Esther a été élevée dans une famille marseillaise dont on peut dire qu'elle est plutôt "foutraque"....Une mère, Babeth, de gauche, anticapitaliste, qui vit encore en Mai 68 avec ses ami(e)s, un père, Patrick, juif pied-noir banquier bourré de tics et de tocs, hyper maniaque obsédé par la survenue d'un nouvel holocauste et tente, en rédigeant moult listes de garder le cap et un frère Jérémy aussi brun qu'Esther est blonde. Tout ce petit monde est adepte du nudisme que ce soit chez eux ou en vacances. Inutile de dire le nombre de situations abracadabrantesques racontées dans ce premier roman entremêlées ici ou là d'événements nationaux qui resituent le contexte de l'époque.
Tout va être chamboulé quand Esther va être inscrite dans une école privée catholique de Marseille et va demander à être baptisée à 9 ans, en recherche d'identité, de stabilité et de normalité peut-être aussi, elle va penser trouver dans la religion un équilibre et des réponses que les adultes autour d'elle ne lui donnent pas. Elle veut être comme les autres, rentrer dans le moule alors qu'elle n'a autour d'elle rien sur quoi se reposer.
Une enfance rythmée par les ébats des parents ou leurs disputes, ruptures, la confrontation des cultures, religions et comment se construire quand autour de soi c'est un si grand bazar. La famille paternelle reste traumatisée par la fuite en France dans les années 60 et la perte de leurs biens en Algérie, n'ayant emporté qu'un peu de terre de leur pays, objet de toutes les vénérations et souvenirs. du côté maternel, sa mère a rompu pratiquement toute relation avec la grand-mère maternelle depuis son mariage.
Le ton se veut très gai,enchaînant les situations cocasses, mélangeant une narration parsemée d'expressions populaires et d'autres beaucoup plus élaborées qu'une enfant de 9/10 ans ne pourraient avoir J'ai eu le sentiment que l'auteure, dont c'est le premier roman, prenait le relais dans la narration mais cette alternance m'a parfois gênée.
C'est un roman qui se lit bien, vite même si je n'ai pas été plus passionnée que cela par l'histoire, trouvant les personnages assez stéréotypés, poussés parfois à l'extrême dans la caricature (famille juive, pied-noir, catholique etc...), un sentiment de sujet déjà traité et un basculement final assez inattendu, en total contraste avec le reste du récit.
Une lecture en demi-teinte et je ne suis pas sûre que dans quelques semaines j'en garderai les éléments en tête.
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