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Critique de Meps


Les titres des comédies de Shakespeare sont le plus souvent trompeurs. L'humour et l'ironie du dramaturge commencent souvent dès la première ligne du titre comme par exemple dans ce Beaucoup de bruit pour rien qui m'avait fortement séduit par son adaptation au cinéma... et que j'ai trouvé beaucoup plus riche que le titre ne le fait supposer. Qu'attendre donc d'une pièce au titre devenu si familier : Tout est bien qui finit bien ?

Il faut d'abord dire que, comme souvent chez Shakespeare, même quand l'humour est le but premier, les passages pleins de sagesse restent nombreux. La tirade du Roi de France sur l'importance relative du nom de noblesse ou les échanges savoureux entre la chaste Hélène et le poltron Parolles sur la nécessité (ou non...) de préserver sa virginité... La pièce n'est pas la plus connue de Shakespeare, même si elle est passée à la postérité dans le langage courant, mais ces morceaux sont réjouissants.

L'intrigue en elle-même repose en revanche sur des ficelles bien trop grosses pour en faire une pièce légendaire. le propos est assez moderne avec la dénonciation notamment d'un certain machisme représenté par le comte du Roussillon, mais Shakespeare semble hésiter à aller au bout de son propos justement... ou alors il faut continuer à appliquer totalement l'analyse des titres des comédies shakespearienne et supposer que la fin de la pièce n'est pas la plus souhaitable, en tout cas au point de vue moral. Les quiproquos ressemblent plus à du Molière parfois, même si les personnages de Parolles et du bouffon sont vraiment dans la veine des comiques habituels shakespeariens.

Pour conclure, je redis le plaisir que j'ai à découvrir progressivement cette oeuvre shakespearienne, où l'humour n'exclut pas la profondeur, où le burlesque peut côtoyer les propos les plus intelligents. Je ne renie pas du tout le Molière que l'école m'a permis d'apprécier mais je suis heureux d'élargir mon horizon théâtral par la découverte de ce qui a peut-être finalement servi de base à cet humour so british que je continue d'apprécier chez des auteurs bien plus modernes, tel Pratchett.
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