AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les hommes dans la prison (9)

Extrait de la préface due à Panait Istrati :

" Il n'y a pas de héros de roman dans ce roman , à moins que la terrible machine , la prison n'en soit le véritable héros . Il s'agit non de " MOI " , non de quelques-uns , mais des hommes , de tous les hommes écrasés dans ce coin noir de la société . Il me semble , en effet , que le temps vient d'une littérature qui découvre enfin les masses , le lien entre l'individu et ses semblables et ne posera plus les problèmes de la destinée individuelle qu'en fonction de la destinée de tous . "

Ainsi pense l'écrivain VIctor Serge ...... parce qu'il est de la race des hommes qui ne peuvent vivre qu'au milieu d'une humanité libre .
Commenter  J’apprécie          100
… On n’apporte rien avec soi dans la cellule. On y trouve parfois un livre. Pas une feuille de papier. Aucun ouvrage. Les prévenus ont la faculté de demander du travail, mais plusieurs jours se passent avant qu’ils en reçoivent et c’est invariablement un travail dérisoirement rétribué, d’une abrutissante monotonie : tri de grains de café, confection de sacs de papier, confection d’éventails en papier, pliage de cahiers d’écolier.
Commenter  J’apprécie          20
La différence entre les lâches et les autres c’est que les autres, la minute passée sans qu’un geste en ait décelé l’émoi, retrouvent la pleine possession d’eux-mêmes. Les lâches restent brisés.
Commenter  J’apprécie          20
Les moralistes comparent parfois l’exercice de la médecine à un sacerdoce. Mission du médecin, du prêtre, de l’avocat ; assistance aux malades, aux désemparés, aux victimes et aux coupables. Les murs de la prison franchis, qu’il reste peu de chose de ces vieilles hypocrisies ! Victime ou coupable, – subtile distinction ! – le prévenu qui ne peut payer n’a pas en réalité d’avocat.
Commenter  J’apprécie          10
La prison moderne ressemble aussi peu à la vieille bastille crénelée – dont chaque meurtrière, chaque créneau avouaient le souci de se défendre contre la campagne ou la cité – que la toute-puissante société capitaliste aux monarchies absolues de jadis, si limitées dans leur puissance réelle. La prison moderne se sent, installée en pleine ville ou à la périphérie, en pleine sécurité. Elle étale avec sérénité, derrière de minces murailles, ses bâtiments grêles déployés en étoile. Du couvent et de la forteresse de jadis, elle n’a gardé que le strict minimum d’enceintes, de fenêtres grillées, de portes métalliques, de créneaux purement décoratifs. Sa perfection se révèle du premier coup d’œil, en ce qu’on ne peut la confondre avec nul autre édifice.
Commenter  J’apprécie          10
Tous les hommes qui ont vraiment connu la prison savent qu’elle peut étendre son accablante emprise bien au-delà de ses murailles matérielles. Il est une minute où ceux dont elle doit broyer la vie sentent avec une terrible précision disparaître tout présent, toute réalité, toute activité – tout ce qui est leur vie réelle – tandis que s’ouvre un nouveau chemin où l’on entre en trébuchant d’anxiété.
Commenter  J’apprécie          10
Entre deux maux, l’artiste révolutionnaire doit choisir celui qui a l’excuse de la générosité.
Car il y a l’artiste révolutionnaire comme il y a l’artiste de la tour d’ivoire. Et celui-là n’est pas forcément moins grand que l’autre. Ce qui les rend si différents, c’est la nature de leur cœur.
Le premier est incapable d’élever des hymnes à la beauté, au milieu d’une universelle laideur. Il est sensible à l’injustice autant qu’à la beauté ; citoyen du monde, frère des opprimés, autant qu’artiste. Et il a, par-dessus tout, le sens de la responsabilité à laquelle l’oblige la morale du talent et de l’intelligence.
Commenter  J’apprécie          10
Certes, le sublime de l’art existe. En dehors de toute autre question. Néanmoins, peut-on s’arrêter là ? On le pourrait, à des époques, encore inconnues, où il serait défendu à l’homme de réduire son prochain à la misère et de l’envoyer à la mort. À de telles époques, libre à chacun de nager dans le sublime.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne conçois la littérature que comme un moyen d’expression et de communion entre les hommes : un moyen particulièrement puissant aux yeux de ceux qui veulent transformer la société. Dire ce que l’on est, ce que l’on veut, ce que l’on a vécu, lutté, souffert, conquis. Il faut donc être de ceux qui luttent, souffrent, tombent, conquièrent. Et dès lors la littérature proprement dite ne tient plus dans la vie qu’une place assez secondaire.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (21) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1720 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}