AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Malvenue (16)

Le repas du soir commence par l’habituel silence qui aide les muscles à se détendre. Les deux lampes à pétrole sont posées chacune à un bout de l’épaisse table de chêne qui, usée à la longue des années par le frottement des coudes et des mains, ainsi que par les glissades des culs d’assiettes, semble recouverte de cire.
Commenter  J’apprécie          200
Les premières gouttes se prennent dans les cheveux de Jeanne et de Blaise serrés l'un contre l'autre. Le gars s'efforce de protéger Jeanne en l'enveloppant de ses grands bras, mais il ne défait pas ses lèvres des lèvres de la fille. Les grandes flammes d'en-haut grésillent à l'échelle du Bon Dieu, ou du diable (allez savoir qui menace ainsi!...) Bientôt la pluie s'épaissit, elle meurtrit. Hargneuse, elle frappe ce couple qui reste là, sous ses giflées. Blaise résiste mais, dans ses bras, Jeanne chancelle de plaisir. Le gars la soulève et la porte à l'abri des bois. Les longs cheveux de la Malvenue sont plaqués par l'eau qui, aussi, blanchit la peau de son visage. L'étoffe est collée sur ses formes qui sont comme nues. Il la serre avec force contre sa poitrine. Dans sa bouche reste le goût sauvage et parfumé des lèvres de Jeanne. Il la savoure comme s'il n'avait eu à boire qu'une seule gorgée de vin merveilleux et rare. Elle a mis son front contre son cou. A présent, Blaise porte Jeanne juste comme il voulait porter ce gibier qui jusqu'ici lui a échappé et qui, maintenant, vient de se jeter dans le piège de ses bras. Une fine vapeur blanche monte de la terre. Par moments, le soleil cherche à percer entre les nuages sombres et gras qui poissent le ciel. Le bruit de l'eau hachant le sol est assourdissant.
Commenter  J’apprécie          140
« Il faut que vous sachiez que vous avez chez vous une fille qui aime faire le mal… Son front porte la marque de l’enfer… Un jour proche elle sera punie comme elle le mérite… » (p. 22
Commenter  J’apprécie          100
On donne des surnoms sans penser à mal, en riant… puis on ne vous connaît plus que par ce nom et on se moque de vous toute votre vie…
Commenter  J’apprécie          100
En cette année 1897, qui débute si mal pour Moarc’h, la neige reste deux bons mois à engraisser les terres.
Commenter  J’apprécie          90
La pierre pèse dans sa main, la Malvenue comprend qu'elle veut frapper une nouvelle fois. Ecraser la face de ces gendarmes indécis. Eclater à nouveau le visage de ce bavard de Lucas qui peut encore accuser. Un balancement se communique à son bras. Mais Jeanne ne voudrait pas la jeter sur les femmes ni sur Antoine qui a pris sa défense contre les Turpault. Elle serre le morceau de statue et prend peur car il se fait mou sous la pression des doigts. Elle serre plus fort et la pierre semble se faire chair. A présent, elle a une tiédeur humaine et cherche à se glisser hors de sa prison aux barreaux de doigts. Elle glisse et frétille comme une rainette prisonnière. La fille tremble de frayeur mais serre rageusement. Elle comprend que la vie y est revenue. Il ne faut pas que les autres voient ce caillou maintenant vivant. Le balancement de son bras se fait de plus en plus menaçant.
Commenter  J’apprécie          62
La grande porte de chêne, celle qui regarde vers le porche de l’église, peine d’un de ses battants qui geint. L’autre est immobile depuis longtemps. Ses gonds sont enflés de rouille. Ni les fortes poussées des hommes ni la caresse de l’huile ne pourront la faire revivre. Rien n’y peut, c’est l’un des pires maux dont souffre le fer qui, aussi, a ses maux.
Commenter  J’apprécie          30
« Tu l’as trouvée près d’une Malnoue et tu cours le risque de la garder dans ta ferme ? » (p. 95)
Commenter  J’apprécie          20
Elle dit comme elle pense et qu’elle veut ce qu’elle lui demande. Elle parle et ce n’est pas sa voix. Le démon la tient en son pouvoir. Il parle par sa bouche. Les mots s’arrachent de sa gorge et viennent sans qu’elle puisse les retenir.
Commenter  J’apprécie          20
Si je te disais que je continue à remuer ces sacrés sacs de grain et de farine rien que pour avoir une raison de courir encore les routes, tu ne me croirais pas tellement ça peut te paraître bête… Toi, t’es pas de ceux qui peuvent comprendre… Eh bien, apprends tout de même que c’est un plaisir que je ne peux pas repousser. C’est comme un vice…
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (241) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

    Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

    Elie Cohen
    Albert Cohen
    Leonard Cohen

    10 questions
    307 lecteurs ont répondu
    Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}