté comme de l'autre, que l'amour et la recherche de la paix n'ont pas de camp.
Écrit par un auteur israélien, il remet en cause la violence utilisée actuellement pas le pourvoir israélien, et prône une autre forme de relation : le dialogue...
Le très beau visage de la couverture, la profondeur du regard de cet homme, l'humanité qui s'en dégage m'avaient attiré. Je n'ai pas été déçu.
A lire.
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