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Critique de Cancie


Alors que Jacky Toudic a retrouvé Marseille avec plaisir, qu'il est sur le point d'atteindre son unique objectif, son projet ultime, disposer de cinq cent mille euros pour une retraite dorée dans les îles Marquises, voilà que sa mère, d'une certaine façon, vient tout foutre en l'air. Il vient d'apprendre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzeimer et que le mieux pour elle, d'après le gériatre Paul Jeune qui vient de l'appeler, serait d'être placée en maison, c'est à dire en Ehpad, pour la somme de trois mille euros par mois. Impensable pour lui d'abandonner sa mère à son sort. Il va donc devoir retourner à Besançon, cette ville qu'il a fuie il y a presque vingt-cinq ans parce qu'il y étouffait !
Jacky s'était trouvé un job très particulier. En parfait sosie de Mathieu Kassovitz et surtout en parfait escroc qu'il est, il se faisait passer pour l'acteur et montait ainsi des arnaques très lucratives, réussissant à extorquer de l'argent à des pigeons assez crédules pour investir dans la production cinématographique.
Il profite donc de son retour au bercail pour revoir quelques potes bisontins, draguer des femmes sur Tinder en se faisant passer pour l'acteur, faire une petite pause en quelque sorte… C'est alors la rencontre avec la belle Zoé, cette avocate fiscaliste aux dents longues. Entrant dans son jeu, elle l'incite à monter un coup beaucoup plus lucratif, mais évidemment, plus risqué…
J'avais beaucoup apprécié Pension complète de Jacky Schwarzmann, aussi, quand j'ai vu Kasso sur les rayons de ma médiathèque, n'ai-je pas hésité et bien m'en a pris car j'ai passé encore un excellent moment avec cet auteur.
Difficile de ne pas être captivé par toutes les situations rocambolesques et cocasses dans lesquels se démène notre héros et séduit par le regard acéré que porte Jacky Schwartzmann sur ses contemporains. L'auteur, en effet n'a pas la langue de bois et n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur tout ce qui l'exaspère dans notre société et les sujets ne manquent pas. Mais il n'a jamais « La haine » ; pas de méchancetés mais beaucoup de moqueries et de railleries.
Quand la mère de Jacky Toudic, cette ancienne prof de philo, atteinte d'Alzheimer bien prononcé, prend Nagui pour son fils et son fils pour son médecin, cela donne lieu à quelques dialogues particulièrement jouissifs.
Sans être arrogant et en aucun cas donneur de leçons, il appuie de façon souvent irrévérencieuse, là où ça fait mal ! C'est toujours de manière humoristique, inattendue et très drôle qu'il brosse les portraits de ses personnages ou de la société, chacun en prenant pour son grade.
Si Jacky Toudic est le sosie parfait de Mathieu Kassovitz, d'où le titre Kasso, il est également un peu le clone de Jacky Schwartzmann. Comme lui, à la cinquantaine, il revient sur sa terre natale Besançon où il est né et où il a grandi.
Si Kasso est un polar absolument décapant, souvent déjanté, avec de nombreux rebondissements inattendus, il est aussi un fabuleux roman, drôle, caustique, à l'écriture rythmée, incisive, dans lequel on va de surprises en surprises, la plus grosse, dans tous les sens du terme étant pour la fin !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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