Les estimations des historiens varient : entre le 11 mars et les premiers jours d'avril 1938, 50000 à 76000 autrichiens ont été arrêtés pour raison politique. Une part d'entre eux sera relâchée au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Mais tous demeureront sous surveillance policière. L'estimation supérieure de 76000 arrestations est à rapporter à la population d'un pays qui comptait alors 6,5 millions d'habitants, tous âges compris. Pour bien mesurer ce que représentent ces chiffres, risquons une analogie : une opération identique en France, pays de 39 millions d'habitants, aurait signifié l'arrestation de 700000 personnes, ou de 460000 à s'en tenir aux adultes. C'est considérable.
Après l'arme économique et la pression diplomatique, la violence, arme usuelle chez les nazis, franchit un cap. A partir de juin 1933, des actes terroristes sont commis quotidiennement par des nationaux-socialistes sur le territoire autrichien, avec une moyenne de 140 attentats par mois.