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Critique de SabiSab28


Les Mouches c'est une réécriture du mythe d'Electre, mais cette fois-ci centré sur Oreste où il incarne la liberté, l'absence de remords, et non la culpabilité, le remords, la mauvaise foi d'Electre.

Dans cette pièce, la ville d'Argos a plongé ses habitants dans un sentiment de peur depuis que Agamemnon a été assassiné par le nouvel amant de Clytemnestre, Egisthe. Électre, quant à elle, réduite en esclavage tente de se révolter par de petits actes de rébellion, de provocation.
Oreste étant le fils d'Agamemnon, décide de revenir à Argos venger son père. Il est soutenu (poussé même au départ) par sa soeur dans ce dessein jusqu'au meurtre ; là, l'un assumera son meurtre alors que l'autre se repentira, envahit par les remords.

Et les mouches dans tout ça ? Les mouches représentent les remords que peuvent ressentir les Hommes, qui les emprisonnent dans leur liberté de penser et d'agir. Elles sont le fait de Dieu, incarné ici par Jupiter. Il obtiendra finalement le repentir d'Électre, mais pas celui d'Oreste qui quitte Argos, libérant ses nouveaux sujets de leurs remords et des mouches.

Alors que l'acte Premier pose la situation et les personnages – que j'ai moyennement apprécié, l'acte deux m'a emporté dans des réflexions autour de la liberté et de l'emprise des puissants, et l'acte trois aborde le sujet cher à Sartre : l'existentialisme ; L'homme se définit selon Sartre de soi-même et il n'a pas d'excuse pour ses fautes.
La liberté, la vraie liberté fait peur car il n'y a pas de règles. L'Homme n'est alors vraiment libre qu'à partir du moment où il ne dépend de personne et n'a pas peur de se retrouver face à lui-même mais pouvons-nous vivre ensemble avec tant de liberté individuelle ?

Sartre aborde autrement ce mythe mais pour dénoncer les mêmes agissements sous l'Occupation et surtout faire réfléchir les Hommes sur la nécessité de l'introspection et du pouvoir qu'à chaque homme sur lui même. Chaque homme a la possibilité selon ses choix de devenir un héros ou un lâche. Il ne naît pas ainsi mais le devient.

J'avais adoré la pièce de Giraudoux qui était très bien construite avec les codes de la tragédie grecque, des personnages très forts, des allégories subtiles à la période de l'occupation, et beaucoup d'humour que l'on ne retrouve pas chez Sartre.
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