Toutes les récentes recherches autour du gender budgeting et du gender urbanism démontrent comment les politiques d'urbanisme contribuent à renforcer le sentiment que la rue est aux hommes et pas aux femmes, qui doivent rester sous leur propre toit (où elles ne sont pas toujours plus en sécurité).
J'ai toujours été frappée par une statistique: si je prends un échantillon au hasard de dix de mes copines, la majorité a déjà vécu une agression sexuelle. Si en revanche je prends un échantillon au hasard de dix de mes copains, aucun n'a jamais agressé une femme -ou un homme.
D'après une enquête d'Amnesty International, plus de 90% des violeurs n'ont aucune pathologie mentale. Exit le serial killer psychopathe, on peut violer une femme et être "en bonne santé mentale". 71% des viols seraient même prémédités. Exit aussi la "pulsion irrépressible" à la vue d'une mini-jupe (qui, rappelons-le, n'a jamais violé personne).
l'absence de femme présidente de la République, présidente de l'Assemblée nationale ou du Sénat, le fait que 86% des maires de grandes villes soient des hommes, que plus de 75% des parlementaires soient des hommes et que 98% des congés parentaux soient pris par des femmes.
Une femme qui est violée devient une victime. Une victime globalement, point. Tout le reste de son identité est nié. Un homme qui viole ne devient pas un violeur globalement, point. Il garde son identité