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sur 287 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
«  Je suis née d'une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique .
«  Je naquis donc, de droite, dans une famille de gauche ».

Deux extraits de ce premier roman étonnant qui nous plonge au coeur des années 70-80 et plus! .

Esther est une petite fille sage, pudique, discrète ,à l'intelligence vive .

Elle rêve ,en vain, d'avoir des parents conformistes , des cols Claudine, une enfance normale, cadrée, presque rigide , afin d'échapper au mode de vie décalé de ses parents , lui apportant , au final ,trop peu de repères .

Née par erreur dans une famille dysfonctionnelle: ses parents soixante - huitards avérés, partagent une passion pour l'exhibitionnisme d'intérieur, regardent la télé nus et militent contre la peine de mort .

Le père , cyclothymique, juif pied noir , bipolaire,'adepte des listes , un très curieux amalgame de rigidité , maniaquerie ou laisser aller , toujours nu , sauf à son travail de banquier——- responsable grands comptes à l'agence Banque Populaire ——-légèrement claustrophobe, tendance tyrannique, récite des listes , à l'endroit , à l'envers , déclame en s'accompagnant de gestes ——croit - il, extrêmement efficaces ———, astique les meubles , joue la comédie..
Babeth la mère , secrétaire anticapitaliste est une bonne nature : pense l'homme foncièrement bon et tient son mari —— pour un poète .

N'oublions pas Jeremy , le petit frère : trois ans de moins qu'Esther ,souffrant de troubles sans doute liés à une hyper activité avérée ….

L'enfance d'Esther souffre des réconciliations , disputes , rabibochages , excentricités , de ses parents.
Parlons aussi des grands- parents soignant leur nostalgie de l'Algėrie , en jouant à la roulette avec des pois chiches du couscous …

L'ambiance est pesante , l'humour mordant , les situations cocasses , les géniteurs pétris de contradictions , les manières du Père inquiétantes …

Une fantaisie à la belle inspiration qui cache à merveille le drame qui se joue sournoisement.

Toutes les questions d'éducation liées à cette époque sont abordées , en toile de fond l'émergence du Front National .

Émouvante plongée dans la France de ces années - là , satyre sociale : humour , fantaisie , cocasserie , excentricités , cachent un très sérieux mal être,.
Y figurent jeux et comportements dangereux :
La brutalité du final de cet ouvrage glace !
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La petite fille qui ne voulait pas grandir

Dans «La petite conformiste», un premier roman qui met en scène une enfant qui regarde comme un jeu ses parents se déchirer, Ingrid Seyman réussit une émouvante plongée dans la France des années 70-80.

Dès les premières lignes, le ton est donné: «Je suis née d'une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique. Je n'en suis pas certaine mais j'ai de fortes présomptions. D'abord parce que mes parents étaient aux sports d'hiver lorsqu'ils m'ont conçue. Surtout parce qu'ils n'ont jamais caché leur passion pour cette position. Pour tout dire, j'associe le générique de L'École des fans au tempo crescendo de la première levrette qu'il me fut donné de surprendre. Je sais que tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents soixante-huitards qui faisaient de la « gymnastique » dans leur chambre tous les dimanches après-midi, tandis que leur gamine, collée devant Jacques Martin, rêvait de raies sur le côté et de socquettes en dentelle. Moi, oui.» Esther est cette «petite conformiste» qui va grandir au sein d'un couple anticonformiste. Son père Patrick est un juif pied-noir qui oublie souvent qu'il est juif, mais ne peut oublier l'Algérie française et cette ville de Souk-Ahras qu'il a été contraint de quitter pour se retrouver à Marseille. C'est en compagnie d'Elizabeth qu'il va essayer de construire une nouvelle vie. Cette Babeth qui aime les levrettes et mai 68, cette secrétaire qui va lui donner deux enfants, Esther puis, trois ans plus tard, Jérémy. Qui aurait pu ne jamais arriver. Car l'harmonie du couple vacille: «J'ignore les raisons qui poussèrent Elizabeth à se séparer de mon père alors que j'avais trois ans. Je sais par contre que cette séparation ne dura pas. En lieu et place du divorce de mes parents, j'eus un frère.»
Ingrid Seyman réussit parfaitement à se fondre dans l'esprit de cette enfant espiègle et bien innocente pour retracer la chronique familiale, pour raconter à sa façon les années Giscard, puis les années Mitterrand. Après avoir appris à connaître certains membres de la famille, la tante – qui déteste son père – et la grand-mère Fortunée – qui ne voit pas d'un bon oeil l'idée de partir en vacances en Algérie – Esther va brosser un panorama savoureux des relations sociales, en commençant par son parcours scolaire dans une école privée catholique. Arrivée à Jeanne d'Arc, elle se sent mise sur la touche: «Autour de nous, tout le monde se connaissait. Des filles en robes marine se racontaient leurs vacances. Et des mères en tailleur s'invitaient à boire le thé au bord de leur piscine sur le coup des 15 heures. Personne n'avait l'accent marseillais.» Fort heureusement pour elle, Agnès – qui va devenir sa meilleure amie – va lui permettre de découvrir les nouveaux codes de ces familles si différentes de la sienne. Des codes qu'elle va vouloir intégrer jusqu'à se faire baptiser, au grand dam de son père.
Au fil de ces années où elle cherche sa place et tente de comprendre comment fonctionnent ses parents, entre une permissivité déclarée – on se promène tout nu dans la maison, Patrick se prend pour Jacques Brel, Babeth ne veut pas que sa fille saute une classe par souci d'égalité républicaine – et un traumatisme qui est loin d'être soldé, Esther va se construire grâce à ses amies, quitte à se fâcher contre elles quand le racisme sourd dans les conversations de leurs parents. Il n'y a guère que les séparations successives de ses parents – qui finissent toujours par se rabibocher – qu'elle prend comme un jeu, peut-être aussi pour se rassurer et rassurer son petit-frère. À l'image de ce dossier trouvé dans un placard et dont elle pressent qu'il renferme quelque chose de grave, elle préfère ne pas savoir, continuer sa vie de petite fille. Mais il est des jeux dangereux, comme l'épilogue de ce roman écrit d'une plume allègre va nous le rappeler. Et nous fermer passer de la comédie à la tragédie.

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"Une petite fille de droite née dans une famille de gauche." Voilà tout un programme en matière de sociologie et de psychanalyse ! Les enfants sont-ils naturellement de droite de par leur besoin de stabilité et de limites ? Est-ce que vivre nus et se disputer devant ses enfants signifie que vous êtes de gauche ? Les gens de droite ne mangent-ils vraiment jamais de poisson pané ?

L'humour qui naît de ce décalage reste néanmoins teinté de gravité, car on comprend vite que la mégalomanie et les obsessions du père pour les listes de tâches et la persécution des Juifs ne sont pas de simples fantaisies, mais bien des symptômes. Qui rejaillissent sur toute la famille.
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Esther est la fille de deux drôles de numéros, un père pied-noir juif, adepte des listes et redoutant un second holocauste et une mère anticapitaliste qui est restée en Mai 68. Mais lorsqu'Esther est scolarisée dans une école catholique, l'adolescente se rend compte qu'une autre vie est possible, sans qu'on passe ses journées nus, sans qu'un père déclame la liste des choses à faire et qu'un petit frère hyper actif se casse quelque chose ou morde quelqu'un.

Le synopsis autant que la couverture m'ont donné envie de lire ce livre, qu'on peut facilement comparer à En attendant Bojangles, puisque la douce folie des parents (surtout du père ici), entraîne petit à petit toute la famille. Certaines scènes sont donc cocasses, d'autres plus acerbes, en une critique où tout le monde en prend pour son grade. Esther est par moment attachante, parfois plus casse-pied, mais son rapport conflictuel avec son père est assez drôle, puisqu'elle l'a compris très vite, pour que sa mère (et donc son frère et elle) puissent être véritablement libres et heureux (l'être pour de vrai et non se le faire croire en étant anticonformiste), il faut que ses parents divorce ou que son père meurt !

La fin du roman, volontairement abrupte, ne m'a pas plût. J'ai trouvé qu'elle sortait de nulle part, ne résolvait rien et n'apportait rien, ce qui est vraiment dommage. du coup, j'en ressors en demi-teinte, j'ai passé une bonne lecture, mais sans être transcendée et je ne pense pas qu'il restera très longtemps dans ma mémoire.
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Je suis assez mitigée sur cette lecture. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été transporté non plus.
Le début du roman nous laisse pensé qu'il s'agit d'une petite comédie. Mais la fin, très soudaine, nous laisse littéralement sans voix. Je ne m'attendais pas à une telle chute, qui nous ramène à la réalité et à l'importance d'un environnement stable pour un enfant.

Concernant Esther, j'ai vu en elle une petite fille qui avait du mal à trouver sa place, non seulement au sein de sa famille, mais aussi à l'école.
Esther rêve d'un quotidien stable, semblable à ce que vis ces camarades de classe. Dès lors, elle se retrouve dans une famille sans réels repères avec un frère hyperactif, et une relation conflictuelle avec son père. Elle cache ses angoisses à travers des petites manies et à peur de grandir et d'être condamné à vivre la même vie que ces parents, plus particulièrement de sa mère.

Bien qu'Esther soit le personnage principal de cette histoire, je trouve néanmoins, que le père joue un rôle dès plus important, sur ce qu'est et sera la jeune fille dans ce roman.

Il s'agit d'un petit roman de moins de 200 pages, qui se lit vite et facilement. Bien que je n'est pas été transporté par cette histoire, je trouve que le message qui en ressort est important. Mais j'ai trouvé tout de même la fin très brusque.
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Découverte de ce petit roman publié au @livredepoche ! Un bon moment passé en compagnie d'une jeune fille à la fois drôle et mystérieuse 🦩

Dans ce roman de moins de 200 pages, on va suivre Esther, une jeune fille de « droite » naît dans une famille de « gauche » par hasard… Dans sa famille, tout le monde est excentrique sauf elle. Sa mère, athée convaincue, ne jure que par mai 68, se ballade nue et subit la colère de son mari. Son père, juif pied-noir, comble ses angoisses en faisant des listes. Son frère est hyperactif et ses grands parents, nostalgiques de leur vie en Algérie, jouent à la roulette avec des pois chiches et vouent un culte à un vase ramené d'Algérie. Comble de l'ironie, Esther est inscrite dans une école privée, catholique. Dès lors, elle ruse et ment pour s'intégrer malgré le « bagage familial ».

Très direct, très franc, très authentique. Ce roman est un leurre. Sur des fonds ironiques et un semblant de sarcasme, un drame se joue. Je me suis complètement laissée berner par ce roman, cette plume, cette histoire. Je n'ai jamais soupçonné ce qui allait arriver. D'un côté je me sens coupable de n'avoir rien vu, de l'autre, j'ai adoré être manipulé jusqu'au bout et découvrir bouche bée, le dénouement.

Une bonne lecture que je vous conseille vivement ! J'ai aimé être surprise et sortir de ma zone de confort pour découvrir ce petit livre ! 🍿
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Une gamine réactionnaire, qui aime l'ordre, la continuité, et ne trouve rien de si passionnant que l'orthogaphe et l'accord des participes passés, ce n'est pas banal.
Une famille soixante-huitarde où les parents (appelés par leurs prénoms) déambulent nus chez eux et menacent de divorcer tous les quatre matins, une famille où les carafes volent sans sommation entre une mère loufoque et un père qui défoule ses angoisses dans des tocs, c'est tout aussi détonant.
Mais quand cette gamine rangée est membre d'une telle famille dysfonctionnnelle, c'est l'explosion assurée.

Si l'on ajoute à cela que le père est juif et que la mère, qui ne l'est pas , a pour seule religion l'anticapitalisme, que tous deux s'entendent néanmoins pour mettre leur fille dans une école privée catholique, que la grand-mère paternelle est fâchée avec la grand-mère maternelle pour cause d'incompatibilité, on aura compris qu'Ingrid Seyman n'a pas fait dans la dentelle pour provoquer le rire.
Ce roman repose en effet sur un jeu de contrastes très marqués - procédé classique pour créer des situations hilarantes.
Naturellement, le trait est appuyé et nombre de situations sont tirées par les cheveux, mais au bout du compte, reconnaissons que ces ficelles servent l'humour avec succès et que cela fonctionne (un petit bémol toutefois sur la rupture de ton au dernier chapitre qui offre une conclusion ratée).


L'auteur a choisi de nous faire rapporter l'histoire par le personnage principal, la petite conformiste elle-même. Choix malin que d'opter pour ce schéma caractéristique de l'autobiographie puisqu'il confère un petit air de vraisemblance bienvenu à ce récit outrancier par nature.


La petite conformiste est un roman enlevé, rafraîchissant et plaisamment distrayant.
Une lecture à coincer entre deux oeuvres difficiles, par exemple. Qui pourra nous reprocher de ne pas désirer avoir en permanence les méninges en ébullition?

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Je ne suis pas convaincue par ce livre que j'ai trouvé assez ennuyeux, sans intérêt particulier. L'histoire nous plonge dans le quotidien d'Esther ,son frère Jeremy et leurs parents. Malgré les touches d'humour, le livre raconte une histoire assez triste car la gamine ne sent pas bien dans sa famille, la mère non plus, le père c'est un incompris et le frère pris au milieu, les grands-parents, ont fui l'Algerie en 1962 et ont le mal du pays, la nostalgie est présente dans leur récit . Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages que je trouve assez superficiels. Toutefois , je ne doute pas que ce roman trouvera ses lecteurs.
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Quelle découverte que ce premier livre d'Ingrid Seyman ! J'ai lu ses 189 pages en à peine 3 heures avec, tout au long de ma lecture, le sourire aux lèvres ponctué d'éclats de rire. Car on s'amuse beaucoup à lire le style à l'humour corrosif de sa jeune narratrice ! Quelle verve et quelle analyse lucide de la situation vécue, partagée qu'elle était entre des parents complètement déjantés et son désir de vivre dans une famille "normale". C'est tellement concret qu'on se croirait au cinéma... Mais on voit aussi, à travers ses copines, que la vie dans une famille "normale" n'est parfois pas aussi plaisante qu'il y paraît ! Fantasmes de meurtres (qui n'a jamais souhaité tuer son père ou sa mère ?) et violences conjugales succèdent donc sans transition à l'évocation de situations cocasses et farfelues, tout en évoquant en filigrane la guerre d'Algérie et le déracinement des pieds-noirs, les principes de base des communistes convaincus, le racisme de base des bourgeois catholiques pratiquants, les inégalités sociales, la volonté de s'intégrer et de s'élever via l'école, les relations de couple... et l'impact sensible et durable de celles-ci sur la vie des enfants. Jusqu'au terme du roman qui laisse pantois et sous le choc (j'ai même dû relire 2 fois ce dernier chapitre).
Seuls bémols peut-être : le manque de développement ou l'imprécision de certains passages qui laissent "sur sa faim" et dans la frustration de ne pas bien comprendre la raison d'être de ceux-ci : pourquoi le grand-père réagit de cette façon à l'évocation du nom du copain de l'enfant ? pourquoi le père disparaît toute une journée lors du voyage en Algérie ? La terre du vase de Souk-Ahras et l'impact de sa "chute".
Néanmoins, un petit livre très plaisant qui me donnera envie de suivre l'auteure dans ses prochains écrits.
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Un récit court, intuitif et incisif qui casse les codes.
Une lecture qui change, une plume efficace mais qui ne m'a pas séduite. Je reste mitigée sur cette histoire qui m'a tantôt happée tantôt laissée un goût de trop peu.

Le fil de l'histoire et le drame qui se joue sous nos yeux surprend le lecteur jusqu'à la toute dernière page. Je trouve vraiment le fond de l'histoire riche d'idées et je trouve que le sujet est traité de façon intéressante. Il me manque un petit quelque chose.
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