Je me rappelais avoir lu à la fac un livre de C.S. Lewis, qu’il avait écrit après avoir perdu sa femme. Il confiait que personne ne lui avait dit combien le deuil ressemblait à la peur.
ça n'a pas été facile. Il a fallu faire des sacrifices, autant mon mari que moi. Mais, pour y arriver, il faut choisir son étoile polaire, c'est-à-dire la chose qui compte le plus à nos yeux. Pour nous, c'étaient nos enfants. Le plus important était de bien agir pour eux.
- Ne t’en fais pas. C'est un tel bordel. Je ne te reproche rien.
Je le regardai, les yeux pleins de larmes.
- Il allait vraiment renoncer à sa vie ? Pour moi ?
Silas tourna et retourna l'écrin dans sa main.
- A mon avis, c'est surtout que tu es sa vie, Faith.
Je hochai lentement la tête. Et c'était vrai. Je m'attendais à être fou de rage que la famille de Silas ait détruit la mienne, mais la colère qui frémissait en moi n'était pas aussi forte qu'à une époque. Un regard vers Faith, et je compris pourquoi : elle était comme de l'eau fraîche coulant sur la brûlure, et, quand j'étais avec elle, les vieilles plaies semblaient plus lointaines.
Moins puissantes.
Elle fait de moi un homme meilleur…
J'embrassai Asher et, dans mon esprit, notre avenir ressemblait à l'horizon -du soleil et des tempêtes, s'étendant à l'infini et nous emmenant partout où on voudrait aller.
Comme les possibilités. La vie n'était pas qu'une seule chose. Ni même un seul endroit. Son potentiel était illimité, avec une multitude d'expériences à vivre.
Parce que c'est à ça qu'on mesure la valeur d'une vie, mon chéri. L'amour qu'on a. C'est ce qui compte le plus.
Mais pour ce qui était de mes sentiments pour Asher Mackey, il n’y avait pas de terre ferme. J'étais au bord d'un précipice et j'étais sur le point d'y tomber. Ou d'y sauter.
Parce que recevoir des confidences est aussi une forme de responsabilité, qui ne devrait pas être prise à la légère.
Je voulais lui dire qu'avoir besoin d'aide n'était pas la même chose que de vivre aux crochets de quelqu'un