Avec lui, j'ai l'impression d'être la chose la plus extraordinaire depuis l'invention des cookies à 0%.
Il y a aussi une demi-douzaine de jolies femmes, la trentaine. Elles sont éparpillées dans le wagon et tiennent leur sac à main Prada bien serré sur leur poitrine. Certaines parcourent des rapports, d'autres lisent un livre ou jettent un regard vide par la fenêtre obscure.
Les regarder me déprime. Elles sont comme moi. Comme moi, elles ont passé quelques heures avec des amis après le travail. Certaines ont peut-être eu un rendez-vous galant... et maintenant elles rentrent chez elles.
Seules.
Seules un vendredi à 22h30. Elles vont ouvrir leur courrier, fouiller dans le frigo, feuilleter un numéro de Vogue, rêver de promotions, de fiancés, de demandes en mariage. Et déprimer jusqu'à ce que le sommeil finisse par les engloutir.
Je jette un coup d'œil dans la glace. Que puis-je faire de plus pour que Jeremy Black me trouve séduisante ? Gwen m'a dit un jour que je ressemble à la fille de That Girl. Le seul souvenir que j'ai de ce sitcom — j'étais toute petite — c'est que maman était complètement accro. Elle n'en ratait pas un épisode. Je suppose qu'il devait y avoir une ressemblance entre moi et la jeune actrice Mario Thomas. J'avais les mêmes yeux bruns pétillants. Les mêmes cheveux châtain foncé brillants, qui descendaient jusqu'à mes épaules. Le même teint pâle. Mais de là à dire que j'étais That Girl... Plutôt la Femme Invisible, oui. Du moins pour Jeremy Black.
Je me souviens qu'il a éclaté de rire. Il m'a fait descendre la Cinquième Avenue jusqu'au coin de la 59e Rue en esquissant des pas de valse, comme si nous étions dans une salle de bal.
Mon père est mort le lendemain d'une attaque. Il avait trente-six ans.
Ce qui est important, c’est votre parcours. Peu importe les épreuves que vous avez subies, vous êtes toujours retombées sur vos pieds, et vous avez continué à avancer, sans perdre courage…
En fait, il y a des tas de choses que j’ignorais. Je réalise maintenant l’impact qu’ont eu sur moi la mort de mon père, puis celle de ma mère. Chaque fois que je suis confrontée à la perte réelle ou imaginaire d’un être que j’aime, je m’écroule. C’est ce qui s’est passé avec Max quand il m’a quittée pour une autre femme… Maintenant, j’imagine que tante Ina va me délaisser pour s’occuper de sa nouvelle famille…
Je me demande subitement ce qui est le pire : ne plus avoir ses parents, ou avoir des parents qui n’ont aucun respect pour vous. Qui n’ont pas le moindre sentiment pour vous. Qui ne vous aiment pas. Et qui tiennent un registre de vos erreurs et de vos défaillances d’une encre indélébile.
Elle est enceinte… Je me demande ce qu’elle peut ressentir, mais je n’ose pas le lui demander car elle risque de trouver ma question un peu saugrenue. Savoir qu’on porte la vie dans son ventre, la mini version d’un homme et d’une femme, ça doit être génial… On ne peut sans doute pas sentir physiquement grandir son enfant à ce stade, mais rien que d’y penser, ça doit être le top du top. Je suis sûre qu’on ne se sent jamais seule.
Les gens riches sont obsédés par l’argent. Ils n’en ont jamais assez, parce qu’ils dépensent sans compter.
C’était une adepte convaincue de l’adage L’habit ne fait pas le moine. Elle faisait peu de cas des apparences, et entre un médecin et un ouvrier, elle aurait donné sa préférence à celui qui avait le plus de cœur…