N'oubliez jamais que lorsqu'on soulève le voile des mythes, c'est toujours l'Histoire qu'on finit par trouver.
Mais si la lignée de Dagobert II s'était continuée, si le sang mérovingien ne s'était pas tari, c'est tout le tableau de la légitimité qui serait à refaire. Certes, même dans ce cas, l'histoire dynastique de la France resterait ce qu'elle a été, mais elle pourrait être déchiffrée tout autrement que nous n'avons coutume de la faire. Car certains de ses plus obscurs, recevraient alors une lumière nouvelle, ainsi qu'il arrive toujours quand, derrière l'éclat de l'événement, on devine une histoire parallèle, secrète, et les mains gantées d'ombre qui en tiennent les clefs.
Quoi qu'il en soit, l'onction qui fait le roi mérovingien, ne fût-ce que parce qu'elle est pratiquée sur la tête, en fait un roi-prêtre investi d'un double pouvoir à la fois guerrier et magique, deux aspects qui ne vont pas l'un sans l'autre – car c'est la magie qui passe pour assurer le succès des armes – et qui ne se différencieront que bien plus tard. En revanche, le troisième pouvoir, celui de légiférer, n'est pas de son ressort : Le roi règne mais ne gouverne pas.
...le sang sacré des Mérovingiens, cet élément mystérieux qui fait les initiables à la royauté et sans lequel nul ne peut espérer soulever la ferveur d'un peuple.
Citant Amalaire, écolâtre de Louis le Pieux : "Nos cheveux représentent nos pensées".