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Ça commençait plutôt bien : une héroïne mytho, et fière de l'être (ou tout au moins prompte à
minimiser l'importance et l'impact de ses déformations de la vérité), un interlocuteur qui tel un poisson rouge au milieu d'un banc de requin, tente de se frayer un chemin dans les hautes sphères gouvernementales (alors qu'il n'a pas fait l'ENA!), dont l'instabilité n'a d'égale que la mouvance avec laquelle il recherche un compagnon. Ces deux-là étant fort sympathiques , on chemine volontiers avec eux en compatissant aux aléas de leur destin.

Et puis un mensonge, une ré-interprétation des faits, vient casser la fantaisie. La mythomanie devient érotomanie. Plus qu'un défaut attendrissant, cela devient une pathologie. Et tout l'art de l'auteur est de nous balader sas que l'on sache tout de suite où est la vérité.

C'est sur un drame, collectif et individuel que s'achève le récit. Et là on a plus envie de pleurer que de rire.

L'auteur sait manier la langue et manipuler son lecteur.

N'y a t-il pas cependant un trop grand contraste entre l'entrée en matière, légère et drôle et cette fin autrement grave? J'avoue avoir mis un peu de temps à comprendre l'évolution du discours, qui sur le moment m'a paru incohérent. Il aura fallu quelques jours de décantation pour que tout prenne sens.

J'en garderai un bon souvenir.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ce roman de Jérémy Sebanne, sélectionné par les 68 premières Fois pour la rentrée littéraire, était dans ma PAL depuis le début de cette session puisque je le possède en version numérique. Résultat : tous les livres voyageurs sont passés devant lui et je remettais toujours à plus tard cette lecture…
Enfin, j'ai fini par me plonger dans le Détachement.

Drôle de couverture : une cravate stylisée en guise de titre, un titre camouflé dans une cravate nouée autour d'un col de chemise blanche.
Drôle de titre aussi : abandon, renoncement ou indifférence, insensibilité, désintérêt ou encore désinvolture ou insouciance… Celle ou celui qui se détache se libère, se délie ou encore s'éloigne, se détourne… Plus technique : est détachée la personne qui est affectée provisoirement à une mission. Enfin, ce qui se détache est mis en relief, se voit mieux, ressort ou tranche…

Drôle de sujet : érotomanie, mythomanie… Illusion délirante d'être aimé, obsession sexuelle. Ce livre nous démontre comment fantasmer sa vie, affabuler, mentir, s'inventer des rencontres et des histoires d'amour et le faire tellement bien que tout le monde y croit…
Et si, pour exister, la solution était d'inventer un autre monde moins décevant que celui dans lequel on évolue réellement, si usurper la douleur d'un deuil imaginaire pouvait donner une légitimité ?

Drôle de milieu : les cabinets ministériels et leurs faux-semblants. C'est vrai qu'on accepte plus facilement les mensonges et les manipulations politiques que les inventions d'une personne proche, que ses appels au secours déguisés en fantasmes. Le monde des cols-blancs, des hauts fonctionnaires sert de toile de fond, de miroir déformant à la description méthodique de l'imbroglio amoureux. le délire mytho-maniaque perd ainsi son caractère pathologique, est presque relativisé, assumé.

Deux personnages : un homme et une femme, amis depuis toujours, si différents et tellement complémentaires. Relation ambiguë, dérangeante et belle à la fois. Je me suis sentie proche de Maxime et de Juliette car Jérémy Sebbane m'a racontée une histoire à laquelle j'ai d'abord cru en toute confiance, puis que je me suis appropriée au fur et à mesure qu'elle se déroulait avec ses développements et ses coups de théâtre. Oui, je me suis attachée aux deux héros principaux, à l'écheveau complexe de leurs interactions, à leur amitié amoureuse désespérée.

Une écriture particulière entre familiarité et intertextualité, qui fonctionne bien avec le sujet. Il y a de l'audace et de l'originalité. L'auteur a su se détacher et c'est à dessein, naturellement, que j'emploie ce terme ; l'alternance des points de vue, sa manière de les imbriquer et de les opposer, de les abandonner et d'y revenir, tout concourt à un brillant résultat.

Une belle réussite que ce second roman ! Je vais me procurer le premier livre de Jérémy Sebbane dont la plume m'intéresse énormément.
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Ce roman est écrit à deux voix. Il alterne lui (Maxime), elle (Juliette).
On suit nos deux héros dans leur vie de tous les jours. On vit leurs fantasmes, la difficulté de la vie réelle. Ce sont deux amis qui ne se quitte pratiquement pas et qui finiront par s'éloigner, puis ils se retrouveront.
Juliette se crée un monde imaginaire, ne cherche pas de travail et vit dans l'irréalité. Elle n'arrive pas à grandir.
Maxime, conseiller politique est déçu par son travail et ses amours.
Tous deux sont de grands enfants.
Ce roman mêle l'amour, l'amitié, la politique. Un livre agréable à lire. le début est amusant et au fil du livre des sujets plus graves dont abordés jusqu'au dénouement final.
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Une grande surprise qu'a été ce roman pour moi.
Je ne m'attendais pas du tout à ce type d'histoire mais j'ai adoré.
Les personnages sont très bien décrits et on y croit. le tout est vraiment agréable à lire. le style est simple.
Les thèmes abordés au fil du livre sont d'actualité : la politique, la sexualité, l'érotomanie, le théâtre, les attentats.
Je suis subjuguée par l'audace de cet auteur de réunir tous ces sujets dans une même histoire, et ça tient la route !
La chute de l'histoire est terrible et on ne s'y attend pas du tout.
Il s'agit là d'une lecture troublante, névrotique...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Juliette et Maxime sont les meilleurs amis depuis l'enfance. Ils se connaissent par coeur. Maxime sait et compose donc avec la mythomanie de Juliette qui s'invente un monde auquel elle croit plus que tout.
Un soir, Juliette bascule un peu plus dans le fantasme de sa vie et Maxime refus de la suivre. Il se détache mais vit mal cette séparation.
Ils finiront donc pas se retrouver.

Difficile pour moi de mettre des mots sur cette histoire. Je pense avoir un ressenti très singulier quant à la chute de cette histoire qui prend un twist imprévisible à la toute fin.
Car pour moi, Maxime et Juliette ne font qu'un. Ils sont les deux faces d'une même personne.
Du moins c'est ma lecture et je ne pense pas être suivie pas beaucoup, j'aimerai pouvoir en discuter avec l'auteur.

Un moment plaisant en tout cas.
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Ce fut une très agréable lecture alors même que je n'aime pas habituellement ces romans générationnels d'une jeunesse désenchantée, mettant en scène d'insupportables adulescents...

Maxime et Juliette, pas encore trente ans, semblent vivre leur vie en touristes, éternels dilettantes. Elle rêve d'une vie meilleure et à défaut elle invente des histoires qu'elle raconte à son meilleur ami, son seul ami, Maxime, qui feint de la croire pour lui faire plaisir. de mythomane fantaisiste, elle dérive doucement vers une érotomanie pathologique.
Lui, issu d'une famille juive rêve de rentrer dans le moule et faire plaisir à ses parents en fondant une famille sauf qu'il est homosexuel et ne l'assume pas. Il écrit des discours pour des hommes politiques bien que ne sortant pas du sérail (de L'ENA), ce qui le met à part dans ce monde violent et impitoyable, où votre ami/allié du lundi retourne sa veste le mardi, vous poignarde le jeudi et refait ami-ami le vendredi selon ses intérêts et uniquement eux. Portrait grinçant d'une classe politique où les idéaux ont été remplacé par le clientélisme et où plus rien n'a de sens.

Je les ai trouvés pathétiques ces jeunes qui "grandiront plus tard ", incapables de trouver leur place dans la société. Mais la plume alerte, vive, juste, lucide de l'auteur Jeremy Sebbane, lui-même ex-conseiller ministériel, m'a permis de lire cette histoire à la fin tragique, avec beaucoup d'intérêt et de plaisir. En dépit de leur immaturité, on s'attache à ces deux jeunes adultes en quête de sens et la fin apparaît comme un coup de tonnerre injuste et terrible comme sait si bien l'être la vie.
Une plume à suivre !
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Vivre sa vraie vie avec détachement, vivre ses rêves avec détachement. Maxime est un jeune homme, qui travaille dans le milieu politique, dont l'auteur apparemment connaît bien les coulisses. Désabusé sur la politique, sur les intrigues dans les cabinets ministériels, désabusé par sa vie personnelle (est il vraiment homosexuel, pourquoi être aussi déçu, désabusé, est ce l'air du temps de cette génération ??!!!). Juliette, son amie de toujours, vit dans ses rêves et y croit dur comme fer en ses aventures et entraîne les autres dans ses rêves, fantasmes. Des pages intéressantes sur l'air du temps, sur les trentenaires parisiens. Des pages touchantes sur la suite des attentats de Charlie et de novembre. Trois derniers chapitres avec un cruel retour à la réalité, de la vraie vie avec la soirée de novembre dans Paris et quand la violence anonyme fait prendre conscience de la réalité. Un petit bémol pour ce texte, par l'emploi de mots trop familiers ("maquer", "gerber", "nazes"), de la novlangue et quelques termes que je qualifierai vulgaires ("tu te fous de ma gueule", "tu pécho des gay.."). L'auteur passe de Racine, Proust au langage familier, voire vulgaire. (découvert un terme "nithridatisé" = insensibilité, indifférence acquise par l'habitude, un mot qu j'ai découvert et grâce à mon dictionnaire préféré, j'ai découvert que c'était un terme proustien). Donc des bons moments mais aussi des moments qui m'ont sensiblement agacés.
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Ce roman fait parti de la sélection des "68 premières fois" à laquelle je participe. Très honnêtement ce roman court m'a très vite agacé et c'est parce qu'il est court que je me suis forcée à aller au bout.
Maxime est un cliché à lui tout seul...
Juliette, elle, vit dans ses mensonges.
L'amitié entre les deux dure depuis très longtemps et ils ont besoin l'un de l'autre... mais jusqu'à quel point accepte-t-on les défauts des autres?
Bon , vous l'aurez compris, je n'ai adhéré ni au style, ni aux personnages, ni à l'histoire...
Next.
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Un roman qui m'a bouleversée. Je n'ai pas réussi à le lâcher tant j'étais tenue en haleine par la plume de l'auteur, on va de surprises en surprises, il y a une alternance entre des scènes très drôles et d'autres qui donnent les larmes aux yeux. Une très grande maturité dans la description des sentiments amoureux, une vraie réflexion sur l'engagement politique, j'ai vraiment été soufflée par l'audace et l'intelligence de ce texte.
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Jérémy Sebbane est écrivain et scénariste. Il est l'auteur de deux romans Après quoi on court en voie d'adaptation au cinéma et plus récemment le détachement. Il est également l'auteur d'un essai consacré à Pierre Mendès France, développe plusieurs films et une série politique. Il a été la plume de personnalités politiques comme Manuel Valls et Fleur Pellerin. le détachement a été choisi dans la sélection de rentrée 2019 de 68 premières fois.

Depuis toujours, Juliette aime raconter des histoires. Maxime, son seul confident, l'écoute et fait semblant de la croire. Bienveillant, il sait qu'elle a souffert. Mais tout bascule entre les deux amis lorsque Maxime, à qui Juliette a narré durant des semaines une relation passionnée avec un dénommé Raphaël, découvre que ce dernier est mort le soir de sa rencontre avec la jeune fille. Juliette qui refuse de vivre dans le réel préfère croire que tout le monde se ligue contre elle pour nier son histoire d'amour avec Raphaël. Elle devient une veuve imaginaire, s'invente la vie qu'elle aurait pu avoir avec le défunt et va à la rencontre des proches du jeune homme qui n'ont jamais entendu parler d'elle. Fatigué des mensonges de son amie, Maxime se détache d'elle. Et si la solution était d'inventer un autre monde moins décevant que celui dans lequel ils évoluent ?

Le détachement est un roman à deux voix qui met en scène une amitié inconditionnelle entre deux jeunes gens. Elle, mythomane, va se révéler érotomane au gré des pages. Lui, une plume, va accéder à son rêve, devenir conseiller politique et être confronté à la violence de ce milieu sans pitié pour le non-énarque qu'il est. Elle se rêve en veuve éplorée d'un homme disparu qui ne l'a jamais connue, lui se rêve auteur d'un comédien qu'il admire secrètement, se rêve amant d'un jeune homme alors même qu'il n'assume pas son homosexualité. L'un comme l'autre trouve refuge dans leur bulle, leur imaginaire, plutôt que d'affronter la réalité. Tous deux sont immatures, en ont parfaitement conscience et se disent qu'ils grandiront plus tard.

Je ne vais pas vous mentir, d'abord j'y ai cru. Puis très vite mon mental m'a déconnectée de la réalité. J'étais passionnée par l'histoire que Jérémy Sebbane me racontait, j'étais attachée à Juliette et Maxime au point de ne faire qu'une comme eux. Impossible de lâcher ce livre. Très vite j'étais déjà ailleurs, dans le cabinet d'une psy, d'un ministre... et puis subitement j'ai grandi. C'est donc complètement détachée que j'ai tourné la dernière page.

J'aurai aimé prolonger un peu la réalité, vous raconter des histoires... Bien que la plume de Jérémy Sebbane soit agréable, fluide, bien qu'il m'arrive parfois de tenter de rendre la vie plus jolie, bien que nous aurions pu nous aimer, je ne vais pas vous mentir, le détachement ne m'a pas embarquée.

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