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Critique de Nastasia-B


Voici un petit roman graphique (72 pages en style aéré) dont le traitement graphique est très sobre, très simple comme certains dessins de presse, avec un emploi judicieux de la bichromie. Cette technique un peu minimaliste colle très bien au propos.

Il s'agit d'une autobiographie où l'auteur-illustrateur italien Pietro Scarnera nous décrit cinq années de sa vie marquées par l'absence et le vide, au chevet de son père. Celui-ci était tombé dans un coma profond suite à un arrêt cardiaque ayant entraîné une non-oxygénation prolongée du cerveau.

Par sa thématique, cette oeuvre graphique pourrait être rapprochée d'albums réalistes et sombres comme Paul À Québec de Michel Rabagliati, récipiendaire il y a quelque temps du prix FNAC ou de la Parenthèse d'Élodie Durand.

C'est une oeuvre intimiste, sans concession, crue, poignante de réalisme, de dureté aussi. On entre dans les hôpitaux, les cliniques, les centres de réadaptation, on partage le quotidien des proches, fait d'attentes, d'angoisses, de vide, de doutes, de soupçons, et d'espoirs, minces, ténus, mais toujours présents, aux moments les moins opportuns.

On y lit aussi une certaine défiance face au monde médical qui laisse les proches dans l'incertitude, voire le brouillard le plus total, comme s'il avait fait tout son devoir lorsqu'il assure que le coeur d'un patient fonctionne convenablement.

C'est également un voyage dans les souvenirs et la nostalgie, celle du déni de la perte d'un parent, celle d'une prise de conscience que quelque chose est brisé à jamais.

Dessins épurés, textes sobres, mais propos forts, qui témoignent d'une épreuve terrifiante, marquante, probablement formatrice pour ceux qui la vivent. Dépressifs, s'abstenir, mais pour tous les autres, un petit bijou de sincérité et d'expérience vécue. Ceci dit, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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