Guérir le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse

Il n'est pas non plus nécessaire d'être parfaitement bien avec soi avant de pouvoir faire don de soi.[...] Maslow [...] concluait que le stade ultime du développement personnel est celui où l'être humain "actualisé" peut commencer à se tourner vers les autres. Il parlait même de devenir un "serviteur" tout en insistant sur l'importance de se réaliser soi-même : "La meilleure manière de devenir un meilleur serviteur des autres est de devenir soi-même une meilleure personne. Mais, pour devenir une meilleure personne, il est nécessaire de servir les autres. Il est donc possible, obligatoire même, de faire les deux simultanément."

[...] hélas, je ne pense pas qu'un seul patient soit jamais reparti sans sa prescription de Prozac, ni avec un chat... Scientifiquement établie ou non, l'idée que la relation affective est en soi une intervention physiologique comparable à un médicament n'a tout simplement pas encore fait son chemin en médecine.

En fait, il a même été prouvé que la simple présence à vos côtés d'un animal vous rend "^plus attirant" aux yeux des autres.

La cohérence [cardiaque] induit un calme intérieur, mais ce n'est pas une méthode de relaxation : c'est une méthode d'action. La cohérence se pratique dans toutes les situations de la vie courante. Il est possible d'entrer en cohérence aussi bien quand votre coeur bat à 120 qu'à 55. C'est le même objectif ultime : être en cohérence pendant l'excitation de la course ou de la lutte, pendant le plaisir de la victoire, mais également face à la douleur et à la défaite ; et même pendant l'extase de l'amour. Les manuels de sexualité orientaux insistent sur l'importance d'ouvrir la porte énergétique du coeur par la concentration pour maîtriser et maximiser son plaisir.

Dans une autre étude, il y a plus de dix ans [...] des chercheurs [...] ont montré que le niveau de stress auquel chacun est soumis prédit directement la probabilité d'attraper un rhume. Ce phénomène pourrait très bien être dû à l'effet des émotions négatives sur le système coeur-cerveau et à la sécrétion d'Ig A [Immoglobulines A]. Chaque fois que nous avons une altercation désagréable au bureau, ou avec notre conjoint, ou même dans la rue, notre première ligne de défense contre les agressions extérieures baisse la garde pendant six heures ! Sauf, il semble, si nous savons préserver notre cohérence.

Un sourire "vrai" [...] mobilise en outre les muscles qui entourent les yeux. Or ceux-ci ne peuvent pas être contractés volontairement, c'est-à-dire par le cerveau cognitif. La commande doit provenir des régions limbiques, primitives et profondes. C'est pour cette raison que les yeux, eux, ne mentent jamais : c'est leur plissement qui signe l'authenticité ou non d'un sourire.

A cause de sa relation étroite avec le corps, il est souvent plus facile d'agir sur le cerveau émotionnel par le cors que par le langage.

Hippocrate disait : " Laisse ta nourriture être ton remède et ton remède ta nourriture." C'était il y a deux mille quatre cents ans.

A la fin du XIXe siècle, Pierre Janet puis Sigmund Freud ont émis l'hypothèse audacieuse qu'une grande partie des troubles psychologiques que l'on rencontre tous les jours dans les cabinets des cliniciens - dépression, anxiété, anorexie, boulimie, abus d'alcool ou de drogue - avaient pour origine des événements traumatiques. C'était une contribution immense, mais elle n'a pas été suivie d'une méthode de traitement permettant de soulager rapidement les gens qui en souffrent.

Or notre cerveau émotionnel, fruit de millions d'années d'évolution, est précisément affamé de ces trois aspects de la vie […] : les mouvements de notre corps que sont les émotions, les rapports affectifs harmonieux avec ceux qui nous sont chers, et le sentiment d'être à notre place dans une communauté. Séparés de cela, nous cherchons en vain une raison d'être en dehors de nous-mêmes, dans un monde où nous sommes devenus... des étrangers. Comme Damasio l'a brillamment expliqué, ce qui donne une direction, un sens a notre existence, ce sont précisément les vagues de ressenti qui affluent de ces sources de vie pour animer notre corps et nos neurones émotionnels. Et c'est en les cultivant, chacune, que nous pouvons guérir.