J’ai vu les dégâts que peut causer l’amour, je n’en veux pas dans ma vie. Jamais !
Je ne souffre pas de maladresse habituellement, mais cet homme me chamboule tellement, en plus de m’exaspérer, que mon corps ne cesse de me trahir.
Chapitre 4 :
Chloé
«… Je perçois un rire, puis la main de Jack qui tapote ma cuisse.
– Nous sommes arrivés, patronne, vous pouvez ouvrir les yeux !
C’est ça, moque-toi de moi !
Je pousse un profond soupir, laisse tomber ma tête vers l’avant.
Il éclate de rire de nouveau.
– C’était si terrible que ça ?
– Pire !
– Vous auriez dû me dire que c’était trop pour votre petit cœur, j’aurais été plus délicat !
Je lui retourne un regard furibond.
– Parce que vous savez l’être, peut-être ?
Il a un sourire sournois, à la limite de l’indécence, rétorque :
– Vous n’imaginez pas à quel point !
Malgré moi, mes joues s’échauffent à ce que ses mots impliquent.
Jamais, de ma vie, un homme ne m’a autant déstabilisée, ni énervée, ni… intriguée. Ni… excitée…
Et… je crois qu’on va s’arrêter là… Ce n’est pas une bonne idée, pas une bonne idée du tout ! …»
Pour la première fois de ma vie, je suis attiré par une femme de caractère, alors que je les préfère soumises. Je réfrène mes élans libidineux ainsi que les images classées X qui la mettent en scène à quatre pattes, la bouche autour de mon membre – histoire qu’elle l’utilise autrement que pour me casser les bonbons ! −, ou mes doigts agrippant ses mèches blondes tandis que je vais et vient entre ses reins.
J’enrage d’être attiré par cette femme et de mourir d’envie de l’embrasser, alors que je devrais l’ignorer. J’enrage de la désirer, alors que je lui en veux pour ce qu’elle a imposé à James que je considérais comme un père, même mieux qu’un père, un ami. Un confident, un soutien de tous les instants. Ce que mon paternel n’a jamais été !
Une fois de plus, ce son rauque à la limite du carnassier allié à ses belles dents blanches, ainsi qu’à sa mastication aussi sexy que provocante, déclenche des pensées indécentes. Qu’une fois de plus je refoule. Je ne peux quand même pas continuer d’être attirée par cette espèce de… rustre mal poli !
Je me perds dans le vert intense de son regard, me demandant à quoi il joue. J’ignore ce qu’il cherche, s’il compte me dégoûter de la Nouvelle-Zélande et des Néo-Zélandais pour que je reparte d’où je viens illico presto, ou s’il cherche seulement à me faire payer ce qu’il pense être une trahison vis-à-vis de mon père qui a attendu pendant dix ans ma venue, mais s’il veut jouer au plus malin, il va me trouver.
Les sensations n’ont rien à voir avec celles d’un Boeing, et pour la « sexytude », je repasserai, mais là, dans l’instant, c’est le cadet de mes soucis, je veux juste ne pas mourrrriiirrrr !
Les naissances sont des moments forts dans la vie d’un éleveur, nous devons veiller à ce que tout se passe bien, et dans quatre-vingt-quinze pour cent des cas, les agneaux naissent normalement, sans complications.
Comme je vous l’ai dit, je suis curieuse, j’aime tout voir, et j’aime apprendre. Et si, d’abord, nous commencions par nous tutoyer et nous appeler par nos prénoms, ce serait plus cool, non ?