Le jour protège l’alouette invisible
Voilée de clair elle s’égosille
à l’écart du nid au trésor
ainsi préservé des renards
qui ne connaissent qu’en dévorant
– Il en est aussi de toute autre espèce,
des repus aux regards
de prédation cumulative –
L’alouette assidue au vol mal repéré
grisolle haut vers la lumière
pauvre de tout sauf de l’attache
avec la promesse du nid
laissant parfois les yeux cligner de ses ailes
Ces sons là-bas, là-bas mais reconnus
Les haies – on sait que quelqu’un les rabat
au cliquetis inégal des cisailles
jouant sur des souvenirs
Flashs mentaux, branches qui tombent sur les bottes
odeur de sève ou de résine, on hésite
Pause entamée, songerie sur son erre
Laisser courir le flux indéfini
où la rumeur du vieux sang plonge
sa boucle de vie sous les tempos
La taille va s’achever, son cliquetis ralentir, s’enrayer
jusqu’à ce qu’un matin le réarme la planète
passé jalons et chiffres
à son souple retour entre deux solstices
Le ciel bleu délavé de vents expose
dans sa faiblesse une lumière inemployée
entre silence et cris des oiseaux-pentes
Quoique la tête tergiverse
sur un chemin qui tourne et va,
l’ombre et le clair maillent les enjambées
Avancer, avancer où que finisse par s’ouvrir
entre corps et méprise
l’éventail de l’espace avec ses biais
Dans la lumière échancrée par ses branches
un arbre enseigne des tremblements brouillés
Moins savoir pour mieux voir,
qu’advienne
la connaissance
sans prise sur son objet
Quelque chose de mal circonscrit prend corps
Lentement près de formes déclinées
par une rotation sourde sous l’immobile
Plus on remonte, plus un sûr panorama
ouvre des plans qui par les yeux pénètrent
parages associés par lesquels se prodigue
l’ immensité
Bords marches et confins lèvres de territoires
s’évasant et envahissant
Faudrait-il plus d’éloignement pour la nuance ?
Les yeux, à revenir sur les détails s’aiguisent
L’ajustement élit des intervalles
où chaque chose est soi par soi-même et d’autres
un jeu répartiteur harmonisant l’ensemble