Khomeiny, Sade et moi

Briser la chaîne de la misère, briser la chaîne des croyances stupides, c’est libérer tous les hommes. Respirez, soulevez les épaules, débarrassez-vous des superstitions, regardez ailleurs et… vous êtes déjà libres !

Il n’y a pas de sentimentalisme chez Sade. Il n’y a pas de prince sur son cheval blanc qui vient sauver les princesses prisonnières de pères autoritaires. Si la princesse n’a pas assez de couilles pour sortir de sa tour tant pis pour elle ! Personne ne viendra à sa rescousse, sauf elle-même. Sade, c’est l’apologie de la débrouillardise et le refus du destin. Sade ne cherche pas d’excuses à ses personnages, il démontre que si les hommes sont assez bêtes pour croire ce que leur racontent le pouvoir et ses lois, ils méritent une vie de misère.

La schizophrénie sociale est la porte ouverte à la folie.

Je suis contre la peine de mort, point. Il n’y a pas de demi-mesure. Soit je considère la pédophilie comme une maladie et je refuse de tuer des malades, soit je considère que c’est un goût comme un autre et dans ce cas-là je ne peux pas même l’interdire. Sade vous force à prendre des décisions morales précises et à s’y conformer. Avec Sade j’ai su qu’être contre la peine de mort, c’était être contre toutes les formes de peine de mort. Même celles qui font terriblement envie.

Le corps réduit à une fonction et une seule : le plaisir. Et parce que ces hommes ont tout tenté, le plaisir est difficile et la jouissance devenue quasi impossible. Alors, ils vont plus loin, la graduation du plaisir va de pair avec le mal et le lecteur s’il en est malade n’en est pas moins énervé sensuellement – malgré lui et malgré le dégoût.

Quand on a peur, on cesse de raisonner ; c’est qu’on leur a surtout recommandé de se défier de leur raison et que, quand la cervelle est troublée, on croit tout et n’examine rien.

Il n’y a rien de si barbare et de si ridicule que d’avoir attaché l’honneur et la vertu des femmes à la résistance qu’elles mettent à des désirs qu’elles ont reçus de la nature et qu’échauffent sans cesse ceux qui ont la barbarie de les blâmer.

Tant que les femmes restent enfermées dans le hammam, tout va bien. Le hammam est assez exotique et permet de dénuder les corps, youpi ! Mais quand la caméra ne tourne plus, quand les idées reçues sur la sensualité des Orientales volent en éclats sous le voile de la domination masculine, les femmes demeurent seules, étrangement seules, étrangement silencieuses. Ce ne sont plus que des femmes battues par les hommes. Des femmes qui ont perdu, des femmes qui n’ont même pas pu jouer.

Tous les personnages naissaient dans l’ignorance et c’était à force de lectures, de débats, de doutes, d’expériences, que la bêtise s’éloignait et que les héroïnes pouvaient vivre la vie telle qu’elle doit être, libérée des préjugés sans fondements qui ne les ont que trop empoisonnées.

Les courtisanes étaient des femmes seules et elles n’étaient pas dupes. Beaucoup – pour ne pas dire toutes – ont tenté de se racheter une réputation, en s’achetant le mari qui cacherait par son nom et son rang un passé trop encombrant aux yeux de la fameuse société.