Will et moi, nous sommes doués pour le silence. Pour nous taire. Pour les non-dits. Pour garder un pied dans l'inconnu.
Les ombres s'allongent devant moi donnant vie à des formes.
J'avance à travers la forêt en me laissant guider par une pointe de lumière isolée, prenant le sentier battu entre les pins, à l'instinct.
Les étoiles brillent dans le ciel telles des pépites d'or au fond d'un tamis.
Dehors règne cette obscurité pure qu'on ne trouve que loin des villes, loin des maisons, loin des gens.
Le prix pour qui m'aime, est la douleur.
Je désire.
Il donne, pensant que c’est le début.
Je prends, sachant que c’est la fin.
L'amour finit toujours par vous faire céder.
Alors je suis enfermée dans une cage de 240 hectares, et je commence à voir les grands arbres et les ruisseaux sinueux que j'aimais tant comme des barreaux. Je peux monter aussi haut, nager aussi loin que je le voudrais, je suis coincée ici.
On a tous des déchets, enfouis au fond de nous. Des secrets inavouables, des grosses erreurs.