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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai failli renoncer à la lecture du 1er chapitre, heureusement j'ai persévéré grâce à la recommandation d'une amie du groupe de lecture de la bibliothèque de ma localité.
Un conseil, il faut s'accrocher et cela en vaut la peine !

C'est la guerre de 1940-1945, en Allemagne nazie, dans l'ombre d'Hitler.
Heureusement, il y a de la tendresse, de l'amour et la musique omniprésente : un prisonnier français envoyé pour accorder le piano dans un château. Ils donneront des concerts de musique classique : au piano, François, le prisonnier français, la Baronne Ellinor et Elise, son élève pour le chant. Notre trio profite du peu de culture musicale des officiers SS présents pour interpréter Mendelssohn, musicien juif interdit par Hitler, en présentant sa musique comme étant de Schumann.

Les crimes commis par les Russes envers les civils se révèlent être la triste réalité de ce que vivent les Ukrainiens aujourd'hui.

L'auteur, Marcel Sel, achève son roman par un chapitre titré « La fiction et l'histoire » ; je ne peux que lui adresser mes félicitations pour s'être aussi bien documenté ainsi que pour sa qualité d'écriture.
Ce roman fait partie de la sélection « prix Horizon », prix accordé au deuxième roman d'auteurs sélectionnés, au préalable, par un jury et dont le premier prix est soumis au vote des lecteurs lors d'une rencontre dans la ville de Marche-en-Famenne, en Belgique, sous le patronage de Armel JOB.

Au vu de l'actualité, de la guerre en Ukraine, ces actes horribles sont malheureusement une réplique de ce qui s'est passé en 1940-1945.
À lire (sous réserve de votre état d'esprit) !
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C'est un très beau mais dur roman que nous propose Marcel Sel. Un livre audacieux, déstabilisant au début pour plusieurs raisons.

La première est l'actualité et la guerre présente en Ukraine qui amplifient la violence décrite dans ce roman excessivement bien documenté. La seconde est que la narration évolue dans le temps, tantôt durant la seconde guerre mondiale, tantôt dans les années 80 ou encore dans les souvenirs des narrateurs, en alternance François, un soldat français fait prisonnier au début de la guerre et Elise, une jeune femme vivant en Mazurie dans la Prusse Centrale, la Pologne actuelle.

De nombreuses annotations en bas de page ayant le mérite d'être au plus proche de la réalité historique gâchent un peu le plaisir de lecture, mais je vous assure que faisant fi de cela cette histoire est vraiment magnifique.

Un roman audacieux qui mèle l'horreur de la seconde guerre avec une histoire d'amour adoucie par la musique, plus précisement le chant lyrique.

François a été emmené comme prisonnier au début de la guerre dans un stalag en Mazurie. Il a la "chance" d'en être sorti au départ pour "traire les vaches" mais aussi par ses qualités d'accordeur de piano. Il va devenir l'accompagnateur de piano à la demande de la Baronne Ellinor, une cantatrice ayant pour élève "Elise May", une jeune fille dont François deviendra amoureux.

Elise fait partie des 15 goûteuses d'Hitler, elle avait dit à François sa haine pour le Führer qu'elle surnommait péjorativement "Wolf" mais lorsqu'elle avait été mise en joue par un soldat de l'armée rouge en janvier 45, avait crié avec conviction "Heil Hitler".

François ne comprend pas pourquoi et va quarante ans après ce drame refaire le voyage à l'Est pour comprendre.

Une lecture exigeante qui décrit les atrocités de la guerre, l'endoctrinement, qui permet de comprendre la manipulation exercée dès le plus jeune âge d'un peuple qui va perdre sa lucidité et se sentir conforté dans ses droits en suivant son meneur. Endoctrinement, mensonges et terreurs semés par les régimes totalitaires.

Un roman historique qui présente la réalité des pays de l'Est avant la chute du mur. Ce roman est certes difficile, mais la poésie y trouve sa place. La musique adoucit un peu le tout et nous démontre qu'elle peut aussi être un outil de résistance.

Des passages magnifiques, une écriture poétique et un final surprenant.

C'est vraiment une belle découverte, je n'ai qu'une envie faire remonter "Rosa" le tout premier roman de ma PAL.

Ma note : 9/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Lorsque j'ai rédigé ma chronique de Rosa, l'auteur m'avait préparée en me disant qu'il ne me restait plus qu'à « affronter » le deuxième volume de son dyptique, Elise.
J'étais prévenue ! Effectivement c'est dur, parfois à la limite du supportable, mais malgré tout l'écriture fait que, tout comme Élise, on s'évade dans cette histoire romanesque.

François, français, se retrouve prisonnier de guerre en Allemagne. Amoureux de la langue de Goethe et de Mendelssohn (compositeur juif dans l'Allemagne nazie), il se retrouve à la traite des vaches et accordeur de piano dans un château d'Elinor, baronne et cantatrice et son accompagnatrice, Élise. Les deux femmes, comme beaucoup d'autres, sont de « bonnes aryennes », croient en leur Führer … enfin jusqu'à un certain point, avant de comprendre et de basculer dans la détestation de celui qui mènera le pays, et ses habitants, à la ruine. Quelques quarante ans plus tard, François revient dans cette Prusse orientale, devenue polonaise, pour tenter de comprendre pourquoi Elise a pu hurler « heil Hitler » avant de tomber sous les balles des soldats russes.

Ce roman, c'est plusieurs histoires en une : celle de la seconde guerre mondiale, de l'embrigadement de la jeunesse allemande, de la vie des prisonniers étrangers sur le front arrière en Allemagne, mais aussi celle de ses habitants dont la vie qui continue malgré tout, et une, enfin deux, belles histoires d'amour.
C'est aussi une histoire de doutes, de questions sans réponse, de convictions qui volent en éclat et, malgré les horreurs (et le mot est faible) commises par les représentants des deux camps totalitaires, une histoire d'une grande humanité.

Il est aussi beaucoup question de musique et de littérature dans ce roman, comme pour mieux mettre en exergue que ces arts peuvent, à défaut d'adoucir les moeurs, faire l'objet d'actes de résistance. En ces temps troublés par les obscurantismes de tous bords, c'est toujours bon de l'avoir en tête.

Même si le personnage de François peut paraître parfois un peu niais et naïf, encore une fois, Marcel Sel réussit la prouesse d'écrire un roman ultra bien documenté en arrivant à mettre de la poésie et même de la délicatesse dans ce monde et cette époque de brutes, et rien que pour cela ce roman mérite le détour.
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Elles sont Allemandes, elles ont cru en leur führer, elles pensaient être le peuple de la race suprême. Puis elles ont eu peur, elles ont compris que tout était fini, que des hordes sauvages étaient aux portes de l'Allemagne, et que leur corps serait ravagé, détruit à jamais, sans aucune chance de réparation ou même de début d'excuses.
Elles ont été l'objet de la vengeance suprême des Russes sur les meurtriers nazis. Élise était l'une d'elles. François était son amant.

Prisonnier de guerre français affecté au travail agricole dans la campagne polonaise germanisée, François a vu, au cours de ses quatre années de détention, cette Allemagne descendre de son piédestal pour s'écrouler dans la fange. Mais il a vu aussi Élise, ou la baronne, ou un certain capitaine de la Wehrmacht, commencer à douter, à en vouloir à Hitler.
Pourtant le jour de son exécution, Élise dénazifiée depuis des mois criera "Heil Hitler".
Trente ans plus tard, alors que sa femme vient de partir, il a besoin de réponses. On est dans les années 80, le bloc communiste est solide, ses réponses se trouvent de l'autre côté du mur.

Le personnage de François m'a agacée. Il est un peu niais dans ses réflexions et le choix de l'auteur de lui donner un langage parlé populaire tout au long du livre n'aide pas.
Mais c'est un bien piètre reproche comparé à la qualité de ce roman.

Ces différentes plongées en RDA, en Pologne communiste, en Allemagne nazie, en Italie d'après-guerre… Cette maitrise des époques, des lieux, des personnages aux noms germaniques, sans jamais perdre le lecteur… Ce sujet qui a fait couler tant d'encre, mais qui se renouvèle une fois de plus sous l'excellente plume de Marcel Sel… Ces voyages dans la tête d'Élise pour fuir cette longue nuit de viol par l'armée Bolchevick… Quel roman, mais quel roman!!

En fermant "Rosa", le premier roman de Marcel Sel, j'avais immédiatement commandé "Élise". Je ne suis pas déçue et je serai lectrice du 3e!

Un roman à lire! Un auteur à lire!

Lien : https://carpentersracontent...
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un livre coup de poing qui déménage et qui nous donne le point de vue allemand sous l'oeil d'un français prisonnier en Allemagne durant la seconde guerre mondiale.

Le récit est extrêmement bien documenté et passionnera tous les férus de cette terrible période du 20 ième siècle , l'écriture est fluide et originale. J'ai été embarqué dans ce feuilleton mais qui nous désespère sur l'âme humaine car la guerre fait s'échapper le bourreau qui se cache dans bien des individus.

Nous sommes aussi effarés de la bestialité des russes pénétrant en 1945 en Allemagne et violant toutes « choses » féminines sur leur passage ( spécifions que le récit fut écrit avant l'envahissement de l'Ukraine par la Russie )

Au coeur de la sauvagerie , l'ombre d'une tendre histoire d'amour se promène et donne de la légèreté dans ce cimetière d'ombres , l'humain est capable du pire et du meilleur , ce ne sont pas toujours les mêmes … j'ai été séduit par ce roman que j'ai lu d'une traite mais certains passages nous tétanisent d'effroi d'autant que nous savons qu'ils sont véridiques
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Les romans et les films sur la seconde guerre mondiale sont tellement nombreux que même les passionnés de fiction historique frôlent parfois l'overdose. Combien de fois a-t-on déjà lu ou vu le récit d'une jeune française tombée amoureuse d'un soldat allemand pendant l'Occupation ? L'Elise de Marcel Sel s'éloigne heureusement de ces clichés. Ce roman historique paru en octobre 2019 offre une perspective très intéressante sur l'idylle d'un prisonnier de guerre français avec une jeune Allemande.

François Bourdoiseau est un sexagénaire que sa femme vient de quitter. Seul avec sa culpabilité, il repense à son premier amour. Fait prisonnier par les Allemands en 1940 alors qu'il n'a que 24 ans, il est stationné en Mazurie, une région du Nord-Est de la Pologne qui fait alors partie du Reich allemand. En plus des travaux agricoles obligatoires, ses compétences d'accordeur de piano le mettent en relation avec la baronne locale qui est cantatrice à ses heures. C'est là qu'il y rencontre Elise, une jeune Allemande qui prend des cours de chants auprès de la baronne.

Alors que la guerre n'en finit pas, les conditions de vie s'aggravent et la vision du monde d'Elise est peu à peu ébranlée. Son idylle avec François prend fin subitement au moment de la déroute allemande, alors que les soldats soviétiques arrivent en Mazurie. Incrédule, François voit Elise crier Heil Hilter ! en faisant le salut nazi devant un soldat russe, avant d'être exécutée.

Des années plus tard, François reprend le chemin de la Pologne pour tenter de comprendre ce cri. Elise était-elle vraiment nazie ? Chaque étape de son parcours amène un flashback qui le replonge dans ses années de captivité. Il se remémore les amitiés entre prisonniers, la méfiance puis la solidarité naissante entre prisonniers et habitants du village. Parallèlement à sa quête, le lecteur entend aussi la voix d'Elise qui partage ses propres souvenirs à la veille de sa mort. Persuadée qu'elle est sur le point d'être exécutée, elle entame un décompte macabre qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin.

L'alternance des deux points de vue fonctionne très bien et le récit d'Elise offre une perspective intéressante sur l'endoctrinement des jeunes dans l'Allemagne hitlérienne, et sur l'écart croissant entre la propagande idéologique et la réalité quotidienne. Ironie du sort, François et ses camarades prisonniers sont stationnés à quelques mètres de la Tanière du Loup, le QG d'Hitler en Pologne censé être totalement secret. Une situation qui aura une conséquence inattendue pour Elise

Bien que le style oral adopté par l'auteur soit un peu déstabilisant au début, le lecteur s'identifie rapidement à François. Celui-ci est d'autant plus attachant qu'il se remet en question et cherche à comprendre les raisons de son « abandon » par les deux femmes qu'il a le plus aimées : Elise, puis sa femme Rita, une Italienne survivante des camps. Homme de principe qui ne cherche pas à être un héros à tout prix, il refuse de mettre tous les Allemands dans le même panier et cherche le meilleur moyen de survire à la guerre sans se trahir.

En mettant en avant de nombreux aspects peu souvent peu évoqués dans les récits sur la seconde guerre mondiale, comme les exactions de soldats russes (en particulier à l'égard des femmes) à leur arrivée en Allemagne, Elise contribue à une meilleure compréhension de la guerre – si tant est qu'on puisse comprendre l'incompréhensible violence de toute guerre. Sans rien enlever à la force du roman, l'épilogue intitulé « La fiction et l'histoire » offre par ailleurs une mine d'informations très intéressantes sur la part de réalité et d'imaginaire dans les évènements décrits par l'auteur.

Elise est donc un livre qui mérite largement qu'on se plonge dans ses 450 pages. Il donne envie de découvrir Rosa, le premier roman de Marcel Sel.
Lien : https://histfict.fr/elise-ma..
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Un vrai coup de coeur. Livre lu dans le cadre d'une lecture organisée par la bibliothèque et un prix à attribuer.
J'ai découvert l'écriture de Marcel Sel que je ne connaissais pas. Un seul mot BRAVO pour le splendide roman. Il contient tout ce que j'aime : un travail historique particulièrement fouillé. Basé sur 2 époques la 2e guerre mondiale et les années 70 où le personnage François, français ayant été affecté au travail obligatoire dans un village en Allemagne, part à la recherche de son passé. En parallèle, une autre voix : l'amoureuse de François et le supplice faite aux femmes lors de la libération par les Russes. Viols, torture et massacre de population dans les villages (partie souvent oublié dans les manuels d'histoire qui souvent s'arrête aux méfaits des fascistes). Bref, un livre très intéressant qui ouvre la réflexion sur la guerre, le rôle des uns et des autres. Il y a également de très beaux passages de musique et de poésie allemande où on découvre à quoi ce sont raccrochés certaines allemandes durant cette période. Analyse également du phénomène du fascisme et du poison instillé dans le certain des jeunes qui en viennent à dénoncer leurs propres familles. Un vrai coup de coeur et livre à recommander qui est tellement au coeur de l'actualité (en 2022), même stratagène et au fond rien n'a changé dans certaines mentalités. Merci à l'auteur pour ce très bon moment de lecture. Je m'en vais découvrir Rosa son premier roman.
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J'avais aimé « Rosa », j'ai encore apprécié davantage « Elise »
Ici aussi, Marcel Sel promène le lecteur dans le temps, dans l'espace et varie les thèmes.
Voici François qui s'engage en 1940, presque enthousiaste à l'idée de défendre la France et de flanquer une raclée à ces nazis qu'il déteste d'autant plus qu'il est communiste; le revoici, prisonnier dans un camp de Mazurie en Prusse orientale. Il a la chance d'être bon pianiste et est «engagé » pour accompagner une baronne cantatrice, ce qui lui permet d'être souvent au « château » plutôt que dans son sinistre camp. Il y rencontre Elise, également au service de la baronne. Elise est allemande mais a commis quelque méfait : pour la punir, les nazis l'ont fait « goûteuse » du Führer. Elle est attirée par François mais se refuse longtemps à toute intimité avec ce prisonnier. On la retrouve à la fin de la guerre avec une quinzaine de compatriotes, toutes violées, torturées, tuées par les soldats russes qui ont « libéré » la Mazurie du nazisme. Voici encore François, quelques dizaines d'années plus tard, qui entreprend une sorte de pèlerinage sur les traces -devenues polonaises- de son passé.
Marcel Sel décrit sans complaisance les monstruosités dont sont capables les hommes. Les nazis en sont un exemple, mais il montre aussi comment tout un peuple a pu être aveuglé par Hitler et sa propagande, comment certains allemands, comme la baronne, ont été déboussolés en découvrant peu à peu la vérité, allant jusqu'à tenter d'éliminer le Führer. Les soldats russes, eux, semblent encore plus barbares que les nazis. Certains passages sont durs à lire, mais l'auteur a réussi à bien les intégrer dans son histoire.
L'idylle entre François et Elise était prévisible dès le début, mais ne tombe jamais dans le mélo. Elle constitue un des éléments que Marcel Sel a rassemblés pour en faire un roman poignant, profond et humain.
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