Tarja

Que dire à propos de Tarja, cette adolescente de 16 ans, rêveuse à la dérive, à la recherche de l'absolu ou de l'oubli dans à peu près tous les bras masculins de son collège (l'équivalent du lycée en France) ?
L'oubli d'elle-même d'abord, mais aussi de ses parents représentatifs d'un microcosme genevois où tout se sait et tout doit se taire. L'oubli de la perte de sa meilleure amie, Jessica. L'oubli des graffitis sur les murs de son collège, puisqu'ils la désignent et qu'ils l'humilient, comme de ce groupe Facebook : « Si toi aussi tu penses que Tarja est une salope ».
Il lui reste Léon, son meilleur ami, Albert Einstein aussi, son repère, et son prof de français, Bastien C., qui pourrait l'aimer enfin. Alors Tarja s'enveloppe dans les mélodies de Maximilian Hecker ou d'Elliott Smith et voyage dans sa tête. Mais l'imaginaire ne peut que perdre contre la réalité. Surtout quand Tarja découvre qu'elle est enceinte.
Ce roman n'est pas aussi grand public que le suggère son classement parmi les livres pour ados. Il traite en effet d'un processus assez méconnu, la dissociation. C'est aussi, paradoxalement, ce qui le rend oppressant et palpitant. le point de vue de Tarja oscille au gré de ses rêves éveillés, c'est elle, l'héroïne, qui se dessine et entraîne le lecteur vers un dénouement inattendu. Dans ce sens, j'estime les objectifs de l'auteur atteints : il sait immerger ses lecteurs dans le cerveau de son héroïne et leur faire passer un message, terriblement d'actualité.

A la bibliothèque où j'ai emprunté ce livre, il est classé en jeunesse. Pourquoi? Certes, son héroïne est une jeune fille, une ado de 16 ans... Mais je l'ai trouvé dur, ce livre, bien trop dur pour être ainsi mis dans les mains d'une collégienne par exemple. le vocabulaire, très cru, du début d'abord : je suis une salope, j'ai sucé la moitié du collège, etc etc, je trouve ça vraiment compliqué à gérer pour une ado qui lit ça. Et puis les différentes thématiques abordées, s'il y en a qui sont nécessaires (notamment les réseaux sociaux et le mal qu'ils peuvent provoquer), il y en a d'autres qui sont crues, très crues : la mort de la meilleure copine qui s'est fait le shoot de trop, le viol, la grossesse... franchement je ne voudrais pas que ma fille lise ça avant d'avoir... 20 ans?
Mais j'ai revu à la hausse mes préjugés pourris sur les romans dits "jeunesse" : je n'en avais pas lus depuis très longtemps (je lis beaucoup de jeunesse, mais en gros ce qui va jusqu'à la 6ème/5ème) ; l'écriture est riche, très riche, on ne prend pas l'ado pour un guignol et il n'est pas épargné, ni par le style, ni par la puissance du lexique, des images et des métaphores. Je reste toutefois persuadée qu'un collégien ne pourra pas tout comprendre de ce livre : et notamment tout le côté psycho (le déni, ce qui est de l'ordre de la réalité et ce qui ne l'est pas (des fois la frontière n'est pas très claire, l'héroïne se réfugie dans des mondes parallèles qu'il n'est pas toujours aisé d'identifier!)
Un excellent roman en tout état de cause, à ne pas mettre entre toutes les mains.

L'histoire : Tarja est une salope, tous les murs du collège le disent. Mais Tarja, elle, qu'est-il écrit dans son coeur ?
Notre avis : Ce troisième roman de Jean-Noël Sciarini présente des similitudes avec les précédents : pour ceux qui suivent l'auteur, vous retrouverez ainsi le voyage, Genève, l'adolescence, le mal-être, la poésie, l'amour, l'amitié… et une grande richesse littéraire.
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J'ai apprécié sur livre car l'auteur fait bien ressortir les émotions des personnages, on peut entrer dans le contexte facilement. de plus le suspense dure jusqu'à la fin du livre. le roman est écrit d'une façon simple se qui ne rend pas la lecture trop difficile. Cependant il n'est pas très réaliste.

Tarja est une jeune fille d'un lycée suisse, un peu décalée par rapport aux autres. Elle subit les rumeurs sur une page facebook et sur les murs de son lycée "elle est traitée de salope".
Son seul ami Léon tente de la consoler mais c'est très difficile car depuis la mort par overdose de leur meilleure amie, Jessica, Tarja a tendance à s'évader dans ses rêves où elle y retrouve son enfance, son moment le plus heureux.
Tarja est enceinte de son prof de français, Bastien, ce qui l'oblige à quitter son lycée...
C'est un roman à l'écriture très atypique mais aussi très poétique et très touchante.
J'ai eu du mal à entrer dans le livre mais ensuite, c'était très difficile de le lâcher...
C'est une très belle ode à la nostalgie de l'enfance qui peut nous poursuivre toute la vie.