… la mer que souillent les voyous,violeurs de leur mère première – vite,que se lèvent et embarquent avec moi des escadres de pirates pour arraisonner ces
pollueurs matricides,les saisir et les jeter,nus,dans des culs-de-basse-fosse –,les mers,victimes et bientôt mortes qui les défendra sauf les marins…
Les coups des séismes en percent les digues ou les obstruent,selon.Alors les eaux entrent en torrent dans notre fosse oblongue qu’entourent les terres habitées ;inversement,au bout de plusieurs fois mille ans,elles s’évaporent et tout y redevient glauque et noir.
Nous avions pour amie la mer…… mais pour ennemie,la mer,d’autant plus aiméeque sa fureur fait frémir,triomphale,la mer ravageuse,indifférente à nos souffrances comme une maîtressecruelle,la mer qui peut soudain se présenter devant la proue comme une haute et unique falaise ou paroi de
montagne et venir s’effondrer,fracassée,sur les œuvres vives comme un tsunami,la mer qui parfois force à se dresser,debout,sur les murs de la cabine ou de la passerelle pendant que le plancher se lève à la verticale,la
mer épouvante qui hante les nuits insomniaques sous les hululements de la corne de brume,la mer abominable,épouse et fille de la brise,passive devant le vent,la mer qui emporte des apparaux et avale des vies,la mer mortelle…