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Critique de kuroineko


Ouvrage lu dans le cadre de Masse Critique. Merci à Babelio et aux Éditions Harper Collins Noir.

Il est des romans policiers qui prennent leur temps. Qui tendent à établir une atmosphère particulière. C'est le cas de la série d'enquêtes de l'Inspecteur-Chef Armand Gamache de la Canadienne Louise Penny. Et c'est bon de se laisser porter par cette fausse nonchalance.

Il existe également des polars entraînant à sa suite le lecteur à un rythme effréné. Comme la trilogie Verhoeven de Pierre Lemaître. Et c'est bon de sentir la tension et le suspense aller crescendo.

Il y a enfin des policiers où le rythme ne prend pas, comme un soufflé raté. Et là, c'est pas bon du tout. Hélas, Marquée à vie, à mon goût, appartient à cette catégorie. L'histoire avance mais sans surprise.
On a tout d'abord affaire à une enquête sur le meurtre d'un membre de l'Office de l'Immigration suédoise. La procureure adjointe Jana Berzelius se retrouve en charge du dossier, avec la brigade criminelle de Norrköpping. Jeune femme froide et efficace, elle cache sous son visage de marbre un passé gommé de sa mémoire et sous sa longue chevelure d'ébène une cicatrice: le nom Ker tailladé dans sa chair.
Faute d'éléments, l'enquête piétine. Jusqu'à ce que le corps d'un garçon de neuf ans soit retrouvé, la nuque gravée du nom Thanatos...

Intercalée entre plusieurs chapitre, on a le récit d'une gamine de 7 ans, clandestine arrivée dans un container avec ses parents et d'autres familles. Sitôt arrivés à destination, les enfants sont séparés des adultes qui sont fusillés. On suit par bribes ce qui arrive aux enfants.

Il ne faut pas bien longtemps pour que 1+1=2... Je suis allée jusqu'au bout, mue par l'envie de finir ce roman afin d'en avoir un avis plus complet. Et histoire de connaître la fin de l'intrigue. Sans réelle surprise.
J'ai trouvé que les personnages d'Emelie Schepp étaient peu crédibles dans l'ensemble, voire complètement caricaturaux. Mia, une des inspectrices, est présentée comme une femme hargneuse, minée d'envies et de jalousie, dotée d'un compte en banque frisant le rouge (dépassé certainement dans le tome 2), égoïste par peur de ne pas être la première (même pour se servir dans les viennoiseries lors des réunions - la police suédoise soit dit en passant ne semble pas pouvoir avancer sans roulés à la cannelle...). L'ensemble donne un personnage que j'ai trouvé ennuyeux voire ridicule. Son binôme, Henrik, est construit en opposition. de façon tellement flagrante que c'en devient artificiel.

Venons en à l'héroïne de cette trilogie à venir: Jana. Malgré ce qu'on devine très vite de son passé, elle n'a pas attiré du tout ma sympathie, ni même ma compassion. Elle m'a fait penser à une grande poupée articulée. Ses actes et décisions m'ont parus également manquant de naturel et de crédibilité.

Quant aux dialogues, ils tendent à ressembler àu script d'un scénario mal abouti, livrant phrases et enchaînements souvent trop maladroits.
La narration est également parfois gauche. Avec des descriptions du style "elle se leva-prit un verre qu'elle remplit d'eau avant de le boire puis de le reposer". Et la fourniture d'éléments et détails qui n'apportent rien à l'histoire ni même au style. Ça manque de liant et paraît trop artificiel. On voit trop les ficelles pour se laisser emporter.
 Dire ensuite que l'écriture m'a paru plate relève de l'euphémisme. J'ignore en revanche s'il s'agit d'un problème émanant du style propre à Emelie Schepp ou de la traduction. D'ailleurs, sachant l'auteure suédoise, ça m'a étonné que l'ouvrage soit traduit de l'anglais. Mais qu'en est - il? Elle écrit directement en anglais ou on a traduit en français à partir de celle en anglais? Bonne question... La seconde hypothèse pourrait expliquer aussi le manque de qualité du texte.
Un exemple concret du style :
"Son oreiller était par terre et elle se demanda si elle l'avait lancé. Sans doute, car il se trouvait à l'autre bout de la pièce."

En bref, sans m'être totalement ennuyée au point de fermer définitivement le livre sans le terminer, cette lecture ne s'est pas apparentée, loin de là, à un véritable plaisir. J'avais hâte de le finir pour passer à autre chose. Et j'avoue que mon souhait d'objectivité dans mon jugement a fondu au fur et à mesure que j'avancais.
C'est bien dommage car l'idée de départ était intéressante. Il y avait de quoi construire une intrigue, sinon neuve, du moins prenante.
Peut-être qu'il s'agit des manquements inhérents à un premier roman et que le tout s'affinera dans les épisodes suivants.
Mais ce sera, je le crains, sans moi. L'ensemble du roman et sa fin (gâchée par trop d'incohérences si l'on se réfère à une logique de rigueur de police scientifique ) ne m'y invitent aucunement.
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