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Les fans de Jacques Brel, nostalgiques de Vesoul et de J'arrive, ou les lecteurs de Pierre Pelot liront avec jubilation le dernier opus de Jacky Schwartzmann qui les mène à Besançon avec Mathieu kassovitz préparant le tournage, tant attendu, du second épisode de la Haine.

Bonne occasion pour découvrir le fabuleux destin de Jacky Toudic, sosie de l'acteur, de retour en Franche-Comté, pour aider sa maman atteinte de la maladie d'Alzheimer. Plongée nostalgique dans les années 80/90, au volant d'une Ford Taunus dotée de fauteuils en cuir, en découvrant les méandres du Doubs et une ville qui a peu changé depuis que Victor Hugo y est né….

Précisons que L'ordre et la Morale ne sont pas les guides de Jacky et que cet accro de Tinder ne se contente pas de regarder les femmes tomber … au risque de se perdre dans les pièges de Zoé et les tromperies d'Airbnb et se faire plumer par plus diabolique que lui.

Je me suis régalé avec ces deux cents pages qui se lisent en 2h06, le temps d'un trajet TGV entre Besançon et Paris, entre le bas monde des Beaufs et l'univers huppé des Bobos, entre la Cancoillotte et les meringues du neuvième arrondissement.

Mais cet agréable divertissement, écrit par un véritable Rabelais, aborde, sans avoir l'air d'y toucher, les enfers de notre époque en révélant les brutalités d'un EHPAD, de la morgue et du crématorium et le romancier, fin connaisseur de l'univers cinématographique, s'inscrit dans la lignée d'Edgar Hilsenrath, auteur de l'inoubliable autobiographie « le Nazi et le Barbier ».
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C'est parce que l'une de mes librairies préférées recevait l'auteur ce weekend que je me suis penchée sur ce roman. Je ne connaissais l'auteur ni d'Eve ni d'Adam, mais la pub était si bien faite que je me suis laissée tenter. Et j'ai franchement bien fait.

Moi qui aime l'humour noir et caustique, j'ai été gâtée. Ça pique, ça fait sourire, ça détend et ça dépayse. Enfin pas tout a fait parce que l'intrigue se passe chez moi... Et puis là où se situe l'appart de haut standing ou habite Jacky le sosie de Mathieu kassovitz, c'est là où est placé mon ophtalmo.... Et puis un tel roman ça fait revivre les troquets. Il rend hommage aux gens de la nuit, aux figures emblématiques de la ville, aux libraires a sa façon... Enfin a tout ce que j'aime dans cette ville.

L'histoire en elle même est sympa, mais décapante a souhait.

J'aime cette écriture incisive, ce monde burlesque.
Un énorme moment de bonheur en ce qui me concerne.
Je vais bien sûr me plonger avec avidité sur les autres romans de l'auteur.
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Alors que Jacky Toudic a retrouvé Marseille avec plaisir, qu'il est sur le point d'atteindre son unique objectif, son projet ultime, disposer de cinq cent mille euros pour une retraite dorée dans les îles Marquises, voilà que sa mère, d'une certaine façon, vient tout foutre en l'air. Il vient d'apprendre qu'elle est atteinte de la maladie d'Alzeimer et que le mieux pour elle, d'après le gériatre Paul Jeune qui vient de l'appeler, serait d'être placée en maison, c'est à dire en Ehpad, pour la somme de trois mille euros par mois. Impensable pour lui d'abandonner sa mère à son sort. Il va donc devoir retourner à Besançon, cette ville qu'il a fuie il y a presque vingt-cinq ans parce qu'il y étouffait !
Jacky s'était trouvé un job très particulier. En parfait sosie de Mathieu Kassovitz et surtout en parfait escroc qu'il est, il se faisait passer pour l'acteur et montait ainsi des arnaques très lucratives, réussissant à extorquer de l'argent à des pigeons assez crédules pour investir dans la production cinématographique.
Il profite donc de son retour au bercail pour revoir quelques potes bisontins, draguer des femmes sur Tinder en se faisant passer pour l'acteur, faire une petite pause en quelque sorte… C'est alors la rencontre avec la belle Zoé, cette avocate fiscaliste aux dents longues. Entrant dans son jeu, elle l'incite à monter un coup beaucoup plus lucratif, mais évidemment, plus risqué…
J'avais beaucoup apprécié Pension complète de Jacky Schwarzmann, aussi, quand j'ai vu Kasso sur les rayons de ma médiathèque, n'ai-je pas hésité et bien m'en a pris car j'ai passé encore un excellent moment avec cet auteur.
Difficile de ne pas être captivé par toutes les situations rocambolesques et cocasses dans lesquels se démène notre héros et séduit par le regard acéré que porte Jacky Schwartzmann sur ses contemporains. L'auteur, en effet n'a pas la langue de bois et n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur tout ce qui l'exaspère dans notre société et les sujets ne manquent pas. Mais il n'a jamais « La haine » ; pas de méchancetés mais beaucoup de moqueries et de railleries.
Quand la mère de Jacky Toudic, cette ancienne prof de philo, atteinte d'Alzheimer bien prononcé, prend Nagui pour son fils et son fils pour son médecin, cela donne lieu à quelques dialogues particulièrement jouissifs.
Sans être arrogant et en aucun cas donneur de leçons, il appuie de façon souvent irrévérencieuse, là où ça fait mal ! C'est toujours de manière humoristique, inattendue et très drôle qu'il brosse les portraits de ses personnages ou de la société, chacun en prenant pour son grade.
Si Jacky Toudic est le sosie parfait de Mathieu Kassovitz, d'où le titre Kasso, il est également un peu le clone de Jacky Schwartzmann. Comme lui, à la cinquantaine, il revient sur sa terre natale Besançon où il est né et où il a grandi.
Si Kasso est un polar absolument décapant, souvent déjanté, avec de nombreux rebondissements inattendus, il est aussi un fabuleux roman, drôle, caustique, à l'écriture rythmée, incisive, dans lequel on va de surprises en surprises, la plus grosse, dans tous les sens du terme étant pour la fin !

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Babélio est décidément une mine de découvertes via sa communauté de lecteurs et leurs avis !
Pour commencer il y a eu ces billets enthousiastes, et puis il y a eu aussi (et surtout) le fait que l'intrigue se déroulait à Besançon, il n'en fallait pas plus pour le bisontin de naissance et de coeur que je suis ;)
J'ai doublement aimé cette lecture car disons le, il s'agit d'une super bonne pioche, le style de l'auteur m'a procuré exactement tout ce que j'aime dans une lecture et pour commencer une "accroche" rapide.
Le scénario n'est certes pas original mais il est parfaitement rythmé et d'une vraisemblance réelle sans aucune outrance, les personnages sont d'un naturel parfait et... Bon d'accord, il sont aussi un peu "barrés" mais juste ce qu'il faut.
J'adore ce type de scénario conté à la première personne avec un narrateur lucide sur lui-même et pratiquant volontiers l'auto-dérision, j'adore cet humour omniprésent et ce regard pertinent sur la société, j'adore cette façon de semer quantité d'anecdotes philosophico-sociétales qui nous instruisent en passant l'air de rien.
Jacky Toudic est le parfait sosie de Mathieu kassovitz, ce qui constitue son gagne-pain et sa principale activité. Après des années d'absence, il est de retour à Besançon car on peut être un escroc et avoir une conscience malgré tout, or il se trouve que maman Toudic est malade...
J'ai adoré retrouver Besançon raconté par l'auteur qui est lui-même natif de cette ville, aimé retrouver tous ces noms de rues ou d'endroits que j'ai connus, ces anecdotes autour des quelques célébrités locales (il y en a eu !) et cette ambiance si bien décrite accent en prime :)
J'aurais aimé que l'auteur parle du magasin "Surboum", qui fut longtemps le seul magasin de "farces et attrapes" de l'Est de la France et pour lequel j'ai gardé une affection particulière...
Voici donc un avis résolument positif même s'il est en partie très partial :)
Cette histoire dont je dis bien sûr le minimum est bigrement bien menée, crédible et suffisamment surprenante pour vous emmener au bout sans que votre intérêt se relâche, pour ce qui me concerne c'est 5 étoiles parfaitement méritées, je suis ravi de cette rencontre avec Jacky Schwartzmann.
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Un sosie nostalgique.
Jacky Schwartzmann n'a pas la plume triste et côté volatile, son personnage aime plumer les bons gros pigeons, ceux qui sont prêts à dégainer le carnet de chèques comme un exhibitionniste ouvre son imperméable dès qu'on leur fait miroiter un sésame pour le septième art et la célébrité. Miettes de pains devant les bancs publics et miroir aux alouettes dans la volière.
Jacky Toudic, son avatar, est aussi le sosie de Mathieu Kassovitz, une ressemblance comme deux gouttes d'eau et trois verres de Suze, qui lui permet de vendre des projets de films bidons à des entrepreneurs de province.
Problème, il doit interrompre son tour de France de la magouille et rentrer dans sa ville de Besançon pour s'occuper de sa mère qui a la mémoire qui flanche. Ses principaux symptômes : elle le prend pour son toubib et se persuade qu'un animateur célèbre de jeux télévisés est son fils.
Ce retour aux sources permet à Jacky Schwartzmann de nous raconter la jeunesse de son héros et la sienne par la même occasion, dans le Doubs. Comme Victor Hugo, l'auteur est né à Besançon. Pas évidente, la succession littéraire. Bon, on comprend vite que si tous les chemins mènent à Rome, ce n'est pas le cas de la préfecture de la cancoillotte. Néanmoins, les pages consacrées aux vieux copains dans les deux trois spots incontournables de la ville sonnent justes, comme un vieux tube sur Radio Nostalgie dans un embouteillage, au retour de la transhumance estivale.
Comme le romancier a plus d'appétence pour les bras cassés que pour les misérables, son sosie rencontre une ravissante créature, dotée d'autant de scrupules que lui, et elle l'incite à changer de braquet dans la vente de rêves hors de prix. Les yeux deviennent plus gros que le ventre, ce qui est souvent le cas, quand le cerveau migre dans le pantalon et à la manière du Dortmunder de Donald E Westlake, le plan ne va pas manquer d'accrocs.
Dans la famille décomposée de la comédie policière, Schwartzmann brille une nouvelle fois par l'originalité de son histoire. Sans prendre grand-chose au sérieux, il ne se cantonne pas à des clones fatigués qui chantent en playback dans des costumes à paillettes trop serrés.
Il n'a pas la vanne gratuite ou discount et si le dénouement est un peu prévisible au royaume des arnaqueurs, je me suis laissé porter par le rythme léger du récit.
Kasso ne devrait pas trop avoir la haine s'il lit ce roman amusant.






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Installé depuis des années à Marseille, Jacky Toudic, suite à l'appel d'un gériatre qui lui a annoncé de but en blanc que sa mère était atteinte d'Alzheimer, se retrouve obligé de retourner à Besançon, sa ville natale.
À un stade déjà bien avancé, cette dernière doit, au plus vite, être placée en Ehpad. Mais comment faire pour aligner trois mille euros tous les mois pour elle. Pas sûr que sa retraite de prof de philo suffira. Parce que si Jacky vit chichement depuis 25 ans, il a pourtant de l'argent, beaucoup d'argent, de côté. Pour sa retraite dorée dans les îles Marquises. 25 ans qu'il passe entre les gouttes des administrations et qu'il place tout au Luxembourg. de l'argent gagné grâce à son physique. Car, Jacky est le sosie parfait de Mathieu kassovitz. Se faisant ainsi passer pour lui, il a réussi à séduire beaucoup de femmes avant de passer un cran au-dessus en montant moult arnaques. S'il ne peut décemment pas laisser sa mère toute seule, son retour à Besançon va être l'occasion, pour lui, de retrouver les copains et de faire des rencontres. Notamment, la séduisante Zoé, une avocate fiscaliste qui va l'encourager à voir encore plus grand...

Jacky Toudic, évidemment, ça sonne pas terrible. En revanche, Mathieu kassovitz, ça claque ! Alors, quand, en plus, on en est le sosie parfait, il est fort agréable, surtout auprès des femmes, et avantageux et rentable, auprès des hommes naïfs et crédules, de se glisser dans la peau du personnage. Un personnage qui lui aura permis d'amasser un petit pactole plus que conséquent pour ses vieux jours. Si la maladie de sa maman l'oblige à changer son plan de carrière, ses retrouvailles avec ses potes ainsi que sa rencontre avec Zoé va aussi tout bouleverser. Jacky Schwartzmann déroule, une fois encore, un roman noir déjanté, vif, absurde, avec son lot de bras cassés absolument délectable. Une occasion, qui plus est, pour l'auteur, de nous faire une petite visite guidée de la capitale du Temps, et, en même temps, de porter un regard parfois amer sur notre société. Aussi drôle qu'irrévérencieux, aussi touchant que piquant, ce roman, aux dialogues savoureux et à la plume vive, pourrait bien faire rougir "La haine 2" !
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Après A poil, en civil, dans lequel Jerry Stahl mettait en scène McCardle, le sosie noir de Dean Martin, Jacky Schwartzmann créé le personnage de Jacky Toudic, dont la particularité est d'être le sosie de Mathieu Kassovitz. Ce sympathique loser natif de Besançon, fils unique de deux profs de philo, s'est d'abord servi de cette ressemblance pour séduire plus rapidement les femmes, puis pour arnaquer les crédules.
A 48 ans bien sonnés, Jacky est de retour dans sa ville natale afin de prendre en charge sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer. Il renoue avec ses vieux copains, et craque sur Tinder pour la séduisante Zoé, qui va encourager « Kasso » à passer à la vitesse supérieure.

Très sympathique ce roman qui redonne ses lettres de noblesse aux polars poilants! Beau bébé que ce Kasso de 214 pages qui serait l'enfant caché de Donald Westlake et d'Hannelore Cayre! Il ressemble à son papa pour l'arnaqueur sympathique à la Dortmunder que l'on veut absolument voir triompher et non pas croupir en prison, pour les rebondissements, pour l'amitié, et il ressemble à sa maman pour la féroce et drôlatique critique sociale puisque Schwartzmann reste égal à lui même (et c'est pour ça qu'on aime le lire) en flinguant tout ce qui passe et qui l'agace, France Culture, les cadres bancaires, les hipsters, …

« Des rebeus rebeutent, la casquette Nike sur la calvitie, les bourrelets dans le maillot Qatar Airways, accompagnés de leurs copines blanches un peu grasses, la mèche blonde collée sur le front et le regard affectueux d'un setter irlandais après la chasse. »
Bref, pour oublier le couvre -feu, découvrir Besançon, et se marrer, Kasso est une lecture très recommandable. Je me demande quand même si Matthieu Kassovitz a lu le livre. « Et c'était qui le mec connu ? J'sais plus mais il était connu. » Bah oui, c'était Kasso.
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Devenu familier de Jacky Schwartzmann , c'est avec une certaine délectation que je me suis précipité vers son roman " Kasso " dés sa parution au livre de poche et , pour tout vous dire , une fois de plus c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai effectué cette lecture .Voilà encore un roman qui vous transporte avec beaucoup d'humour et de dérision dans un monde où , hélas , il n'est plus du tout conseillé de faire confiance à qui que ce soit , proche ou pas .Jacky Toudic , c'est un brave gars , vraiment .Le voici de retour dans sa bonne ville de Besançon , quittée naguère pour fuir un ennui désespérant .Mais Jacky est un brave gars , ,je l'ai dit , et lorsque sa mère , diminuée par la maladie d'Alzheimer , a besoin de lui , il accourt pour s'occuper d'elle .Besançon et les vieux copains , Jacky et ses vieux démons ...Arnaqueur de premier plan , le voilà redevenu , comme au bon vieux temps , le sosie d'une célébrité : une pompe à " fric facile "qui se réamorce ...La belle vie et ...une belle fille , Zoé , enfin le bonheur ? Hum , pas si sûr , mais ça c'est une autre histoire .
Jacky Schwartzmann poursuit sa " promenade " dans notre société , égratignant ça et là , griffant , mordant , accablant de propos acides bon nombre d'institutions du monde contemporain . Jamais trés franc , tout en souplesse , en second degré , bref en totale dérision .Beaucoup de " victimes " de ses saillies acerbes sans que l'on puisse objecter des démentis formels , nous semblent familiers .Jacky décrit , une fois de plus , le monde tel qu'il est , tel qu'il va mais en mettant en lumière un ou deux personnages , il va encore plus loin dans sa vision cynique de l'être humain .J'avais eu l'occasion de mettre en avant le côté " fable " , voire " fabliau " de ses récits , je ne puis que confirmer mon propos ." L'arroseur arrosé " , " Tel est pris qui croyait prendre " , " Oeil pour oeil , dent pour dent " , " le trompeur trompé ", en voici des titres qui pourraient ....Mais non , je ne vous embarque pas dans un monde vu et revu , non , je vous emmène dans le monde de Jacky , mais quel Jacky ? Toudic ou Schwartzmann? Ou Kasso ?
Normalement vous allez vous y plaire , dans ce monde complètement " déjanté " et pourtant si proche , il va vous faire rire ou sourire , vous surprendre , vous embarquer ...Vous embarquer ? Ben oui , vous risquez de mettre un certain temps à identifier ce monde comme étant le vôtre , le nôtre , revu ....mais pas corrigé , par un auteur drôle et vraiment irrévérencieux ,bourré de talent et de culot .
Un trés bon moment de lecture , une petite friandise dans un monde de brutes. On n'y meurt pas , non , c'est bien mieux que ça , on y vit ....au détriment de son prochain jusqu'à " l'effet Kiscool " ou plus exactement , l'effet " boomerang". Pas mortel , juste un peu , comment dire ? Vexant , oui , tiens , pas mal ça , vexant ."Pan sur le bec " , comme on dit dans un célèbre journal ...satirique .
A bientôt , amies et amis babeliotes , bonne lecture .
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Dans les faits , ça s'appelle un roman noir, mais c'est bien plus que ça ... On est dans le roman policier puisqu'il y a , arnaques et arnaqués. On est dans le drôle ; on est dans la critique sociale, politique ( un peu comme chez Virginie Despentes ). On est aussi dans le déjanté, le rocambolesque avec un arnaqueur au grand coeur, qui essaie de pêcher de plus gros poissons poussé par une jolie femme.

Jacky Toudic , la cinquantaine approchant, n'est pas comme vous et moi (sauf si vous vous appelez Mathieu ...), Il est le sosie parfait de Mathieu Kassovitz, et cette particularité qui lui a servi au départ à mettre des filles dans son lit, a évolué. Désormais, il se fait passer pour l'acteur et arnaque les gens, c'est fou le nombre de gogos qui rêvent de claquer la bise à une star de ciné !
De retour dans sa ville natale, Besançon ( dont il n'est pas le fan number one) afin de placer sa mère atteinte d'Alzheimer, dans un EHPAD, Jacky va revoir ses copains d'avant, et surtout rencontrer Zoë, qui va l'aider à hisser ses arnaques, un cran au dessus.

Jacky Schwartzmann nous balade dans un Besançon by nigh, le bouton radio Nostalgie poussé au maximum, chez ♫les Dingues et les Paumés♫ ,et c'est beau , c'est tendre, c'est drôle, c'est futé, aiguisé comme le sont les auteurs intelligents , ceux qui ont du vécu. Et j'ai souri (souvent) avec la bande son d'une époque, de celles qui te rapprochent d'un auteur.
Et je me suis demandée ce qu'en pensait Kasso, le vrai. S'il l'avait lu ? Ça doit faire bizarre tout de même d'être le héros sans l'être , tout en l'étant un peu (...enfin je me comprends ).
I have a dream : ce serait tellement classe que Kasso adapte Kasso...
Le genre d'anecdote qu'affectionnent les cinéphiles, et qui font les légendes tricotées dans les bureaux des journalistes ...
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Forcément, quand on a la tête de Mathieu Kassovitz, qu'on lui ressemble comme deux gouttes d'eau, ça ne peut que donner l'envie de prendre sa place, de se faire passer pour lui pour vivre une vie un peu plus grande que ce que la providence nous a offert, et tant qu'à faire, en profiter financièrement en montant des petites escroqueries.
C'est ce qui anime pleinement la vie de Jacky Troudic jusqu'à ce que sa mère vivant à Besançon ait la maladie d'Alzheimer et qu'il croise la route de Zoé, veuve et avocate fiscaliste...
« Kasso » est une histoire pleine de second degrés, d'humour abrupt à l'efficacité redoutable. L'auteur ne recule devant aucun sacrifice pour livrer un texte aux idées corrosives qui attaquent l'émail de la société bourgeoise pour notre plus grand plaisir.
Jacky Schwartzmann enchaîne les situations cocasses, et ainsi n'hésite pas à faire dire à la mère de Jacky Troudic à l'attention d'une infirmière :
« - Dites donc mon petit, vous trouvez ça malin de sucer des bites pendant le service ? »
Ou encore à certains de ses protagonistes :
« - T'es en train de dire qu'Einstein a vascularisé son cerveau ? demande Yann.
- Un truc dans le genre ouais, grave.
- Et le rapport, là ? Tu vas nous dire que Marco Lapoutre se laissait pousser la bite ?
- Ben tu sais pas. le pouvoir de la pensée… »
« Kasso » est un très agréable moment de lecture et une histoire dont la drôlerie n'a d'égal que la bizarrerie des situations. A découvrir impérativement !
Editions du Seuil, 214 pages.
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