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Citations sur Chroniques de l'Occident nomade (11)

Que nous ayons été témoins de cette époque ou non n'a aucune importance. Nous sommes d'une espèce capable d'infliger cela à ses semblables, et voilà en quoi réside la honte. Je marche dans le camp d'Auschwitz. Il fait grand beau et presque doux (...) J'ai honte d'être ici humaine, j'ai honte d'être ici libre et j'ai honte d'être ici par beau temps.
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Je lis avec le ravissement délicieux des heures qui passent. La lumière fait le tour de la pièce puis s'en va. Elle revient le jour suivant, et le jour encore d'après, et les jours passent ainsi à attendre un être que j'aime dans une solitude ravie.
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Arriver dans une nouvelle ville un dimanche, c'est en quelque sorte voir la ville comme un fantôme, la contempler dans sa nudité, dans son dépouillement, comme on traverserait un décor de cinéma avant que les acteurs y jouent.
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On ne sait pas très bien pour quoi on s'embarque quand on commence à voyager, mais comme dans un roman, tout est déjà là dès l'incipit. L'ignorance des causes qui nous gouvernent et la relativité de ces causes, la difficulté à partir et l'inexplicable attrait qui nous y pousse, la souffrance latente et la capacité au bonheur.
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"Je n'avais jamais pensé qu'on pouvait être aussi heureux. C'est cet été boréal qui m'a fait prendre conscience que l'état nomade avait quelquechose à m'apprendre."
Nicolas Bouvier.
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J’aime le mot ravissement. Je n’aime pas sa sonorité, son côté rêche et benêt, son étendue. Mais j’aime sa double acception: ravi du temps, enlevé à l’instant présent, et par voie de fait ravi, heureux, ébaubi de beauté. “Le jeu nous ravit” avait dit un professeur de philosophie aux mains maigres, et il m’avait ainsi fait éprouver pour la première fois l’étrange polysémie du terme. Il y a ici quelque chose de l’ordre de Rimbaud, de Dante, de Claudel, quelque chose de la beauté par l’absence. Et une des manières de rapprocher la lecture du voyage est encore cette absence. (..) Et Dostoïevski, justement, me ravit. Je lis L’Idiot à Ouagadougou et l’idiot ne me rend pas heureuse mais me sort du temps où je vis. Dans le silence vertical de la rue ouagalaise aux heures brûlantes, je vois s’élever une datcha, des calèches, des duvets de neige. D’élégantes dames très pâles se promènent dans leurs manteaux de fourrure au milieu des mamas noires suantes et colorées. Les jeunes hommes russes déchaînent leurs passions vers de jeunes Africaines aux courbes suaves. En vérité, les passions qu’on n’a pas la force d’exprimer ici, le bouillonnement intérieur qu’on tait faute d’air, faute d’espace, semble vivre chez ces quelques têtes brûlées, chez ces Slaves blancs lointains de papier. Je suis enlevée à moi-même. Ravie mais pas enchantée.
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On est si seul si on pense qu'on est seul. L'intériorité, voilà qui fait peur.
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Partir est le meilleur moment. Je l'ai écrit une fois, avec une simplicité tautologique, mais partir est le meilleur moment. Le moment où l'on a mis son sac sur le dos, fait tous les adieux, rendu toutes les clés, où l'on a l'exacte somme nécessaire à un billet vers la gare, un bon pull, un sac de nourriture, un ticket de train à portée de main. Quand on part, on n'est déjà plus là mais on n'est pas encore ailleurs. On a connu des gens qu'on ne reverra peut-être jamais. On les a côtoyés quelques jours, quelques heures, mais on s'en rappellera parfois toute une vie et on les aura même quelquefois aimés.
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Ce sont les rues qui font un pays, ce sont les rues qui font qu'on y est allé. Tout le reste se trouve sur internet ou dans des livres de voyage, guides, livres d'art ou portfolios. Moscou, le Kremlin, la place rouge, évoquent pour tout un chacun au moins une vague image, une construction bâtie sur un fond commun d'éducation et de culture. Mais les rues de Moscou, quel étranger se les figure ?
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Comment cela a-t-il commencé au juste ? Pourquoi ce mouvement tout à coup, ces ailleurs, ces hommes ? Est-ce que j’écris sur les voyages ? Est-ce que j’écris sur l’amour ? Difficile à dire. Au début, je vois un ferry qui arrive en Grèce un matin de juillet. J’ai 15 ans. Je me couche un soir sur le pont à Brindisi. J’ai 15 ans. Je vois mes compagnons de voyage dérouler un fin matelas de camping sur le pont crasseux. Il n’y a pas un mètre carré de libre, il faut enjamber ces îles humaines comme on traverserait une rivière au lit peu marqué. J’entends d’ici la réaction petite bourgeoise qui crie en moi. Mais on ne va pas dormir ici quand même ? Je me réveille plus tôt que je ne le fais jamais par moi-même parce que j’étouffe de chaleur. Il à peine 7 heures mais le soleil semble déjà se diriger vers nous de tous les horizons à la fois.
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