Que les dimanches paraissent longs quand il n'y a pas d'enterrement pour se changer les idées.
Morterolles, 22 avril [2002]
Soirée électorale distrayante au possible la nuit dernière. Nous avons bu de la vodka et mangé des blinis au saumon de Norvège avec Françoise qui n'avait pas eu le temps, la pauvre, d'aller voter pour... Corinne Lepage. Ce qui n'est pas dramatique.
Une brocante à Guéret hier après-midi (...). Pas d'enfants ni de musique barbare, pas de musique du tout. La paix ! Un dimanche arrêté comme il m'en faut (...). Quand le temps s'emballe et que de toute façon on ne le rattrapera pas, il n'y a rien de mieux à faire que d'aller acheter des pendules à Guéret. (...) On dirait vraiment qu'on est en France ici, comme on l'aime...
Mon père (...) se lève la nuit en douce et mange tout ce qui lui tombe sous la main (...). Ma mère est obligée de cacher les fruits dans le lave-linge.
Existe-t-il un pays au monde qui soit plus amorphe que la France au mois d'août ?
De son balcon qui domine la place de l'église, la Baronne surveille un monde qui va finir avec nous.
Au bar du Ritz ou à la buvette du camping de Morterolles, je me ressemble, ce sont les regards autour de moi qui changent.
Les baroudeurs sont des midinettes qui cognent pour ne pas qu'on se moque d'eux.
Il ne faut pas demander au gouvernement de faire notre bonheur, il est là pour maintenir l'ordre, c'est-à-dire la paix civile.
Tant de gens nous veulent du mal qu'il faut aimer ceux qui nous approchent gentiment.