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Critique de JeanPierreV


Un an après la mort de son père, Laurent Seksik se rend sur sa tombe à Tel-Aviv. Quels mots va-t-il prononcer devant ses amis réunis à l'occasion de cet anniversaire....?
A ce jour je n'ai lu de cet auteur que "Le cas Eduard Einstein", dans lequel il m'a permis de découvrir un aspect de la personnalité de ce savant, un Einstein bien peu paternel, bien peu soucieux de sa famille, bien peu humain. Et il m'avait passionné.
J'avais apprécié la force de son texte, et sa compétence pour faire découvrir toute la complexité d'un homme...

Aussi il me fut impossible de résister au plaisir de figurer, grâce à Babelio, parmi les premiers lecteurs de son dernier bébé...Et je ne le regrette pas. Un grand merci à Babelio.
Les thèmes et périodes de ce roman, mais est-ce un roman, sont nombreux et s'entremêlent avec bonheur. Jamais le lecteur n'est désorienté.
Certes père et fils s'admiraient, se respectaient et s'aimaient avec tendresse. le "Merde !" adressé au père par le fils -je ne vous dirai pas dans quelles conditions il fut prononcé - n'a pas altéré leur relation, mais au contraire l'a, à mon avis, renforcée.
Son père lui transmis une image sans doute idéale qui servit de base à son travail de recherche et donc d'auteur, quand il présenta Albert Einstein abandonnant son fils Eduard schizophrène , ou quand il évoqua dans "Romain Gary s'en va-t-en guerre" le père que s'inventa Romain Gary. Il le dit lui-même : ".... je compris que tous mes romans, excepté le livre sur Zweig, exploraient la relation entre un père et son fils."
Oui, il fait revivre ce père, ses connaissances, son expertise, sa capacité d'écoute, oui, il affiche ouvertement cette douleur de l'avoir perdu, mais aussi fasciné par cette personnalité, il rappelle aussi le père qu'il fut lui, Laurent. Oh non! pas le père d'enfants de chair et d'os qu'il gardera secret, mais l'auteur qu'il est, le parcours qu'il suivit et surtout les livres dont il assume la paternité, comment leurs thèmes s'imposèrent à lui, et le travail de recherche et de vulgarisation qu'il fit pour les faire naître et vivre.... Bref en employant le "Je", il nous permet de mieux le connaitre, de l'apprécier, et de découvrir aussi certaines de ses indignations face à notre monde.
Laurent Seksik saura aussi nous faire sourire en évoquant la Jacobine, boisson gazeuse familiale et se parfois moquer avec bienveillance de certaines traditions juives.
Il est un bosseur, un fort en math qui passa avec succès les concours qui lui permirent de devenir médecin. Un peu malgré lui toutefois! Il a, un temps, envisagé d'être psychiatre, il nous l'apprendra au détour d'une phrase. Il a en lui cette passion pour creuser l'âme humaine, pour tenter d'en apprécier les contours, et le partager avec son lecteur.
Mais il décida d'être auteur...un choix passionnel semé d'embûches ! Certains l'aidèrent. Il sait leur dire merci. Par son parcours de vie et ses choix, il a obéi à ses parents.
La médecine a certainement perdu un médecin compétent et estimé, mais, nous autres lecteurs, avons gagné un auteur humain et tendre qui, avec ce livre accomplit, c'est lui qui le dit, un travail de deuil.
Un travail pas du tout larmoyant, mais utile pour chacun de nous et plaisant.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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