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Critique de Lagagne


Bon j'ai aimé : querelle de famille, amour impossible, duels sanglants, confesseur complaisant… pas mal d'ingrédients étaient réunis pour faire mouche chez moi.
J'ai eu du mal avec Roméo. Fou amoureux de Rosaline, un seul regard de Juliette lui suffit pour lui être attaché à la vie à la mort. Sanguin (défaut qu'il reproche à d'autres personnages) il dégaine son épée (et son coeur) plus rapidement que son cerveau. Ah que la jeunesse est fougueuse !
Juliette m'a plus « parlé ». Bon ok, elle aussi tombe amoureuse en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, mais rappelons que la mignonne n'a que 14 ans ! Et à 14 ans, l'amour est prompt et total. Elle me semble avoir un peu plus de jugeotte que son jules. Je ne saurais pas dire ce qui me fait penser cela précisément mais c'est ainsi. Bon il faut avouer aussi qu'elle n'a tué (directement) personne dans cette pièce. Ne pouvant pas décemment s'opposer à la décision de son père, elle tente la ruse pour pouvoir échapper à Paris et vivre son amour. Elle semble prendre plus de risques que son chéri dans cette histoire. Cela n'est pas forcément logique comme sentiment puisque c'est bien Roméo qui est banni, mais en tant que fille, elle est dans une situation plus délicate que Roméo. Elle risque sa dignité, sa vie, son honneur. Oui, je suis solidaire avec Juliette.
Mon personnage préféré est frère Laurence. Voilà un homme religieux comme je les aime ! Bon, dans les pièces de théâtre bien sûr. Il voit bien l'inconstance de Roméo mais voit aussi là l'occasion de mettre fin à une vieille querelle familiale. Il complote avec les amants contre leurs propres parents ! Il y a de la prise de risque chez ce confesseur ! Bon…quand le poteau rose est découvert, il ne tient pas bien longtemps avant de cracher le morceau, après avoir bien pris ses jambes à son cou… Lucide et pleutre.
Ce que je regrette en général dans cette pièce de Shakespeare c'est la rapidité, voire la précipitation. On tombe amoureux en un regard. Les duels durent 3 lignes, dégainages d'épées compris. Roméo et Juliette meurent en 5 secondes : « O heureux poignard, voici ton fourreau…Elle se frappe. Rouille-toi là et laisse-moi mourir ! Elle tombe sur le corps de Roméo et expire ». Mais il n'a pas le temps de rouiller le pauvre couteau ! Et les deux familles qui se haïssent depuis une éternité se réconcilient avant même que les corps aient refroidis. Non mais ça valait vraiment le coup de mourir dis donc !
Ouais, j'ai décidé d'être critique avec mon ami Shakespeare. Mais quand on a un dramaturge de cet acabit, on peut se le permettre, tant il ne craint pas d'être ô très légèrement égratigné. Je le préfère dans Othello, Macbeth, Hamlet… Quand on prend 3 heures à mourir en ayant le temps de vider tout ce qu'on a sur le coeur.
Mais Roméo et Juliette reste une très belle histoire d'amour (tragique, mais ce sont les meilleures en littérature). Avoir le courage de tout risquer, de tout perdre, de tout quitter par amour… Un amour tellement absolu qu'on ne peut envisager de vivre sans lui, que sans cet amour, la seule solution est la mort. Un tel amour ne peut être que bref, instantané et puissant. Un vrai coup de foudre : aveuglant et destructeur, dont il ne reste rien. Je redis un peu sur la rapidité des événements, mais en même temps sans cette immédiateté, « Roméo et Juliette » n'aurait jamais pu exister et nous aurions raté surement l'une des plus belles histoires d'amour littéraire.
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