Un quartier populaire de Damas, en Syrie, vu par un fils de boulanger qui rêve de devenir journaliste, à une époque que je n'ai pas su déterminer (années 50-60, lorsque les putschs se succèdent ?).
On suit les observations et réflexions de cet adolescent par le biais de son journal intime, rédigé entre ses quatorze et dix-sept ans. Le jeune homme mûrit, ses résolutions s'affirment, tandis que se dégrade la situation de son pays, jusqu'alors riche de la diversité culturelle d'individus d'origines et de religions variées, cohabitant pacifiquement...
Je ne sais plus comment ce livre a atterri entre mes mains. Sans doute était-il signalé par un grand coeur en librairie. Et comme je suis curieuse d'en savoir plus sur la Syrie « d'avant », pour comprendre un peu mieux ce qui se passe aujourd'hui mais de façon simple (littérature pour ados, en l'occurrence), j'ai pris.
Ce roman est probablement en partie autobiographique puisque l'auteur est né à Damas au milieu des années 1940. Excellent conteur, Rafik Schami mélange à merveille petits détails du quotidien de jeunes garçons, drames d'adultes dans un contexte politique chahuté, et sagesse de contes orientaux toujours introduits fort à propos via la voix du formidable 'oncle Salim'.
Grandiose ! A la fois drôle, tendre, instructif, révoltant et émouvant. ♥
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" Il était une fois un oiseau qui vivait en Orient dans une cour ombragée..."
Ainsi raconte le fou avec son moineau sur l'épaule dans les rue de Damas.
Cet oiseau, c'est l'espoir qui s'échappe avant que les barbares ne l'attrape, mais c'est aussi la couleur de ce quartier cosmopolite ; arc-en-ciel. L'oiseau s'envole tout comme les mots qu'un adolescent, avec la complicité de ses amis, tente de diffuser à travers le pays et au-delà, pour dénoncer l'injustice de ce pays.
Ce fils de boulanger rêve de devenir journaliste dans un pays où la liberté d'expression n'existe pas. Il va s'armer de courage, de malice et de conseils.
Au fil du journal qu'il tient presque quotidiennement , il nous raconte la vie de la rue, des communautés, de leur simplicité et de leur générosité.
Une poignée d'étoiles dans un ciel de Damas comme une poignée d'espoir.
Un roman tendre et tragique à la fois, sans nous enlever tout à fait le sourire.
"Aujourd'hui j'ai commencé l'histoire d'une fleur rouge, toute petite, qui essaye de grimper sur un rocher, persuadée que l'univers continue au-delà de ce rocher. Je ne sais pas encore ce qui va lui arriver."
" J'ai écrit deux poèmes aujourd'hui. [...] le second parle de la mer qui s'élance vers le ciel et le lave des nuages qui le souillent afin de retrouver la couleur bleue qu'elle a perdue."
Un livre jeunesse à lire à tout âge.
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Ce journal intime d'un adolescent de Syrie nous fait découvrir quelques années de sa vie, et son pays dans la seconde moitié du XXème siècle.
Il rêve de devenir journaliste, alors que son père voudrait qu'il soit boulanger, comme lui.
De fait dans ce pays, témoigner de la réalité et donner son avis publiquement peut s'avérer très dangereux.
Le garçon rêve aussi de Nadia, une jeune fille de son âge.
L'auteur a parfaitement su se mettre dans la peau d'un jeune homme, au regard à la fois lucide et naïf. Humour, tendresse et tragique sont savamment dosés, et ce dans un style très agréable.
Un témoignage intéressant sur le quotidien des Syriens de toutes origines, à une époque difficile pour la majorité de la population, mais dans un pays que la guerre civile ne ravageait pas encore.
Il s'agit d'une édition jeunesse. Cette lecture est accessible dès 14 ans, mais les adultes y trouveront aussi leur compte. ♥
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Ce roman est une jolie surprise. On va suivre un fils de boulanger en Syrie tenir son journal durant quelques années. Il se questionne sur sa vie, son avenir et celui de son pays. Il y livre ses pensées et ses sentiments sur les personnes qui l'entoure. A Damas, il joue dans les rues, se rend à l'école contre l'avis de son père qui veut le garder à la boulangerie. Il parle de son amour pour Nadia. Il évoque son grand attachement pour Salim, un sage rêveur. de son rêve de devenir journaliste pour donner une vision juste de son pays et des injustices que lui et ses amis vivent au quotidien.
C'est doux, naïf et drôle. C'est un beau témoignage sur la vie syrienne, sur les difficultés de dire la vérité dans un pays où règne la dictature.
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On découvre Damas, ses us et coutumes par les écrits d'un jeune garçon, fils de boulanger. On s'y croirait. On y découvre également leur quotidien par le biais de ce journal intime. Les personnages sont attachants, surtout l'oncle rêveur.
Il n'y a pas de chapitre donc le rythme est celui que vous lui donnez. Les pages se tournent toutes seules. J'ai globalement bien aimé cette lecture, j'ai appris, j'ai rêvé aussi et j'adore l'idée du journal qui est globalement peu utilisé en littérature.
"un journal c'est comme un rétroviseur"
J'émet quand même quelques réserves sur la forme, même en lisant vite il manque de rythme, sur le fond et notamment la liberté d'expression, c'est moderne et bien réalisé, les quelques années que regroupent ce journal permettent d'être directement dans l'intime. Je n'ai rien à redire sur les personnages, ils apportent tous quelque chose d'important, l'innocence, la rêverie, la réalité, l'espoir et tous se complètent parfaitement et donne un sentiment fort d'unicité alors que le pays se divise.
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Un livre à lire et à relire qui nous plonge dans un pays du Maghreb. le narrateur tient son journal intime, il va rencontrer différent personnages, se rendre compte de la réalité de son pays au fur et à mesure qu'il grandit et que le temps passe. La palette des personnages donne à voir les différentes classes, les différentes opinions possible dans un pays tenu par un régime dictatorial.
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Lu quand j'étais enfant. Un très beau livre qui parle d'un jeune garçon voulant continuer l'école alors que son père ne veut plus!
Un classique de nos jeunes années
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Sympathique roman refletant la réalité de la guerre à travers les yeux innocents d'un jeune garçon voulant devenir journaliste de Damas.
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