AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 50 notes
5
10 avis
4
9 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Tu vas écrire un roman, qu'il m'a dit. C'était un ordre » Ainsi commence « Rosa », l'écriture d'un roman imposée par le père et l'humiliation du fils, le narrateur de cette histoire. Car oui, il va l'écrire, ce roman, et noircir ses pages pour toucher la rétribution que lui verse ce père autoritaire. Et c'est là qu'entre en scène la seconde histoire de « Rosa », à la fois histoire familiale et fresque historique et qui va retracer grâce à l'enquête du narrateur la destinée dramatique de sa grand-mère Rosa. Juive italienne, Rosa est une jeune fille au caractère bien trempé, elle n'hésitera pas à embrasser le parti des Garibaldi qui se battent contre le fascisme de Mussolini..Peu à peu, sous la plume du fils, se révèle ce secret de famille muselé par le père.
Le récit de la vie mouvementée de Rosa dans les années trente s'intercale avec bonheur et intelligence avec les propres aventures du narrateur dans un quartier populaire de Bruxelles des années 2000.

A travers le destin de Rosa, c'est une traversée de l'histoire européenne des années trente à nos jours que nous offre Marcel Sel. Parfois tragique, souvent drôle et jamais ennuyeuse, cette histoire m'a charmée.
Les personnages sont bien campés et, le livre refermé, j'ai longtemps gardé l'image de Rosa.
La construction, ingénieuse, et le style, limpide et tonique, contribuent au plaisir de la lecture
C'est bien documenté, avec quelques passages inspirés d'histoires réelles, mais tout cela reste crédible.
Un beau roman



Commenter  J’apprécie          100
Je connaissais l'humour et le sens critique de Marcel Sel par ses chroniques hebdomadaires dans mon journal des programmes télé.
J'ai découvert son roman avec plaisir.
L'idée de départ est géniale. le personnage principal obligé d'écrire un livre et en profitant pour régler ses comptes avec son père est une belle trouvaille.
Ensuite le sujet historique est bien traité, bien documenté. le style est truculent et plein de vie qui déborde des pages.
On sent que l'auteur aime sa ville, Bruxelles hors des sentiers battus et des guides pour touristes, une Bruxelles du petit peuple, authentique. Et puis, ce petit village italien des "cinque terre" suspendu sur la mer avec ses sentiers à flancs de falaises et ses maisons de pêcheurs multicolores, m'ont donné l'envie de revoir cet endroit magique.
Les personnages s'entremêlent entre Belgique et Italie, entre passé et présent, entre secrets et non-dits. Un bon moment de lecture.
Lien : https://babelio.com/livres/M..
Commenter  J’apprécie          70
Maurice est artiste. Bon à rien, dirait son père qui l'entretient jusqu'au jour où il décide qu'il le paiera pour une bonne raison : l'écriture d'un roman. 30 euros la page. A défaut, il lui coupera les vivres.

Maurice, mû par le désir de vengeance de la domination paternelle, rédige l'histoire de Rosa, sa grand-mère. Cette histoire, tous, y compris son père, l'ignorent. Rosa a été déportée. Elle était italienne et juive. Son fils, le père de Maurice, lui qui se veut être un bon catholique, l'est donc également. Encore faudrait-il pour le savoir qu'il lise les pages que lui transmet son fils.

Peu importe, le désir de vengeance laisse place à la curiosité : Maurice se prend au jeu de la découverte de son histoire familiale. Dans son Bruxelles populaire, il s'imprègne de la vie de Rosa, parcours les carnets que son grand-père lui avait fait acheter et sur lesquels il avait scrupuleusement indiqué l'histoire secrète que son aïeul lui contait.

Roman dans le roman, Maurice narre la rédaction du roman « Rosa », que nous lisons. le Bruxelles populaire des années 2000 du petit-fils côtoie l'Italie fasciste des années 30 de la grand-mère. Deux ambiances, deux lieux, deux histoires, reliés par une lignée familiale.

Bien que j'ai préféré l'immersion dans l'Italie mussolinienne d'avant-guerre à celle de la vie bruxelloise de Maurice, la mise en abîme narrative apporte tout son intérêt au roman, jusqu'au dénouement de l'histoire qui n'en constitue plus qu'une seule.

J'ai particulièrement apprécié l'atmosphère se dégageant des descriptions italiennes de Rosa. Les paysages des Cinqueterre, l'armoire bleue sur fond ocre, le rire de la vieille Carmela, la sauce tomate de la trattoria familiale. L'Italie est à nos pieds. Malheureusement pour Rosa et pour tant d'autres, elle a chaussé sa propre forme, décrite avec justesse.

Loin des polémiques dont Marcel Sel est friand sur son blog, l'auteur nous livre un premier roman juste et émouvant, sur le destin d'une femme libre, fidèle à ses convictions.

Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce premier roman, Marcel Sel met en scène un jeune écrivain bruxellois mal dans sa vie, contraint par son père d'écrire un roman sous peine de se voir couper les vivres. Maurice entreprend de raconter l'histoire de Rosa, sa grand-mère, pour punir le père en révélant les secrets familiaux que son grand-père lui a fait consigner dans de petits carnets à spirales.

C'est le début d'un roman dans le roman, qui nous emmène dans l'Italie fasciste des années vingt et trente où règne une ambiance de fervent soutien au Duce. La construction alternée qui nous transporte sans cesse de Bruxelles en Italie fait vivre les sentiments de quatre générations sur qui la guerre a laissé des traces et des blessures inguérissables. le poids des non dits, du secret et leur cortège de traumatismes plus ou moins conscients qui se transmet de génération en génération est au centre du récit.

C'est un roman tout en finesse, les personnages sont ambivalents, indécis, leurs motivations fragiles et complexes, ce qui les rends humains et attachants. Et au milieu de tous, il y a Rosa, une vraie Hannibale comme la nomme son mari, décidée et fidèle à ses choix. Un texte touchant, qui se lit d'une traite parce qu'on s'attache tant à toute cette smala qu'on veut savoir, sans attendre.

Commenter  J’apprécie          50
Roman à deux niveaux très différents, ce qui le rend particulièrement original.
Premier niveau : Maurice, le narrateur, est un jeune oisif qui vit aux crochets de son père, jusqu'au jour où ce dernier lui impose d'écrire un roman, rétribué 30 € la page. Le deuxième niveau est le roman lui-même.
Maurice nous raconte l'histoire de sa grand-mère Rosa Molinari, dans l'Italie qui voit la montée en puissance de Mussolini. Ce fond historique nous fait mieux comprendre ce que fut l'Italie fasciste, qui n'accepta pas les violences extrêmes des Nazis. Mussolini fut d'ailleurs destitué en 1943, et Rosa de fasciste devint résistante. Pour son malheur, elle avait des ancêtres juifs, et fut déportée. Dans le wagon de l'horreur, elle eut le temps de se confier à Aaron Zeller, qui, rescapé, retrouva Giorgio, le mari de Rosa. Et ce dernier se confia un jour à son petit-fils.
Maurice vit maintenant à Bruxelles et écrit pour les 30 € bien sûr mais aussi pour se venger de son père qui lui semble indifférent à tout et ne connaît rien de l'histoire de sa propre mère. Ces rapports entre père et fils sont bien rendus, même de façon sous-jacente, et la fin de l'histoire permettra de corriger bien des malentendus.
J'ai aimé aussi ce contraste entre l'Italie lumineuse (d'autant plus qu'elle se situe surtout dans l'imagination) et la tristesse des quartiers populaires de Bruxelles où vit Maurice. Ici aussi, les dernières pages modifieront ses sentiments pour sa ville.
J'ai moins aimé par-contre l'épisode de sa rencontre avec Jane dont il tombe amoureux. Il n'était pas indispensable.
Il n'en reste pas moins que ce roman est chaleureux et profond, tout en nuances. Difficile de croire que l'auteur est aussi le bloggeur iconoclaste bien connu en Belgique !
Commenter  J’apprécie          41
Tout commence dans les années 2000 à Bruxelles où Maurice, fils d'un riche patron d'une société d'import-export vit grâce aux revenus que son père lui fournit. Un jour ce dernier décide qu'il va devoir mériter ses rentes et lui demande d'écrire un livre. Maurice y voit l'occasion de régler ses comptes avec son père. Il se lance donc dans l'écriture de la biographie de sa grand-mère dont l'histoire lui a été transmise par son grand-père des années auparavant. On découvre donc le parcours d'une jeune femme vivant dans l'Italie fasciste de la fin des années 30. le récit se veut très descriptif autant des personnages que des lieux. Je me suis senti transporté dans ces petits villages de pêcheurs perchés à flanc de falaise sur la côte méditerranéenne. Même si l'issue tragique de Rosa se fait rapidement sentir, on sent que l'auteur a richement documenté son récit lorsqu'il évoque la délicate position des juifs en Italie pendant la seconde guerre mondiale. La structure du récit n'est cependant pas aisée. L'histoire est remplie de flashbacks qui ne sont pas toujours bien délimités. Il en résulte cependant que Marcel Sel nous propose une histoire touchante au-travers de laquelle le lecteur à l'impression de faire des allers-retours entre un quartier populaire de Bruxelles des années 2000 et l'Italie des années 1940.
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire de Rosa est somme toute traditionnelle mais la façon dont l'auteur a choisi de la raconter est tout à fait originale et signifiante.
Le narrateur-écrivain est un jeune looser qui vit à Bruxelles (le plaisir de reconnaître les lieux !), entretenu par son père homme d'affaires avec qui les relations sont tendues. Celui-ci l'avertit qu'il le paiera désormais pour les pages écrites. le romancier ourdit sa vengeance : il racontera la terrible histoire de Rosa, sa grand-mère paternelle, histoire dont son grand-père l'a fait unique dépositaire. Nous voilà en Italie sous Mussolini. Dépaysement et suspense garantis.
J'ai beaucoup appris sur le fascisme et l'époque de Mussolini. le propos est très subtil sur l'impact de l'histoire sur les individus, la difficulté à choisir un camp et les relations parents-enfants. Un beau roman d'apprentissage aussi ! C'est très riche !
Commenter  J’apprécie          20
J'ai aimé l'écriture, le narrateur raconte l'histoire de ses grands parents, dans une Italie d'abord fasciste et enfin libre, durant la guerre 40-45 et en parallèle sa propre histoire avec son père...un peu inexistante finalement, victimes collatérales d'un drame datant de presque 65 ans. Des chapitres courts . Une lecture très agréable. Je conseille 🙂
Commenter  J’apprécie          10
Rosa fait partie de ces femmes admirables dont on a envie de suivre l'exemple. Dévouée, courageuse, indomptable sont autant d'adjectifs qui correspondent à cette femme dont la trace se perd dans un train. Un train qu'elle a dû prendre en 1944 où elle a rencontré Mr Zoller, à qui elle a raconté sa vie avant de devoir descendre.
Dans ce roman à double voix, nous suivons d'une part Maurice, trentenaire entretenu par son père, habitant à Bruxelles à notre époque. D'autre part, nous avons Rosa et l'histoire de sa famille, dans le nord de l'Italie dans les années quarante.
J'ai été totalement happée par ce roman historique ! L'auteur nous plonge aux côtés de Maurice, Rosa, Albert, d'une flopée de personnes dont les destins sont intrinsèquement liés.
mes sensibles s'abstenir, certains passages sont crus et cruels, résurgence de la violence des nazis à l'égard des juifs… Et de toutes autres minorités leur déplaisant.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (122) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3676 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}