Un sentiment de malaise m'a étreinte dès le début de ce roman. le sujet était dur, je le savais avant de commencer ma lecture mais j'en ai lu d'autres sur le sujet. Non, il y a autre chose…
Quinze, quatorze, treize… on comprend assez vite que les jeunes femmes dont on parle sont de moins en moins nombreuses. Ces quinze-là sont les goûteuses d'Hitler. Lorsque les Russes ont envahi l'Allemagne, elles ont été abandonnées par les Nazis et sont tombées aux mains de l'Armée rouge. Battues, torturées, violées… elles subiront les pires exactions avant d'être tuées comme le fait comprendre ce compte à rebours.
Elise est l'une d'entre elles. le récit nous raconte son parcours et celui de son fiancé qui, quarante ans plus tard, fera le voyage en RDA, sur les traces de la disparue afin de comprendre.
J'ai aimé découvrir
Rosa, le précédent roman de
Marcel Sel. J'ai beaucoup moins goûté celui-ci que j'ai fini par lâcher presqu'aux deux tiers du récit. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. le changement d'époque d'un paragraphe à l'autre par exemple est déstabilisant. Puis la violence décrite dans les moindres détails, le voyeurisme que cela engendre malgré nous m'ont donné plus d'une fois la nausée. L'atrocité de la vie des goûteuses, les soldats sautant sur les mines, le quotidien des prisonniers… c'était trop. Et la poésie qui parfois affleure entre deux descriptions sordides m'a paru déplacée.
Certes, je me doutais que parler d'endoctrinement, de guerre, de vengeance… n'offrait pas un tableau impressionniste aux couleurs diaphanes. Mais trop de cruauté, de langage cru, de scènes horribles voire complaisantes m'ont fait abdiquer avant la rédemption, le pardon, la compassion.
Certains me disent que je suis passée à côté d'un bon roman. Tant pis. Il n'était pas pour moi.