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Critique de Eric75


Cette bédé constitue un paradoxe : comme son titre l'indique, nous embarquons à bord du Titanic, le drame semble tracé d'avance, et on croit déjà connaître la fin… mais il n'en est rien !
Le scénariste, Roger Seiter installe dans ce tome 1 tellement d'histoires collatérales et de personnages au caractère bien trempé qu'à peine la lecture finie, on attend avec impatience le tome 2 pour connaître la suite ! le suspense est tel que l'on finit même par oublier, et c'est un comble, que tout ce joli monde vient d'embarquer à bord du Titanic le 10 avril 1912 pour le voyage d'inauguration vers New-York, comme si le destin des passagers n'était pas désormais scellé. Or on fête cette année le 100ème anniversaire de la catastrophe (à venir dans le tome 2, sauf coup de théâtre de dernière minute) et les commémorations sont nombreuses pour nous rappeler le naufrage et ses 1.500 morts.
Parmi ces personnages, qui survivra à la catastrophe dans le tome 2 ? On ne se pose même pas la question, car les parcours individuels ont occulté le destin collectif. Quel tour de force de la part du scénariste ! On trouve pêle-mêle dans ce premier tome, outre les officiels de bord, un inspecteur de la police métropolitaine de New-York, des enquêteurs de l'agence Pinkerton, une journaliste du Times, un policier à la retraite qui recherche la vérité sur Jack l'Eventreur, une riche héritière revenue des colonies, un petit escroc minable, et un tueur en série que l'on ramène à New-York dans le plus grand secret. Les personnages arpentent le navire et se croisent en poursuivant les buts plus ou moins avouables et mystérieux qui les ont fait monter à bord.
Les dessins de Luc Brahy sont manifestement réalisés avec l'aide d'un ordinateur (traitement des couleurs, lettrage, incrustation d'éléments photographiques…) avec un degré de réussite variable. Si les vagues (page 34), les ciels (pages 34, 46 et 55) et le brouillard (page 28) sont particulièrement soignés, le reste perd en spontanéité, mais ce n'est que mon avis. Si les traits et les expressions des personnages sont un peu trop figés (exemple page 48), la mise en page reste toujours superbe et d'inspiration cinématographique, avec quelques plans de coupe osés (pages 15 et 25). Luc Brahy réussit à imposer son style personnel avec sa représentation presque chorégraphique du Titanic, ce qui n'est pas si facile quand tout le monde se souvient des somptueux travellings du film de James Cameron.
Les personnages sont montés à bord et vont maintenant devoir affronter leur destin. Nous avons à peine eu le temps de faire leur connaissance et de comprendre leurs motivations. le temps est comme suspendu, dans la nuit du 11 au 12 avril. Les fantômes du passé réveilleront peut-être vos peurs… mais dans le tome 2 seulement (L'ange noir du Titanic, à paraître), à se procurer obligatoirement après la lecture de celui-ci ! Je sens que les personnages – au caractère bien trempé, comme je le disais plus haut – ne vont pas mouiller que leur chemise…
Je remercie Babelio et l'éditeur Emmanuel Proust pour cette très belle BD reçue dans le cadre de l'opération Masse Critique BD de 2012.
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