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Critique de Livretoi


Avant d'avoir lu le récit autobiographique de Roman PolanskI "Roman", je savais vaguement qu'il avait été accusé de viol sur mineure et qu'il avait fui les Etats-Unis pour échapper à des poursuites. L'image que j'avais du réalisateur ne cadrait pas avec cette réputation de violeur, au sens fort du mot viol. Comment un réalisateur à succès, courtisé, entouré de femmes désirantes, qui plus est marqué par le meurtre atroce de son épouse enceinte Sharon Tate, pouvait-il se rendre coupable de viol ? Intuitivement je n'y croyais pas.

Puis j'ai lu "Roman" de Polanski, et ma conviction était forgée. Polanski, venu pour une série de photos sensuelles pour le magazine Vogue, a été victime d'une Lolita émancipée et d'un guet-apens orchestré par sa mère actrice et son beau-père, amers de ne pas avoir été aidés dans leurs sollicitations personnelles auprès du réalisateur.

Je m'étonnais que la justice n'ait pas démêlé le vrai du faux dans cette affaire et disculpé Roman Polanski; Confrontations objectives de témoignages, circonstances, faisceaux de présomptions auraient dû en toute logique aboutir à un non-lieu.

Dominique SELS refait l'enquête, donne son point de vue, défend courageusement Roman POLANSKI et accuse à la fois la société d'hypocrisie et les mères qui jettent leurs filles en pâture aux hommes sur un marché du désir (belle expression) dont chacun connaît les règles du jeu.

Dominique SELS, qui a écrit sur les couples avec écart d'âge dans la très intéressante trilogie "Camarillo, adios les seventies", la suite "Les plus beaux diamants du monde" et l'essai "La petite maîtresse" sait de quoi elle parle puisqu'elle a vécu plusieurs histoires d'amour à 20 ans avec des hommes plus âgés qu'elle.

La prise de position de Dominique SELS dans "Sans Fernando Valley" me réjouit car il conforte tout à fait mon ressenti. Je m'étais étonné que personne, ni la justice, ni les hommes, ni les femmes, ni le monde artistique, n'ait pris position sur cette affaire. Un personnage supplémentaire, peu évoqué comme témoin par Dominique SELS, est Anjelica Huston, présente dans la maison de Jack Nicholson après les faits reprochés, témoignage essentiel pour attester l'absence de drame et la nature de la relation entre la jeune fille et Roman Polanski. mais je crois que pour des motifs de carrière elle avait voulu se préserver...Bref, cette histoire n'honore pas la justice.

Dominique SELS a eu le courage de prendre position. Son ouvrage est très intéressant car au-delà de l'affaire, elle aborde la problématique de la séduction, de l'amour, du désir, de l'ambiguïté des rapports hommes-femmes, du pouvoir des femmes sur ces marchés du désirs, etc.

Quelques expressions savoureuses émaillent le propos, par exemple
"Coucherie transactionnelle ; Culture du troc charnel ; Les immémoriales tractations marchandes entre hommes et femmes ; cette panthère invisible, appelée le désir féminin ; le continent noir, image désuète ; Risque interne aux métiers du désir". Des références littéraires intéressante sont proposées (par exemple comparaison de Polanski avec Oliver Twist,Tom Sawyer, référence au Banquet de Platon, à Stendhal, à Kafka, etc).
Voir par ailleurs en Citations.



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