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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Au Ve siècle avant J.-C., la Grèce est secouée par un conflit opposant deux des cités les plus puissantes de la péninsule : Athènes et Sparte. Ce conflit, c'est la guerre du Péloponnèse qui durera pendant près de trente ans, entrecoupés de quelques périodes d'accalmie. Ainsi, en 421 avant J.-C., les deux cités totalement exsangues entament des pourparlers en vue de conclure une trêve qui sera connue sous le nom de « paix de Nicias » (elle ne durera toutefois que huit ans). Cette même année, le poète comique Aristophane présente une nouvelle pièce pour le concours des Dionysies intitulée « La Paix » dans laquelle il milite farouchement pour la cessation des combats. Cela ne ravit évidemment pas les partisans de la guerre qui ne cessent de mettre des bâtons dans les roues de l'artiste. C'est bien simple, entre le manque de moyens et les défaillances des acteurs et des accessoires, la pièce s'annonce comme un véritable désastre. Impossible dans ces conditions d'espérer remporter le premier prix ! Les adversaires d'Aristophane ne s'arrêtent d'ailleurs pas là et décident d'employer les grands moyens pour faire échouer le traité en préparation. Pour ce faire, ils vont faire appel aux dieux eux-mêmes, et plus particulièrement à une semi-déesse, Laet. Sa spécialité ? Semer la discorde, et faire systématiquement prendre la mauvaise décision aux personnes qui l'entourent. Désireuse elle aussi d'éviter de nouveaux bains de sang, la déesse Athéna décide alors d'envoyer à son tour ses propres émissaires pour tenter de contrer l'influence néfaste de Laet : une amazone sauvée de la mort au moment de la guerre de Troie, et surtout la jeune Métris, une jolie nymphe aux pouvoirs malheureusement surestimés puisque son seul talent se limite à faire pousser des marguerites et des boutons d'or. Autant dire que la conférence de paix, tout comme la pièce d'Aristophane, s'annoncent très mal.

Le roman de Martin Millar ne manque pas de charme, son premier atout résidant surtout dans la qualité de sa reconstitution historique. En très peu de pages, l'auteur parvient en effet à brosser un portrait assez complet de ce que pouvait être la vie dans l'Athènes du Ve siècle avant notre ère. de nombreux aspects du quotidien sont ainsi abordés, qu'il s'agisse de la vie politique (institutions, hommes du moment, débats…), religieuse (panthéon, prières, autels, types d'offrandes…) ou encore culturelle (banquets, divertissements…). le théâtre occupe évidemment une place centrale dans le récit puisque le principal héros est le poète comique Aristophane dont plusieurs pièces nous sont parvenues. Là aussi, l'auteur s'est de toute évidence livré à des recherches méticuleuses afin de nous livrer une représentation la plus fidèle possible de ce à quoi les Athéniens pouvaient assister. Et il y a d'ailleurs de quoi être un peu surpris, car loin de la dignité et du sérieux qui nous viennent à l'esprit dès lors qu'on évoque des oeuvres grecques, les comédies de l'époque reposent en fait sur des mécanismes assez « grossiers » (mention spéciale aux pénis géants, accessoires incontournables de toute bonne comédie !). Outre leur caractère volontiers licencieux, les oeuvres d'Aristophane se caractérisent aussi par la caricature parfois cruelle que l'auteur propose de certains des hommes politiques les plus en vogue au sein de la cité. Périclès en aura fait les frais, de même que Cléon (qui l'attaquera d'ailleurs en justice) ou encore Hyperbolos (ici mis en scène de manière peu flatteuse). Si Martin Millar reste fidèle au travail du poète sur le fond, il prend aussi soin de la forme, dépeignant de manière succincte mais complète les différents éléments autour desquels pouvaient s'articuler une pièce de ce type (le rôle du choeur, les chorégraphie, les accessoires, le jury…).

Cette influence du théâtre, et plus spécialement des comédies d'Aristophane, on la ressent aussi dans la manière dont est articulé le récit qui reprend à son compte certaines de ses caractéristiques. L'auteur choisit ainsi de nous raconter cette histoire de compétition guerre VS paix non pas de manière sérieuse mais humoristique, presque burlesque. Cela se traduit notamment par une certaine simplicité des dialogues qui se distinguent souvent par leur candeur, ce qui peut dans un premier temps perturber le lecteur. On s'y fait toutefois d'autant plus rapidement que le roman est très court (à peine 300 pages) et que l'auteur nous déroule son récit sans guère de temps mort. L'auteur se plaît aussi à multiplier les formules ou expressions anachroniques qui créent un contre-pied amusant avec le contexte (un peu à la manière d'un Kaamelott mais en beaucoup moins incisif). L'aspect comique est donc très présent et, si on ne rit pas à gorge déployé, on ne peut s'empêcher d'être amusé par l'enchaînement rocambolesque des événements et par les réactions catastrophées des personnages. Ces derniers participent donc beaucoup de l'amusement du lecteur et, quant bien même l'auteur ne prend guère le temps de les développer (ce qui se tient étant donné la brièveté et la légèreté de l'oeuvre), il est difficile de ne pas sentir naître une pointe d'affection. La plupart d'entre eux sont d'ailleurs des personnages directement tirés de nos livres d'histoire, qu'il s'agisse de Socrate, d'Alcibiade, d'Hyperbolos ou encore d'Aristophane lui-même. L'occasion pour l'auteur de narrer quelques anecdotes croustillantes concernant ces personnalités, ou d'aborder des aspects plus atypiques de la culture de l'époque (le rôle des hétaïres, par exemple). Outre les personnages humains, l'auteur met aussi en scène un certain nombre de divinités et de créatures tirées de la mythologie grecque qui, elles aussi, sont présentées de manière bien moins formelle et solennelle que ce à quoi on pouvait s'attendre.

Martin Millar signe avec « La déesse des marguerites et des boutons d'or » un roman rafraîchissant qui séduit surtout par son côté décalé, que ce soit au niveau de l'écriture (qui mêle réalités antiques et expressions contemporaines) ou de l'intrigue elle-même (un sujet grave (la guerre et ses ravages) traité avec humour et légèreté). Une lecture qui n'a rien d'extraordinaire mais qui offre un sympathique petit interlude !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Opération Masse Critique.
Merci à Babelio et aux éditions Intervalles...

Des fois, on ne sait pas pourquoi, mais ça ne prend pas. le résumé avait vraiment tout pour me plaire : Grèce antique, théâtre, mythologie et humour. L'écriture est fluide et efficace et la construction de l'intrigue plutôt bien ficelée. On pourrait même dire que l'auteur fait preuve d'inventivité et d'audace, jouant avec les codes antiques et détournant les références. le ton de la farce fait écho à la comédie d'Aristophane et c'est bien trouvé. Objectivement donc, c'était un assez bon bouquin.

Ouais mais je me suis assez ennuyée... A quoi ça tient ?
Alors que l'enjeu de toute l'histoire est on ne peut plus sérieux — la fin de la guerre entre Sparte et Athènes — je ne me suis pas du tout sentie concernée. Les personnages m'ont tous exaspérée. Bref, aucune envie de découvrir ce qu'il advient d'eux, de la pièce, d'Athènes et tout le tremblement = j'ai mis trois semaines à lire 240 pages...

Je n'étais pas d'humeur, cela arrive.
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La Grèce antique, c'est pas vraiment mon truc. Je ne m'y suis jamais intéressée et de fait, je n'y connais pas grand-chose. Mais sous la plume de Martin Millar, ça valait le coup de tenter.

Le découpage en courtes séquences rend la lecture fluide, de même que l'écriture simple et légère de Millar, qui crée un décalage sympathique entre cette modernité et le cadre antique du roman, que j'associe souvent à quelque chose d'un peu pesant et solennel d'ordinaire. Les nymphes qui sortent des « chouette ! » à tout bout de champ, ou les prières à Athéna qui se finissent par « bisou », on ne lit pas ça tous les jours.

Le mélange entre réalité historique, mythologie et humour fonctionne bien, sans forcer, mais je ne suis jamais vraiment entrée dans l'histoire. Comme si je restais en surface, sans jamais m'impliquer émotionnellement.

Les personnages ont un caractère bien campé, mais je ne me suis pas attachée à eux. Alors que dans les autres oeuvres de l'auteur, je trouve toujours quelque chose de touchant chez ses protagonistes qui contrebalance leur côté caricatural, je ne l'ai pas retrouvé ici.

J'ai souri sans jamais rire vraiment. le thème de la comédie grecque devrait s'y prêter, d'autant plus que la satire est bien présente, mais l'humour tient surtout ici à rappeler très souvent la présence de phallus factices énormes dans la pièce d'un des héros. C'est marrant une ou deux fois (haha, un gros zizi !), mais on finit par se lasser...

C'est un petit livre divertissant sur le moment, mais que j'ai trouvé en-dessous des autres romans de l'auteur (à quand la traduction VF du troisième tome de Kalix ?) et que j'oublierai sans doute assez vite.
Lien : https://minetsbooks.wixsite...
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Nombreuses sont les références à la culture grecque antique, mais le lecteur non averti ne les saisira pas toutes. On se retrouve immergé dans la vie quotidienne des Athéniens du siècle de Périclès, au risque de s'y sentir noyé si on ne possède pas certains codes (en vrac : de quoi a l'air une comédie d'Aristophane, quels étaient les rapports entres les Spartiates et les Athéniens, qu'est-ce qu'une hétaïre, en quoi consistait un symposion, et j'en passe). Bon, je serais presque de mauvaise foi sur ce coup-là, je l'admets : il y a bien un petit glossaire à la fin du livre, mais je trouve qu'une série de définitions, si intéressantes soient-elles, ne permettent pas vraiment de saisir les concepts.

L'idée d'une succession de points de vue m'a d'abord séduite. Cela permet de dresser un portrait de la cité athénienne à travers ses habitants de tous bords. Cette forme de narration est souvent un outil redoutable pour entretenir le suspense (je pense à la saga du Trône de fer, par exemple), mais ici j'ai trouvé les « chapitres » trop courts pour être suffisamment accrocheurs.

Critique à retrouver en intégralité sur forty-five weeks ;-)
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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