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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Qu'as-tu fait à la guerre, Papa ?" est le titre d'un film de Blake Edwards, et ç'aurait pu être celui de ce roman. Sauf qu'on n'est pas dans une comédie.
Alex, prof de math de 42 ans à l'existence vide, découvre son père suicidé. Alex n'a jamais vraiment su qui il était, un ancien d'Algérie enfermé dans son silence, prisonnier de ses souvenirs. Il décide alors d'aller en Algérie, à la recherche de son père -et de lui-même. Ce faisant, il va découvrir un pays et une culture qui vont le subjuguer.
J'ai été subjuguée, moi aussi, par cette déambulation et ces rencontres dans les rues d'Alger, ces descriptions sans concessions qui imprègnent le roman d'odeurs, de chaleur, de bruit, de lumière, de poussière, de saleté et de beauté. J'avais l'impression d'y être, et j'ai encore l'écho des bruits de la ville dans les oreilles, et le goût de l'air salé sur la peau.
Mais ce roman court, et dense sensoriellement et émotionnellement, est surtout une histoire douloureuse comme une cicatrice qui ne se referme pas, celle de la guerre d'Algérie. J'ai apprécié que l'auteur renvoie dos à dos tous ceux qui l'utilisent aujourd'hui à des fins nationalistes, que ce soit pour se victimiser ou pour raviver les haines, et qu'il pose les bonnes questions sur l'héroïsme. Mais il propose également de belles pistes de réflexions sur la filiation, l'identité, l'ouverture à l'autre, la confiance, la générosité, et c'est ce que j'ai préféré dans ce roman : la mise en exergue rationnelle de cette humanité dérisoire mais tellement précieuse, si facilement raillée et pourtant seule à pouvoir rendre la vie supportable. J'ai trouvé cela vivifiant, à une époque où le cynisme ambiant racornit les esprits.
Enfin, je suis tombée sous le charme du style simple et élégant, que j'imagine soigneusement travaillé, ciselé, poli, avec un réel amour de la langue.
C'est donc un roman pour tous ceux qui ont envie de se laisser emporter à contre-courant de la pensée dominante ; et ça fait un bien fou.
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Après l'Italie avec Vincent Engel, la Crête avec Victoria Hislop, voici l'Algérie.
Des lectures qui se suivent et m'emmènent en voyage dans d'autres pays, j'adore.

Alex, professeur divorcé, découvre son père pendu.
Un père manquant qu'il avait toujours trouvé frustre, bourru, étriqué, « beauf ».
Les questions sur ce suicide surgissent, le mettant mal à l'aise et le menant jusqu'en Algérie en quête de réponses.
La guerre d'Algérie n'a pas fini de faire couler de l'encre. Elle n'en n'a pas fini non plus avec Alex et Kahina, la jeune femme qu'il rencontre à Alger.
« Finir la guerre » est un livre puissant et profond, posant bien des questionnements sur
- les barbaries de la guerre
- l'héritage de nos pères
- les relations père/fils
La plume est belle et fine, les personnages parfaitement véridiques.
Il n'y a aucune fausse note dans ce court roman qui ne laisse pas indifférent, jusqu'à titre qui est si bien choisi.

Je ne remercierai jamais assez babelio pour ces belles découvertes à côté desquelles j'aurais pu passer.
Merci aussi aux éditions Phébus
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Alex trouve son père pendu. Pour ce prof de lycée strasbourgeois divorcé à la vie déjà bien triste, le coup est rude. Ce suicide est pour lui un mystère. Son père, il ne l'a jamais vraiment compris : « Les rires ne perçaient qu'exceptionnellement la carapace sombre chez cet homme courbé de toujours, secret, rarement brutal, le plus souvent taciturne, un homme aimant mais à sa manière, rêche et bourrue ». Aucune véritable complicité entre eux, Alex gardant en grandissant bien peu de considération pour celui qu'il appelait « le vieux ».

Mais une lettre découverte dans les papiers du défunt pousse son fils à partir pour l'Algérie. Il retrouve sur place Kahina, l'auteure de la lettre, une femme de son âge lui révélant le lien qui unissait leurs pères respectifs depuis la guerre. En racontant leur rencontre au coeur d'un conflit d'une violence indicible, elle transforme en héros cet homme qu'Alex prenait pour un taiseux sans intérêt. Les choses ne sont pour autant pas si simples et au fil de son enquête sur le passé algérien de son géniteur, Alex va voir ses nouvelles certitudes vaciller…

Un premier roman absolument remarquable, dressant les ponts entre l'Algérie de l'indépendance et celle d'aujourd'hui, sans mettre un voile sur les problèmes actuels ni nier la beauté qui se dégage de cette terre et de ses habitants. Sombre et lumineux comme le pays qu'il découvre, le cheminement intérieur d'Alex est semé d'embûches mais reste chargé d'espoir. le texte est magnifique, il interroge sur la lâcheté, l'amitié, la trahison, sur la frontière ténue entre héros et bourreaux, sur l'idée de résistance, de responsabilité individuelle face à la soumission aux ordres de l'autorité « légitime ». Il dit aussi magnifiquement l'Alger d'aujourd'hui, ses ruelles sales écrasées de chaleur, sa jeunesse désoeuvrée mais pas abattue, le goût du partage de sa population. C'est beau, très fort, lucide et sans jugement de valeur.

Même si, comme le dit Kahina, « nous ne sommes pas coupables des actes de nos pères », nous portons en nous l'histoire de nos parents, qu'on le veuille ou non, et nous la subissons toujours plus ou moins. L'important finalement étant de ne jamais juger sans savoir. Plus facile à dire qu'à faire, Alex y parviendra, se libérant enfin de la chape de plomb qu'il sentait peser sur ses épaules depuis l'enfance et amorçant enfin une métamorphose aussi salvatrice qu'indispensable.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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C'est toujours excitant de découvrir un premier roman et quand, en plus, il est bien écrit et nous émeut, alors, là, on est comblé.

C'est le cas avec ce roman.

Le père d'Alex se suicide, une lettre en provenance d'Algérie est arrivée quelques jours avant sa mort, il n'en faut pas moins pour créer une intrigue et ferrer le lecteur curieux.

J'ai tout aimé : le style qui nous saisit dès les premières lignes, les mots parfois crus mais toujours justes, la description de l'Algérie actuelle, les souvenirs de l'Algérie en guerre, la quête du personnage principal avec sa part de doutes et d'hésitations.

C'est un livre à découvrir, à lire, sans aucune hésitation.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Finir la guerre, les souvenirs de guerre, de la pénible guerre d'Algérie.
Alex, enseignant, vit seul ; il est très proche de sa soeur Valérie et voit occasionnellement son fils Julien qui crèche chez sa mère. Alex vit mal le suicide de son père, suite à une lettre mystérieuse venue d'Algérie. Que s'est-il donc passé là-bas cinquante ans plus tôt ? La guerre d'indépendance où son père était soldat. Il ne lui a jamais parlé de son passé ; il était plutôt distant de son fils. Alex cherche à savoir, sa quête le mène en Algérie et cela bouleversera sa vie.
Le style élégant aux descriptions sobres mais précises ne peut qu'enchanter le lecteur. D'autant plus que l'intrigue se dénoue lentement, chapitre par chapitre. Sont révélés les petits côtés de la guerre peu glorieux ! Mais au fond, la guerre n'est jamais propre et chacun essaie de suivre son destin.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, reçu dans le cadre de la masse critique.

On est emporté en Algérie, par le biais d'Alex la quarantaine, qui va tenter de découvrir les raisons qui ont poussé son père au suicide.

On y découvre un pays accueillant, des personnages attachants.

La lecture est très plaisante, fluide.
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